naruto kistune

24 - pari

La sannin Tsunade Senju jouait dans un casino, comme à son habitude depuis des années. Et à cause de la poisse qui la caractérisait, elle ne gagnait jamais, pas même la plus petite pièce. Pourquoi alors continuait-elle de jouer ? Simplement parce que sa vie avait toujours été un jeu de hasard, et qu'elle perdait systématiquement. Alors quitte à devoir perdre quelque chose, autant que ce soit de l'argent, plutôt que des vies humaines. La journée était bien avancée, ordinaire. L'élève de la blonde, Shizune, observait d'un œil morne les jetons se faire engloutir par la machine. Elle avait arrêté de compter le nombre passé les dix millions. C'était déprimant de voir sa sensei s'enfoncer continuellement dans les échecs, sans jamais parvenir à gagner. Même les simples paris semblaient truqués pour faire échouer Tsunade. Une poisse pareille était hors-norme.

C'est pour cela que Shizune mit quelques secondes pour comprendre le résultat qui s'affichait sur la machine à sous. 777. Sept cents soixante-dix sept. Trois sept. Le jackpot ! Lorsqu'enfin l'information atteignit son cerveau, elle sauta de joie. Tsunade, pour sa part, s'était figé, un jeton à quelques centimètres de la fente de la machine. Tellement habituée à perdre qu'elle était, elle avait anticipé le résultat. Celui qui aurait dût être affiché. Un échec de plus. C'était pour cela que le son strident qui annonçait sa réussite semblait lui agresser les oreilles.

- Vous avez gagné, Tsunade-sama ! s'exclama Shizune, excessivement contente.

- Oui... Je n'aime pas ça.

- Oh, ne soyez pas comme ça. Une telle chance est tellement rare. Profitez-en un peu.

- Oui, tu as raison...

''Mais j'ai un mauvais pressentiment...''

Quelques heures plus tard, Tsunade, lassé d'insérer des jetons dans une machine à sous, avait décidé de sortir prendre l'air. Elle avait naturellement payé avec son gain de la journée, l'unique obtenu en plus de deux ans. La ville abritait un vieux château, lieu touristique incontournable, d'ordinaire. Mais la Senju n'en avait cure. Ce n'était pas tant le tourisme que le désir de se changer les idées qui motivait sa présence. Elle essayait de se détendre, mais rien n'y faisait. Elle ne parvenait pas à faire disparaître le mauvais pressentiment qui l'habitait, malgré les efforts de Shizune qui essayait de l'intéresser au paysage splendide qui les entourait. Les deux femmes n'étaient pas là depuis dix minutes que tout bascula. Littéralement. Le château explosa, les obligeant à éviter les débris, tandis qu'un immense serpent se dressait devant elles. Sur sa tête se tenait deux hommes, que Tsunade reconnut sans mal, l'un d'eux du moins. Son mauvais pressentiment venait de se confirmer.

- Orochimaru... siflla-t-elle.

Shizune écarquilla les yeux. Rencontrer un sannin était déjà un honneur, alors en voir deux simultanément était extraordinaire, même si l'un d'eux était un nukenin. Orochimaru sourit, mais la Senju vit que son front était légèrement couvert de sueur. Très peu, mais assez pour faire savoir qu'il n'était pas au mieux de sa forme. Le serpent, de son coté, vit qu'elle avait remarqué, et son sourire se crispa, sans pour autant montrer son trouble. Il allait devoir la jouer serrer.

- Kabuto, fais nous descendre, mumura-t-il.

- Bien.

Le subordonné d'Orochimaru donna ses ordre à l'invocation de son maître, puisque celui-ci n'était plus en mesure d'agir. D'où leur présence, d'ailleurs. Le serpent baissa la tête, permettant à ses passagers de sauter sans risque au sol, juste devant les deux femmes. La tension était palpable, mais ni le nukenin, ni son bras droit ne tentèrent de l'apaiser. Ils étaient sans doute trop habitué à cette atmosphère pour y faire réellement attention.

- Qu-est-ce que tu me veux, Orochimaru ? demanda finalement Tsunade.

- Allons ma chère, sembla s'amuser le concerné, ne puis-je pas simplement rendre visite à une ancienne collègue ?