Passe ton chemin...

12. Une licorne devant un scroutt à pétard

N.D.A. :Je vous invite à lire ce chapitre avec cette musique en fond :)

Lorsqu'Hermione reprit ses esprits elle rencontra le sol de la cuisine de Poudlard. 

De délicieuses odeurs lui assaillirent les narines. Des bulles sortaient des chaudrons de jus de citrouille qui bouillonnaient tranquillement. 

Les elfes de maisons découpaient des petits légumes avec grâce. Les cuillères remuaient toutes seules dans les saladiers de crème au chocolat. 

Winky  décorait un pudding rose avec de la chantilly fondante. Le ventre de la jeune fille se mit à gargouiller. 

- Hum... Ron ?

- Comment vas-tu Hermione ?

- Très bien merci. La chaussure, c'était un Porte-au-loin n'est-ce pas ?

- Oui. Elle est retournée là-bas maintenant.

- Où est Harry ?

- Dans la salle commune. Il n'est pas au courant.

Hermione se mordit la lèvre, elle croyait fermement que Ron n'était pas capable d'une telle ingéniosité... Et pourtant, son sauvetage c'était lui, l'idée du Porte-au-loin, de même. 

- Comment as-tu deviné que j'étais prisonnière des mangemorts ?

- C'est... disons... j'avais un mauvais pressentiment et lorsque je t'ai vu avec Malefoy... J'ai compris, répondit Ron avec douceur.

- Merci beaucoup, sourit la jeune fille en le prenant dans ses bras maladroitement.

- Tu l'aimes ? la questionna-t-il de but en blanc.

- Qui ?

- Malefoy.

- Non, lui assura la Gryffondor avec une moue peinée, il m'a fait boire un filtre d'amour.

- Oh ! tant mieux, rit le jeune garçon en se passant la main dans les cheveux en bataille.

- Pourquoi ? demanda malicieusement son amie.

- Pour rien. Et si nous allions manger. J'ai une de ces faims !

- Le jour où tu n'auras plus envie d'avaler quoi que ce soit, je ne t'appellerais plus Ron  !

C'est dans cette atmosphère amusée que les deux camarades rejoignirent la grande salle où Harry les attendaient avec impatience.

- Ne lui en parle pas, chuchota Hermione à l'oreille de son bienfaiteur.

- Pourquoi ? la questionna Ron, surpris par cette requête.

- Ne l'inquiétons pas d'avantage. Il est déjà si tourmenté... 

Ils s'assirent en face du garçon à lunette et entamèrent une conversation anodine. 

- Salut, dit Harry en leur souriant.

Le repas passa dans un climat enjoué ce qui ne leur était pas arrivé depuis très longtemps. Ils discutèrent de tout, de rien, mais pas une seule fois ne fut mentionné le nom interdit de leur ennemi. 

***

Lorsque la jeune fille alla se coucher, elle repensa à la fin de journée merveilleuse qu'elle avait passé avec ses amis. 

Hermione se glissa dans ses couvertures et un hibou vint à sa rencontre pour lui glisser un parchemin tâché de sang.

Elle le prit dans ses doigts et commença à le lire.

" Chère Hermione,

Pardon. 

Je voulais te dire que je t'aimais même si bientôt nous serons ennemis et nous devrons tuer sans remords. 

C'est déjà le cas. Si j'ai fait cela c'est pour sauver ma famille mais ça n'a pas fonctionné. Ma mère a été torturée et elle va finir par devenir folle. Enfin, bref, je ne vais pas étaler ma vie mais ne pense pas que je te hais. 

C'est faux.

Je t'aime depuis toujours et je l'ai enfin compris. 

Je sais que tu me déteste mais je voulais t'en parler si nous ne survivons pas à la guerre qui se prépare.

JE T'AIME.

D.M."

La jeune fille attrapa sa plume et rédigea un court texte au dos de la missive.

"Malefoy,

Les gens se demandent souvent ce qu'on ne ferait pas par amour.

Et bien grâce à toi j'ai la réponse.

Comment peux-tu oser dire que tu m'aimes ? Comment peux-tu oser m'adresser la parole après ce que tu as fait ?

Me livrer à Voldemort ! 

Tu m'as précipité vers la mort.

Tu aurais du me précipiter vers l'amour.

J'ai pitié de toi pourtant. Tu as été élevé lâche, tu le seras donc et tu ne peux rien y faire car tu n'en as pas la volonté.

Vas en paix et oublie-moi.

Hermione Granger"

Satisfaite de son message, elle l'attacha à la patte de l'oiseau qui s'envola à travers la pluie d'étoile qui était apparue cette nuit.

Pour la première fois, son sommeil ne fut pas hanté par les cauchemars. Il fut apaisé par l'image de Ron trottant dans sa tête. 

***

Losque Drago Malefoy reçut la lettre, un désespoir profond s'empara de lui. 

Un instant... Il avait espéré qu'elle voudrait de lui. Qu'ils s'enfuiraient ensemble jusqu'au bout du monde où Voldemort n'existait pas. 

Le Serpentard s'était imaginé un monde parfait qu'ils batiraient ensemble pour que les nés-moldus et les sang-purs puissent s'aimer librement.

Il avait tant rêvé d'elle, de leur vie, de leurs projets.

Et elle ne voulait pas de lui. Elle aimait le Weasley. Il avait tout ce que Drago n'avait pas.

Ron était un garçon pauvre au grand coeur, courageux, il avait de nombreux frères et soeurs tous plus brillants les un que les autres, il possédait de l'humour, une vie haletante, de vrais amis. 

Drago ne pouvait pas rivaliser. 

Hermione était trop bien pour lui. Elle était parfaite et lui il était ridicule.

Une licorne devant un scroutt à pétard.