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~ un an plus tard ~
-... Ça fait aujourd'hui cinq ans qu'elle est décédée et je suis ravi de vous annoncer que j'ai fait mon deuil, sourit-il.
Les personnes présentes applaudissent avant qu'il ne regagne sa place après avoir donné la bougie au psychologue.
Moi, je suis dans mon coin et j'observe la scène silencieux comme d'habitude, sans interagir.
- Très bien, quelqu'un d'autre veut passer, demande le psychologue.
Personne accepte, nous nous regardons tous attendant que quelqu'un se dévoue à y passer. Le psychologue, fait les cents pas au milieu du cercle que l'on forme, semblant chercher sa proie.
- Kylian, me sourit-il. Tu veux bien passer ? il me tend la bougie
Je l'assassine du regard avant d'hocher la tête négativement.
- Allez, ça fait un an que tu viens trois fois par semaine et on sait rien de toi mis à part ton prénom.
- C'est déjà bien, non, répondis-je froidement.
- Allez, prends la bougie de la confidence et confie toi à nous, me tend t-il l'objet.
- Sans façons, déclinais-je.
- Roh, allez ! On l'a tous déjà fait ici, râle un des patients.
- Kylian ! Kylian ! Kylian ! commence le psy' qui se fait très vite rejoindre par l'assemblée
Je souffle avant de finalement me lever et de récupérer la bougie puis de me placer au centre du cercle.
- Bonjour, je m'appelle Kylian, commençais-je timidement.
- Bonjour Kylian, me répondent t-il en chœur.
- Pourquoi es-tu ici Kylian ?
- C'est la question que je me pose. C'est vrai quoi, j'ai absolument rien à foutre ici moi, rigolais-je nerveusement.
Je me fais huer par le cercle entier alors que le psychologue me regarde désespérément.
- Et si tu commençais par nous dire qui est mort ? propose t-il
- Alors là, ça non. Je ne jouerais pas à votre jeu de dépressif.
- Ah oui ? Et pourquoi ?
- Parce que j'en suis pas un, haussais-je mes épaules.
- Ça devait être une personne proche. Ta mère, ton meilleur ami ?
- Ma femme, le coupais-je.
- Toutes mes condoléances, me répond t-il sincèrement.
- Ouais ouais c'est ça. Bref, j'peux y aller maintenant ?
- Non. Tu as besoin d'aide Kylian et nous sommes ton aide. Vois-tu, nous savons tous ce que tu traverses parce que nous sommes sur le même pont.
- Ah non non non hein. Commencez pas. Tout ce dont j'ai besoin c'est de ma femme. Et je ne la vois pas ici. Alors à moins ce que l'un de vous soit Dieu pour me la ramener, je n'ai absolument rien à foutre ici, lui rendis-je sa bougie.
- Et tu penses que ta femme est heureuse en te voyant te lamenter comme ça ?
- Vous ne connaissez pas ma femme comme moi je la connais. Vous ne pouvez donc pas savoir ce qui la rend heureuse ou non. Vous permettez, j'dois aller chercher mes gosses, leur tournais-je le dos prêt à partir.
...
Je sonne à la porte et patiente quelques instants avant d'entendre un cliquetis et de voir le visage de ma mère apparaître.
Je lui embrasse le front avant de continuer ma route jusqu'au salon où j'y retrouve Ethan et Aaron en pleine partie de Fifa.
- Papá ! me saute t-elle dans les bras
Je la réceptionne en plein vol avant de l'attaquer de bisous en la faisant tourner provoquant son petit rire.
- Comment ça va mon cœur ?
- Bien, m'embrasse t-elle le nez. Abuelita elle a fait un gateau au chocolat en plus.
- Ce qui explique ceci, pointais-je du doigt sa moustache en chocolat autour de sa petite bouche.
Je la redépose parterre et pars tchéquer mon frère et mon fils. Je m'installe sur le canapé en prenant Aleyna sur moi et caresse ses curly.
- Vous restez manger ce soir ? Y'a ton frère et sa femme qui arrivent bientôt, me propose ma mère en m'apportant du gâteau.
- Papá dis oui ! me supplie Aaron
- Je cuisine si mal que ça ? m'offusquais-je
- Mamá elle t'a appris à faire que trois choses alors..., se plaint la petite assise sur mes genoux.
