Chapitre 3 - L'Étrange Soirée

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- Bonsoir.

Sherlock tendit une main longue et blanchâtre que John saisit de la sienne hésitante.

Le scientifique était enroulé dans un long manteau en ce que le sportif imaginait être du tweed. Il avait remonté son col jusqu'au milieu de ses joues ce qui faisait ressortir ses pommettes saillantes. John aurait pu s'attarder un peu plus sur ce visage si singulier si son propriétaire n'avait pas décidé de lui tourner le dos et de se diriger vers l'entrée du restaurant qu'il lui avait préalablement conseillé.

Essayant de se donner le plus d'assurance possible, il le suivit ; et les deux nouveaux amis furent, une fois installés à une table, gratifiés par un homme se jetant pratiquement sur eux.

- Sherlock ! Quoi que ce soit sur la carte, gratuit ! Pour toi et ton rencard !

- Je ne suis pas son rencard.

- Cet homme m'a sauvé d'une accusation de meurtre ! S'exclame le chef de la maison en pointant Sherlock du doigt les yeux brillants de reconnaissance.

- Je te présente Angelo, c'est un ami de ma famille. Il y a trois ans, mon frère et moi avons prouvé son innocence dans une affaire de triple meurtre en démontrant qu'il était à l'autre bout de la ville pour un cambriolage.

- Ils ont blanchi mon nom !

- Seulement partiellement.

- Sans ces hommes je serais allé la prison !

- Tu es allé en prison.

- Je vais chercher une bougie pour la table, c'est plus romantique.

- Je ne suis pas son rencard.

Le dénommé Angelo partit d'un bon pas afin de vaquer à ses occupations.
Au même moment, Sherlock éloigna le menu que son étrange ami lui avait tendu et le posa loin de lui.

- Tu ne manges pas ? Demanda John étonné par ce comportement.

- Quel jour sommes nous ?

- Mercredi.

- Je peux tenir encore un peu.

- Tu n'as pas mangé de la journée, déduisit l'adolescent, il faut que tu manges.

- Non. Tu dois manger, je dois penser. Seule l'activité cérébrale compte, le reste n'est que du transport.

- Tu devrais penser à faire... le... plein. Continua John avec difficulté puisqu'il vit Angelo revenir avec une bougie qu'il disposa entre son nouvel ami et lui.

Ce petit moment de malaise s'en suivit d'un plus long où aucun des deux protagonistes ne pipaient mot. Devant l'expression indéchiffrable de Sherlock, John décida que la prise de parole lui revenait.

- Alors... Tu n'as pas de copine qui te nourrit parfois ?

- C'est ce que font les copines ? Te nourrir ?

- Tu n'as pas de petite amie donc ?

- Ce n'est pas vraiment mon genre.

- Oh. D'accord. Est-ce que tu as un copain dans ce cas ? Ce qui est tout à fait normal par ailleurs.

- Je sais que c'est normal.

- Donc tu n'as pas de petit ami ?

- Non.

Le Voyage - Johnlock AUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant