Acte V - Scène 3 : Nouvelle nuit

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/!\ Ce chapitre contient une scène d'amour charnel /!\

Quelques jours calmes défilèrent lentement dans la séreinité du manoir. La forêt alentour s'était revêtue d'un vert brillant comme le printemps, signe avant-coureur d'un renouveau qui approchait la région. Le vent froid venu du Nord avec le chasseur s'était finalement éteint et l'air chaud remontait enfin du sud, renforçant les parfums abominables dans les rues de Loiziduc. Les odeurs pestilentielles des poubelles et égoûts de la cité remontaient allègrement à travers les avenues mais ne semblaient pas pour autant déranger la population. Cette vague de chaleur faisait sortir davantage les gens qui découvraient d'un air ébahi un ciel bleu parfaitement dégagé comme s'ils n'en avaient jamais vu. Ce qui était sans doute le cas pour nombre d'entre eux. En effet, la ville était connue pour son univers grisâtre qui s'étendait du sol de pierre à son plafond naturel. Les habitants s'installaient aux terrasses, profitant de ce soleil nouveau sans même penser à l'horreur que pouvait inspirer leur ville presque chérie contrastant avec force face à la verdure fraîche de la Forêt du Monstre. À bien y penser, Loiziduc avait toujours été plus monstrueuse que le rassemblement d'arbres qui l'avoisinait.

Battant férocement le pavé en passant à travers les badaux qui affichaient un léger sourire béat, Seth avançait furieusement jusqu'à un ancien bar décrépi qui avait plus ou moins fermé. Malgré la chaleur environnante, il continuait de porter sur ses épaules sa lourde fourrure et ne semblait pas pour autant dérangé par ce climat. Il traversa ainsi la ville, comme une ombre fumante, menaçant chaque personne qui osait croiser sa route. Il avait espéré pouvoir accomplir son travail rapidement mais il avait reçu une stupide lettre lui indiquant de ne rien faire jusqu'à nouvel ordre. Et maintenant, il devait rencontrer l'un de ses stupides confrères. Il se promettait de lui faire entendre raison, par la force s'il le fallait, et de se débarrasser du dernier loup géant de la région. Il grogna en poussant la porte du bar miteux d'un coup d'épaule qui faillit la briser. La porte, pas l'épaule.

Bien loin de cette boule de nerfs furibonde qu'était le Chevalier Solitaire, la bonne du marquis époussetait les étagères de livres dans la bibliothèque. Son maître arriva et s'installa à sa table habituelle. Il s'apprêtait enfin à conclure ses mémoires, à mettre un point final à toutes les mésaventures qui l'avaient mené jusqu'à cette contrée si éloignée de son lieu de naissance. Il admirait d'un oeil distrait les jambes nues de Morgan qui se tenait en équilibre, à nouveau, sur l'échelle. Celui-ci n'avait pas mis ses bas à cause de la chaleur soudaine qui semblait avoir embrasé la clairière où se trouvait le vieux manoir. Il n'avait d'ailleurs pas d'obligation quant au port de sa jupe mais il savait faire plaisir aux yeux du marquis. Rien que de sentir son regard brûlant de désir sur son corps ainsi vêtu procurait au jeune homme une sensation de jouissance.

Le marquis data ses feuillets pour une dernière fois et repoussa son bureau. Il souffla en s'étirant et fit craquer son cou. Morgan se tenait debout devant lui avec un large sourire. Il se pencha vers lui d'un air aguicheur et posa ses mains sur le dossier du fauteuil, de part et d'autre de la tête de son vis-à-vis qui prit soudainement conscience de leur proximité. Le jeune homme l'embrassa doucement, faisant glisser sa langue désireuse entre les lèvres de l'homme assit. Ce dernier l'attrapa par les hanches et le tira, l'asseyant sur lui. Le baiser se fit plus intense et Morgan commença à déboutonner la chemise d'Andréa tandis que celui-ci caressait ses fesses en passant ses mains sous les jupons. Le jeune homme écarta les pans de la chemise de son maître et se redressa. Il admirait le torse musclé et fit jouer ses doigts sur les moindres courbes qui s'y dessinaient. Il l'embrassa tendrement dans le cou et fit glisser ses lèvres sur sa pomme d'Adam puis sur son épaule. Ses mains cachées cherchaient à l'aveuglette à défaire la ceinture du pantalon de l'homme sur lequel il était assis. Andréa poussa un grognement et se releva de son siège en portant son ancien domestique.

– Tu es pénible...

Il l'embrassa dans le cou et le reposa au sol. Lui prenant la main, il le mena jusqu'à l'étage, dans sa chambre. Morgan retira sa robe en la passant par-dessus sa tête, ce qui eut pour effet d'arracher sa coiffe qui tomba avec le reste. Ses cheveux dénoués l'embêtaient et il s'affola à chercher de quoi les rattacher. Le marquis retira le reste de ses habits et fut le premier des deux à se tenir nu. Il arrêta Morgan dans ses recherches et repoussa délicatement une mèche de cheveux qui traversait son visage rougissant avant de l'embrasser tendrement. Il lui retira son dernier sous-vêtement et l'entraîna sur son lit. Andréa dévora avec délice le corps imberbe du jeune homme. Il caressa sa peau pâle avec tendresse et mordilla son cou avant de faire glisser ses lèvres vers sa poitrine. Il lécha ses tétons et continua sa descente jusqu'à l'entre-jambe. Il embrassa son sexe et passa sa langue sur son bout. Puis il attrapa le gland délicatement entre son pouce et son index et massa la peau encore repliée.

La chaleur du corps du marquis au dessus de lui fit frémir de désir le jeune homme qui passa ses bras autour de lui. Ses mains découvrirent à tâtons la large cicatrice qui traversait le dos d'Andréa. Il la caressa longuement tandis que ce dernier commençait à le rendre passablement fou. Très vite, son sexe se durcit entre les doigts experts de l'aîné. L'excitation lui arracha un râle et il agrippa les fesses incroyablement fermes du margrave. Son corps se courba, désireux de s'unir à l'autre. Il le renversa alors, le surplombant à son tour un instant avant de se coller à lui. La virilité d'Andréa se dressa bien vite contre sa peau nue alors que Morgan enfonçait un doigt humide au creux de son amant. Caressant mutuellement leur corps, ll'ancienne bonne empoigna sa masculinité encore trempée des ardeurs de son partenaire et pénétra doucement Andréa avant de commencer à faire une série de lents va-et-vient devenants de plus en plus frénétiques. Le marquis gémit de plaisir et éjacula sur la source de son euphorie. Morgan jouit à sa suite et se retira, essoufflé mais ravi de cette nouvelle expérience. Il s'allongea à côté de son amour et posa un léger baiser sur son épaule dénudée. Son amant encercla de ses bras musclés celui qui faisait l'objet de ses pensées depuis si longtemps.

La Bonne et le Mâle [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant