Welcome to the End Times

Pride

Alerte : Avalanche de fluff

Crowley portait un immense drapeau en guise de cape. Le drapeau était aux couleurs des genderfluids. Il avait un drapeau aux couleurs de l'arc-en-ciel dans la main. Aziraphale le trouvait, comme toujours, absolument magnifique. Il portait comme à son habitude des vêtements noirs, avec une touche de maquillage de toutes les couleurs sur les paupières. Aziraphale, lui, avait mis un costume du type de ceux qu'il portait tous les jours. Son nœud-papillon blanc avait été remplacé par un autre nœud-papillon aux couleurs de l'arc-en-ciel également.

Crowley avait invité Aziraphale à se rendre avec lui à la Pride de Londres. Aziraphale, naturellement, avait accepté.

Quand Aziraphale rejoint Crowley à leur point de rendez-vous, Crowley ne put retenir un large sourire de s'étirer sur son visage. Aziraphale lui rendit son sourire et ils se dirigèrent vers l'évènement. Puis ils se trouvèrent à marcher au milieu de tous ces gens qui manifestaient pour leurs droits, pour l'égalité, et Aziraphale se trouva submergé par des vagues d'amour comme il en avait peu connues.

C'était avec un sourire en coin que Crowley observait Aziraphale déambuler dans les rues au milieu de ces inconnus. L'ange était si heureux que ses joues étaient rougies d'excitation et c'était presque s'il sautillait sur place – ce que Crowley trouva tout bonnement adorable. Ils finirent par se prendre la main.

Puis Crowley arrêta le temps. Les gens autour d'eux s'arrêtèrent de marcher, la musique cessa, les cris de joies se bloquèrent, les sourires et les éclats de rire se figèrent. Aziraphale se tourna vers Crowley et celui-ci remarqua que ses yeux bleus brillaient légèrement :

- Mon cher ?

Le démon inspira profondément, une main au fond de la poche de son jean – il songea d'ailleurs qu'il devrait arrêter d'acheter des jeans pour femmes car les poches étaient vraiment ridicules, mais ce n'était pas vraiment le sujet. Il passa outre le nœud de stress qui pressait contre sa gorge et lâcha :

- J'ai quelque chose à te demander.

Aziraphale lui, sourit, encourageant, et fit un petit geste du bras pour l'inviter à continuer. Tremblant un peu plus qu'il ne l'aurait voulu, Crowley sortit de sa poche un écrin blanc immaculé. Il posa un genou à terre en ouvrant l'écrin sur un anneau d'argent pur, qui étincelait sous la lumière du soleil de juin :

- Aziraphale, mon ange. Je... Je t'aime. Je me suis demandé par où commencer, car nous avons tant vécu ensemble, et je me suis dit je devais te le dire : je t'aime. Et si j'ai essayé d'y échapper plusieurs fois, je n'en ai jamais douté. Dès le début, dès le Jardin, je t'ai vu et j'ai su que je ne pourrais jamais être un démon comme les autres : parce que je t'aimais. Je suis tombé amoureux d'un ange, et je n'aurai voulu aucun autre que toi. Après six mille ans, je pensais te connaître, mais chaque jour me prouve qu'il me reste des millions de petites choses à apprendre sur toi, et je veux toutes les connaître. Je veux me réveiller le matin à tes côtés, je veux vivre avec toi, je veux te voir tous les jours, je veux qu'on aille dîner au Ritz après s'être promenés dans un parc, je veux continuer à repousser chaque client qui ose vouloir acheter un de tes livres, je veux pouvoir hurler sur tous les toits du monde que tu es à moi et que je suis à toi, et que je t'aime plus que les étoiles. Devant tous les démons, devant tous les anges et devant Dieu, je jure que je t'aime. Mon ange, accepterais-tu de m'épouser ?

Aziraphale avait commencé à pleurer environ trente secondes après que Crowley ait commencé. Il se demandait même s'il n'avait pas commencé à pleurer quand Crowley avait sorti la bague de sa poche. Et au travers de ses larmes, il éclata de rire. Il plongea la main dans sa poche et en sortit un écrin identique à celui de Crowley, qui contenait la même bague. Crowley écarquilla les yeux sous ses lunettes.

- Je m'étais dit que j'attendrais le bon moment... Je crois bien que c'est le bon moment, maintenant, non ?

Crowley lâcha un petit rire, comme Aziraphale posait lui aussi un genou sur le sol, en face de Crowley. Une larme de joie trouva son chemin sous ses lunettes jusqu'à sa joue, et Aziraphale la recueillit au creux de sa main.

- Crowley, je veux que tu saches que je t'aime aussi. C'est le boulot d'un ange, d'aimer toute chose, mais je peux t'assurer que tu es au-dessus de tout. Même des crêpes. Je sacrifierai toutes les crêpes du monde pour pouvoir passer l'éternité avec toi. Et je donnerai tous mes livres. Et le Soleil, et tout ce que j'aime, juste pour toi. Evidemment que je veux t'épouser. Je n'attends que ça, depuis six mille ans. Tu as toujours été là. Pendant des années, tu as continué de me sauver, et je t'aimais encore plus à chaque fois qu'on se voyait. J'avais peur pour toi quand tu m'as demandé de l'eau bénite, parce que je n'aurai pas supporter de te perdre à jamais. Tu es tout ce que j'ai. Tu es tout ce que je veux. Je t'aime, Crowley, et je ne te le dirais jamais assez. Tu sais à quel point j'aime les mots, et pourtant, aucun d'eux n'est assez fort pour te dire à quel point je t'aime. Je veux t'épouser, comme les humains, je veux te voir devant un autel dans une robe noire, je veux passer cette bague à ton doigt, je veux t'aimer tous les jours, toutes les nuits. Je veux m'enfuir dans les étoiles avec toi. J'irai partout où tu voudras, tant que tu es là.

Au moins, Aziraphale n'était plus le seul à pleurer de joie, désormais. Même si Crowley tentait de le cacher, il était si ému qu'il n'arrivait plus à parler : il ne put qu'acquiescer. Il se jeta dans les bras d'Aziraphale en même temps que le temps reprenait son cours. Les gens autour d'eux ne surent pas très bien comment ces deux hommes un peu étranges s'étaient retrouvés à genoux dans les bras l'un de l'autre, mais ils comprirent immédiatement et aussitôt, des hurlements de joie retentirent.

Aziraphale et Crowley durent se séparer et se relever, mais leurs mains ne se quittèrent pas. Ils se donnèrent chacun leur anneau respectif, sous les visages attendris des humains autour d'eux. Ils s'embrassèrent au milieu d'une foule de couleurs, de sourires et de fierté.