Le Voyage - Johnlock AU

Chapitre 10 - La Balade

La visite touchant à sa fin, la classe se dirigea vers la sortie du musée.
Amsterdam étant réputée pour ses balades à vélos, les professeurs décidèrent d'inclure un moment sportif dans leur voyage et d'y emmener leurs élèves. La plupart d'entre eux se plaignit quant à cette activité qui n'avait pas l'air de leur plaire, et parmi eux, John et Sherlock.

Le cadet des Holmes utilisa alors son poignet prétendument blessé, des yeux de chien battu, et une voix douce afin de convaincre ses professeurs que sa main ne lui permettait pas de participer à une telle activité.

Une fois que ceux-ci avaient mordu à l'hameçon, il ne lui restait plus qu'à demander à ce que John soit exempté lui aussi afin de ne pas rester seul.
La technique du pied dans la porte ; une fois que quelqu'un dit oui, il se trouve contraint d'accepter tout ce qui vient après. Sherlock la connaissait et la maîtrisait avec une telle perfection qu'il l'utilisait à tord et à travers. Si bien que Mycroft n'osait plus répondre à l'affirmative à la moindre de ses questions.

Les professeurs leur avaient donc octroyé une liberté totale pour l'après-midi. Après tout, Sherlock était un petit génie et John un adolescent timide ; ils ne les voyaient pas capable de faire de trop importantes bêtises.

- Super. Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Demanda John à Sherlock, plus que ravi de pouvoir passer du temps seul avec lui sans l'agitation constante de leurs camarades et sans la présence des quelques garçons qui voulaient leurs peaux.

- Que penses-tu de.... Commença l'adolescent en se tournant dans tous les sens afin de prendre en compte tout ce que la ville autour de lui pouvait leur offrir. Frites.

- Quoi ?

Mais Sherlock était déjà parti. Le jeune garçon marchait d'un bon pas et avec de grandes enjambées. Le temps que John se rende compte de sa disparition, qu'il le suive, et le rejoigne, Sherlock avait déjà acheté deux cornets de frites baignant dans une sauce que John ne soupçonnait même pas d'exister, et lui en tendit un.

- Patatjes Oorlog, un plat typique. Lui présenta-t-il avec un accent parfait qui laissa John perplexe.

Armés de leurs en-cas ils partirent se balader dans le centre ville et ses alentours, et finirent par se trouver dans l'un des endroits les plus connus d'Amsterdam ; le quartier rouge.

Tous deux avaient déjà entendu parler de ce lieu et étaient donc aussi curieux l'un que l'autre de découvrir ce qui attirait des touristes du monde entier.

Les vitrines aux lumières rouges toutes aussi flamboyantes que sombres attirèrent le regard de John qui, à force de s'y attarder, commençait à avoir vraiment des difficultés à détacher ses yeux des femmes dénudées dont une en particulier qui lui faisait de petits signes. Ses pulsions d'adolescents se réveillaient mais son côté réservé lui permettait tout de même d'éviter certaines parties qui, selon lui, devraient être recouvertes de tissus.

Il la trouva jolie, probablement plus jolie que les autres. Elle était jeune, devait être seulement à peine plus âgée que lui, sûrement juste ce qu'il fallait pour avoir l'âge légal de se trouver là où elle était. Elle lui sourit gentiment, ses lèvres colorées d'un rose pâle dévoilant de petites dents blanches qui brillaient sous les néons. Il lui rendit son sourire se sentant autant attiré que compatissant envers elle ; il aurait bien aimé la sortir de cette situation, peut-être lui offrir une vie différente où elle n'aurait pas besoin d'attirer à elle des hommes lubriques pour avoir de quoi se nourrir.

Ce ne fut que lorsqu'elle amena sa main à sa bouche afin d'effectuer un geste salace en lui envoyant un clin d'œil, que John réussit enfin à détourner le regard. Il tomba alors face à celui de Sherlock qui leva les yeux en ciel en signe de mépris face à ses agissements. John se sentait gêné, mort de honte. Son ami n'avait pas dû manquer de l'observer pendant qu'il était totalement obnubilé par de telles créatures. Il revint à la réalité et, de manière à éviter de porter une quelconque attention aux vitrines, il la détourna plutôt vers Sherlock, qu'il aperçu introduire quelque chose d'allongé dans sa bouche.

- Tu fumes ?

- Non.

- Si, tu fumes.

- Je me détends.

- Ce n'est pas une simple cigarette, n'est-ce pas ?

- Je vois que tu as développé tes talents d'observation ! S'exclama Sherlock faisant semblant d'être impressionné en accélérant le pas.

Le petit génie avait évidemment analysé son ami et se moquait intérieurement de ses réactions.
Il ne comprenait pas l'intérêt qu'avaient les hommes pour de telles créatures. Mais il savait pertinemment et se répétait sans cesse qu'il n'était autre qu'un ignorant face à la beauté ; incapable de la reconnaître, incapable de la savourer.

John l'avait rejoins et le fixait de ses yeux remplis de questions. Il lui semblait qu'il lui parlait mais il ne l'écoutait pas. Il restait concentré sur les deux perles bleues qu'il scrutait avec attention. Les iris de John étaient la seule beauté qu'il avait réussi à distinguer chez un être humain. Son regard n'avait rien de paisible, il semblait tourmenté et inquiet, mais pourtant il restait incroyablement doux.

- Tu m'écoutes quand je te parle ?!

Sherlock sursauta. La voix de John avait grimpé dans les décibels et l'avait fait revenir à la réalité. Il cligna des paupières plusieurs fois comme pour s'assurer que l'étrange moment qu'il venait de vivre était bien réel.

- Pardon... Désolé, non. Je regardais tes yeux. Expliqua-t-il en forçant les sourcils.

Sur ses derniers mots, il reprit son chemin laissant derrière lui John, complètement incapable de bouger qui se demandait si Sherlock venait réellement de dire une telle chose.
Et surtout, le jeune homme avait-il au moins conscience de ce qu'une telle phrase pouvait signifier ? De l'impact qu'elle pouvait avoir en lui ?

Comme il semblait que non, John entreprit de se sortir de sa stupeur et s'empressa de rejoindre son ami. Cependant, ses questionnements subsistèrent en son esprit pendant toute la fin de la journée et jusqu'à ce qu'il finisse par s'endormir, ne lui laissant aucun moment de répit.