Dead Girl's Diary

0 : Prologue

Avant propos 

Ce livre s'adresse à un jeune lectorat, néanmoins, il comporte des scènes pouvant heurter la sensibilité de certains, notamment des violences domestiques.

Effectivement, ce roman est une fiction, mais il est également un cri de révolte face à un fléau qui sévit dans notre société.

Cela étant dit, je vous souhaite une bonne lecture ! Plongez-vous au cœur de ce roman, qui, je l'espère, vous plaira.

***

Billie Mars aimait les romans policiers, elle aimait tellement les lire qu'elle en est devenue un. Aussi loin qu'elle se souvienne, et jusqu'à sa mort, sa vie a toujours eu l'allure d'une fiction.

PDV Billie

La ville est calme et paisible. Wimereux est en train de dormir, j'entends les maisons ronfler, les chats de gouttières ronronner dans les poubelles, le bruit des vagues, le grincement des vieux bunkers sur la plage. Je sens l'odeur du sel de mer qui imprègne l'air. J'avance le long de la plage et le vent souffle dans mes cheveux. Tout est silencieux, tellement silencieux que j'entends les battements lents et réguliers de mon cœur.

Boum, boum, boum.

J'ai décidé sur un coup de tête qu'il était temps que je me sépare de mon journal intime. Je tourne une page, change de livre, je vis l'aventure de ma vie sans m'obliger à l'écrire dans un carnet ridicule, bien qu'elle soit palpitante. Je l'ai fermé à tout jamais après avoir écrit sur la toute dernière page et je l'ai balancé dans ma corbeille de papier.

Je compte le brûler en rentrant chez moi, trop de choses compromettantes y résident. Et si quelqu'un tombait dessus ? De toute manière, tout le monde sait qu'un journal est rempli de conneries ignobles sur tout le monde.

Maintenant, je suis stable émotionnellement. Tout du moins, je m'en persuade, c'est presque pareil. Tout est derrière moi et j'avance la tête haute.

Je continue de marcher dans la nuit. Je suis seule, complètement seule. Je m'éloigne de la mer pour rejoindre les trottoirs bétonnés. Le bruit des insectes qui grouillent dans les rues résonne. J'entends le bruit de mes pas et soudain, je ressens l'étrange sensation d'être suivie. J'avance un peu plus vite, mon téléphone vibre dans ma poche et me fait sursauter. Je le prends en soupirant. C'est Amandine qui m'appelle.

Je décroche et son visage radieux me donne le sourire. Elle est dans sa chambre, assise sur la chaise de son bureau, les jambes recroquevillées contre sa poitrine. Elle porte un jogging gris et un t-shirt mauve et s'apprête à se démaquiller. Elle relève ses cheveux en me demandant ce que je fais seule dehors en pleine nuit. Elle passe un coton humide sur son visage et me questionne du regard.

— Je rentre de chez Barbara, j'ai récupéré des livres. Je lui ai prêté « Cornes » de Joe Hill et « Marche ou crève » de Stephen King... J'ai passé la soirée avec elle.

— Vic n'est pas avec toi ? Fais attention, ça craint de traîner la nuit en ce moment ! Il y a encore eu une disparition, pas loin de Boulogne !

— Je sais, j'ai entendu...

Je regarde autour de moi, le visage d'Amandine se fige à l'écran, le réseau est mauvais. Je râle, c'est insupportable.

— Tu me dis quand t'es arrivée chez toi ! s'exclame Amandine.

— Promis.

L'appel se coupe, le réseau est indisponible. Je regarde autour de moi en tapotant l'écran avec mes doigts, mais rien n'y fait. Le vent souffle, il souffle tellement fort que j'ai l'impression d'entendre les gémissements plaintifs d'un fantôme. Un chat passe devant moi en hurlant et renverse une poubelle, mon cœur loupe un battement.