Chapitre 1 : La Traque

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Lucy s'était sentie en sécurité avec lui, Lucy c'était senti amoureuse en le voyant venir dans ce district rongé par la pauvreté. L'amour rend aveugle les gens pour qu'ils ne voient plus que les qualités de leur partenaire sauf que Coryo n'est pas aussi immaculé que la neige loin de là. La chanteuse était une vipère lorsque sa vie en dépendait mais son amoureux était pire, il était venimeux. Coriolanus était guidé par son propre intérêt c'était toute la différence entre la chanteuse et l'adolescent venu du Capitole.

Ces gens là-bas l'avait traîner dans une arène avec une vingtaine d'autres enfants pour s'entre-tuer, au nom de quoi ? Pour soit-disant payer les crimes des rebelles lorsqu'ils assiégeaient le Capitole et qu'ils affamaient ses citoyens, pour venger leurs enfants morts ? Cette punition était un cercle vicieux, une monstruosité qui se retournera un jour ou l'autre sur eux. Pour l'instant les districts vivent dans la peur, les familles redoutent le jour de la Moisson craignant que leurs enfants innocents ne partent vers une mort probable. La jeune femme préférait fuir que de vivre dans la peur que les siens ne soient désigné pour les Jeux de la Faim.

Corolanius l'avait accueillit à la gare suite à sa Moisson mais c'était dans son propre intérêt, leur relation naissante dans ce maudit zoo où Lucy fut traitée comme une bête de foire n'était-elle pas calculée ? Alors qu'elle était tiraillée par le remord et les incertitudes, Lucy Gray était incapable de répondre à cette question. 

L'amour peut cacher les défauts un temps mais il arrive que ceux-ci soit trop voyant.

Le meurtre de la fille du maire fut un soudain éclair de lucidité pour elle, Snow l'avait abattu de sang-froid sans discuter. Elle avait beau la détester avoir vu sa poitrine se moucheter de tâches rougeâtre l'avait fait trembler pendant toute la soirée et lorsqu'elle était revenue sur scène, ses chansons ne furent plus aussi engagées qu'avant. Lucy était ailleurs, sauf qu'elle s'était enfin rendu que Snow était la glace et elle le feu, Lucy représentait la volupté de la littérature et lui la logique froide des sciences.

Snow n'était pas venu pour elle mais pour se préserver lui. Maintenant qu'il pouvait se débarrasser de l'arme du crime pourquoi un jeune homme n'ayant jamais vécu dans la misère et qui par dessus le marché était destiné à un grand avenir irait suivre une jeune femme presque inconnu pour une amourette d'adolescent ? Un autre raisonnement vint lui glacer le sang, Lucy était la seule témoin encore vivante et donc le seul danger pouvant détruire ses plans.

Dans un instinct animal, elle prétexta aller chercher à manger à côté du lac, ses jambes lui criaient de fuir tandis que son cœur résigner n'arrivait pas à accepter cette terrible réalité. Elle s'imagina morte entre les ronces tué par l'amour de sa vie. 

Non c'était injuste ! Lucy Gray n'a pas survécu au Capitole, elle n'a pas été traité comme une bête de foire pour être tué comme du gibier. Ses foulées se firent plus amples avant qu'elle ne s'arrête pour écouter les bruits de la forêt.

Ses cris lui rappelèrent durement que son ancien amoureux n'allait pas la laisser s'en tirer comme ça, elle repéra un éclat métallique au loin et son cerveau mit très peu de temps avant de l'associer à une arme. Il la traquait vraiment, suivant son instinct Lucy Gray jeta l'écharpe dans un buisson se maudissant d'avoir des vêtements aux couleurs aussi voyantes dans une forêt. Elle sentit aussi un serpent couler autour de ses pieds, ses doigts glissèrent autour de lui avec délicatesse et son chasseur débarqua dans la clairière ses mains se dirigeant vers l'écharpe. La jeune femme retint un sanglot et lança avec le plus de douceur possible le serpent vers lui, espérant que ses crocs le tuerait sans qu'il ne souffre. Dès qu'elle l'entendit hurler, Lucy se déplaça vers la maison au bord du lac où elle avait laisser provisions. Elle s'appliquait à ne faire aucun bruit et surtout laisser le moins de trace possible. Sauf qu'il revint à la charge en courant ce qui la força à faire de même, sa poitrine lui faisait mal et ses jambes implorait de l'aide. A la première rafale, une balle vint se loger dans son mollet lui arrachant un petit cri. Son dos maintenant courbé et l'adrénaline qui lui donnait un regain d'énergie, un plan totalement fou se forma dans son esprit et sa voix s'éleva dans la foret. C'était son don, le chant, et cette fois ça ne serait pas Snow qui allait la sauver mais elle.

«Veux-tu, veux-tu 

Au grand arbre me trouver

Mettre un collier de corde et pendre à mes côtés ? 

Des choses étranges s'y sont vues

Moi j'aurais aimé 

Te revoir à minuit à l'arbre du pendu.»

Elle espérait tant que les geais moqueurs, ces oiseaux qui reproduisait la mélodie de la voix allait reprendre sa chanson. Elle espérait qu'ils soient assez pour la couvrir. Alors qu'elle entendit avec effroi le pas lourd de Corolianus, les oiseaux commencèrent à répéter sa mélodie tout autour d'eux. Elle s'activa et ses mains s'accrochèrent au sol tandis que ses ongles s'enfonçaient dans la terre. Non elle ne pouvait pas mourir sauf que la mort courrait vers elle, couverte par le vacarme elle n'a pu qu'avancer de quelques mètres. Lorsqu'il fut à proximité, Lucy se replia sur elle-même sanglotant en silence, puis un balle fila juste au dessus d'elle et son corps de figea comme si elle état déjà morte. Une autre rafale souleva la terre à côté d'elle sans la toucher, la peur paralysait ses muscles, Lucy commença à lui remémorer tout les instants heureux de sa courte vie même ironiquement ceux avec son meurtrier. Une dernière rafale se répercuta en écho entre les sapins puis Snow s'éloigna rageur, pétrifié de peur et croyant qu'il voulait lui tendre un piège. 

Personne ne l'aurait retrouver et l'amour de sa vie aurait soigneusement effacer les traces de son passage avant de la laisser à la merci des vers puis son esprit aurait errer dans cette forêt se lamentant de cette vie gâcher par Panem, par la cupidité.

La jeune femme se leva avec difficulté, après de long instant recroquevillé dans ce buisson. Sa bouche étant sèche et ses muscles totalement inerte, il faisait presque nuit et le soleil perçait timidement à travers la forêt. S'attendant à se faire descendre à l'approche de la maison sur le lac, elle se traîna là-bas avec peu d'espoir mais le coup de feu ne vint jamais.

Hunger Games : La ballade de LucyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant