Chapitre 31

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Les deux sœurs sursautent, ne s’attendant sûrement pas à être interrompues de cette manière.

— Ah c’est toi maman ! déclare Stacy. Je croyais que tu dormais.

— Évidemment que je dormais. Mais il a fallut que je reçoive un appel de votre père pour que le sommeil s'en aille. Vous parliez de qui ? demande t-elle, comprenant la tentative de changement de sujet.

— Euh… De rien d’intéressant, on parlait de…

— On parlait de son patron maman. Je lui demandais comment il allait, vu qu'elle a passé la nuit chez lui pour le surveiller.

Sa mère la regarde, ahuri, n’ayant entendu qu’une partie de la phrase.

— Elle a dormi chez lui ? Et pourquoi est-ce que ma fille a dormi chez son patron ? C’est quoi cette histoire ?

Les deux sœurs se regardent dans les yeux, ne sachant pas exactement comment réagir à ça. Il est vrai que Clara a toujours fait un drame de la moindre petite chose, mais, elles avaient toujours un plan d’attaque. Alors que là...

— J’exige des explications. Il n'a pas de mère, ni de sœur ? En quel honneur il a fallu que tu dormes chez lui ? Tu sais pourtant bien ce qui se passe quand un homme et une femme d’âge assez mur peuvent faire ensemble ! Oh non, dit-elle en mettant les mains sur ses joues, ne me dit pas que…

— Tu vas arrêter d'importuner mes filles ? déclare une voix légèrement rauque dans son dos. Tu ne devrais pas oublier que notre cher petite fille est grande maintenant. Elle a bien le droit de dormir où elle veut !

La benjamine se lève rapidement du fauteuil où elle se trouvait pour prendre son père dans ses bras.

— Merci papa, murmure t-elle.

— De rien ma princesse, répond t-il sur le même temps. Mais sache qu’on devra en discuter aussi.

Elle rougit, comprenant que son père a parfaitement bien saisi les insinuations de sa mère.

— Tu es toujours là pour voler au secours de tes princesses ! Mais je suis leur mère et j’ai mon mot à dire, déclare t-elle faussement vexée. Ah oui, je venais vous prévenir qu’on retournait à la maison demain matin et on voudrait bien passé du temps en famille.

— Déjà, s’exclame Stacy ? Je croyais que la maison était infestée, dit-elle sur un ton boudeur.

— Ça fera près de trois semaines qu’on est ici, ils ont terminé la dératisation depuis une semaine.

La blonde, qui s’était levée pour embrasser son père, se rassoit tout en boudant.

— Et moi qui croyait que vous resteriez jusqu’à mon anniversaire, murmure t-elle, l'air penaud, je me suis bien trompée.

Son père, qui était beaucoup proche d'elle, l’ayant entendu, affiche un sourire énigmatique sur son visage.

— On va peut-être rentrer, mais on peut toujours venir vous voir ! dit-il en regardant tendrement sa fille. Comment pouvons-nous passer le vingt neuvième anniversaire de notre princesse sans pour autant être à ses côtés ?

Ces quelques mots ont le don de lui redonner le sourire et elle passe le reste de la journée avec sa famille, ayant prévenu le beau brun qu’elle ne rentrerait que dans la soirée.

Quand elle rentre chez elle, elle prend le temps de préparer ses affaires pour une semaine au moins. Elle ne s’était pas sentie aussi bien depuis une éternité. Cette légèreté dont elle a fait preuve pendant ces moments en famille l'a beaucoup étonné. Durant ces trois dernières années, elle était toujours stressée et intimidée mais aujourd’hui, elle se sentait libre de parler, de défendre ses idées, d’exprimer son point de vue.

Elle m'a donnée son coeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant