— Ça c'est de la jalousie, déclare Martha, en se levant juste à côté de la blonde.
Celle-ci sursaute en écoutant la voix de la brune car elle était loin dans ses pensées.
— Je ne te le fais pas dire. En plus, je ne sais pas pourquoi il serait jaloux !
— Tu ne sais pas ou bien tu ne veux pas savoir ? interroge Martha, en accentuant sa question d'un clin d'œil.
— Non, toi aussi tu veux t'y mettre ?
— Stacy, ça se voit dans tes yeux, pourquoi ne pas accepter la vérité qui se trouve devant toi ?
La blonde reste silencieuse, assimilant tout ce qu'elle vient d'entendre. Qu'essaye t-elle de nier ? Pourquoi tout le monde dit qu'elle fait exprès de ne pas voir les choses en face ?
— C'est pas que je m'ennuie mais je vais devoir partir. A demain mama Martha, dit-elle au bout de quelques minutes.
Elle l'embrasse sur les deux joues avant de retourner dans son bureau provisoire pour récupérer ses affaires. Elle fait un tour dans le bureau de son amie pour lui laisser des directives.
Quand elle arrive dans le hall, sa culpabilité refait surface car les employés du bas ne cesse de la regarder d'une façon bizarre. Elle se dit au fond du cœur qu'elle est considérée comme la seule coupable de cet accident.
— Nathalie, je m'en vais. Si quelqu'un venait à me chercher, demandez lui de rencontrer mon assistante.
La poupée sexuelle — qui d'habitude, s'habille vulgairement — est vêtue d'un jeans et d'un top blanc à col bateau. Ces vêtements basiques et simples lui vont bien comparée à ses jupes digne d'une poupée. Est-ce donc la présence du beau brun qu'est leur patron qui puisse la réceptionniste à s'habiller de façon à être pire qu'une prostituée ?
— Je le ferai, passez une bonne journée.
— Merci, à vous aussi. En passant, vous êtes très belle aujourd'hui.
Stacy a juste le temps de voir la réceptionniste s'empourprer quand elle murmure un merci avant de sortir prendre un taxi. À force d'en prendre, elle risque de finir le liquide qu'elle a sur elle. À quand les retrouvailles avec sa voiture ?
*
Arrivée devant la porte 220, troisième étage, secteur B de l'hôpital, Stacy est prise d'un moment de doute. Devrait-elle y aller ? Pourquoi est-elle venue ici depuis l'accident ? Est-ce seulement cette culpabilité qui agit ou bien il y a autre chose ? Pourquoi n'arrive t-elle pas à trouver des réponses ?
— Mademoiselle Da Silva ? dit une fois fine.
Elle se retourne pour tomber sur l'infirmière qui avait pris soin d'elle il y a une semaine. Ses cheveux sont relevés en un chignon haut et elle porte une blouse bleu ciel par dessus le jeans qui se fait voir à ses jambes.
— Oui, c'est moi. Que puis-je pour vous ?
— Bonjour, moi c'est Julie Bellamy. Le docteur Creston m'envoie vous cherchez. Veuillez me suivre s'il vous plaît.
La blonde change alors de direction. Elles retournent au secteur A, qui est le côté administratif de l'hôpital. Arrivée devant une porte toute aussi blanche que les murs et les carreaux de ce bâtiment, la blonde se demande : « Pourquoi les hôpitaux sont toujours aussi impersonnels ? » Heureusement qu'ici, les blouses ne sont pas toutes blanches. Il y en a des bleues, des vertes et des roses, ces couleurs différencient sûrement les grades mais la blonde n'a pas le temps d'imaginer qui est qui, que la porte s'ouvre sur un homme assez grand aux cheveux noirs lissés en arrière, des yeux noisettes cernés ainsi qu'un regard fuyant. Pourquoi ?
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Elle m'a donnée son coeur
ChickLitParfois, lorsqu'on imagine la vie que l'on voudrait avoir, on ne tient compte que de l'évolution professionnelle, l'évolution relationnel ainsi que les petites broutilles de la vie. Mais parfois, la vie en décide autrement. Elle, c'est Stacy Da Silv...