13. Je t'aime... Je t'ai... Je te hais...

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Lorsque le Serpentard se réveilla le lendemain matin, la dure réalité lui revint en mémoire et un sentiment nouveau s'empara de lui. Une émotion indéfinissable qui le rendait insensible, que se soit aux plaisanteries vomitives de Pansy Parkinson ou aux airs de pitié que lui lançait les professeurs. Drago n'avait ni faim, ni soif, ni envie de quoi que ce soit. Il errait tel une ombre dégoulinante dans les couloirs, ne répondait plus à personne, se laissait insulter par les Poufsouffles sans rien rétorquer. Seul son regard vide se posait parfois sur Hermione lors de leurs cours communs. Mais plus d'amour dans ces yeux. Seulement de la haine. 

Pure, profonde et aveuglante. Une haine sauvage et ravageuse qui le grignotait comme une biscotte rassie.  Un épiphyte langoureux qui recouvrait peu à peu ses fonctions vitales. 

Alors qu'il sortait du cours de métamorphose, le regard toujours vissé sur Hermione, Ron s'avança vers lui, plus bouillonnant que jamais. Il leva sa baguette au dessus de sa tête et la planta sur la tempe de son ennemi.

- Ne t'approche plus jamais d'Hermione, cracha le roux en l'attrapant par la chemise et en l'étranglant à moitié avec sa cravate. 

Drago ne répondit pas et se dégagea tant bien que mal de la poigne forte du Weasley. Il courut jusqu'à son dortoir et s'y enferma en comptant bien y rester toute la journée. 


Hermione, quant à elle, ne pensait plus vraiment au jeune blond qui lui avait déclaré sa flamme. Elle profitait surtout de Ron qui ne semblait plus s'intéresser à Lavande Brown. Harry, très préoccupé par Dumbledore n'était pas tout le temps avec eux. Cela leur laissaient donc des moments complices privilégiés. 

Ce n'est qu'au bout d'une semaine qu'elle remarqua les absences répétées du Malefoy aux cours communs entre les Serpentards et les Gryffondors. Elle alla se renseigner auprès d'une jeune fille plutôt sympathique nommé Astoria Greengrass. 

- Bonjour, excuse-moi de te déranger, commença Hermione en tapotant sur l'épaule de la Serpentard. Je me demandais pourquoi Malefoy ne venait plus en cours ?

- A ton avis ? lui rétorqua la brune en se retournant pour éternuer. 

- Oh... Je vois. Je suis désolée mais tu ne connais pas toute l'histoire alors ne juge pas trop vite.

- Ne t'en fais pas pour ça, soupira la jeune fille en sortant un mouchoir. Je vais aller le voir si tu veux. Je te dirais si son état est grave ou si c'est juste du cinéma.

- Du cinéma ? Cela fait longtemps que je n'ai pas entendu d'expression moldue.

- Sang-mêlé ! rougit la jeune fille avant de trottiner vers sa salle commune, laissant Hermione songeuse. 

Astoria se faufila discrètement dans le dortoir des garçon et s'empourpra en apercevant des  caleçons qui trainaient là depuis un bon bout de temps. Elle monta les escaliers quatre à quatre de peur de se faire prendre et finit par trouver la bonne porte. 

La jeune fille frappa trois coups successifs à la porte et fut accueillie par de nombreux grognements. 

Elle décida qu'ils étaient une autorisation à entrer et poussa le battant. 

Drago était assis sur son lit en tailleurs et semblait fixer le mur avec une intensité oppressante. 

- Salut... Puis-je entrer ? demanda Astoria aussi bien pour rompre le silence que pour voir si le garçon n'était pas devenu sourd.

Il lui répondit par un signe de tête et après une longue hésitation, la jeune fille prit place à côté de lui sur le matelas.

- Je suis désolée pour toi... Mais il faut aller de l'avant, lui murmura-t-elle maladroitement. 

- TU ES DESOLEE POUR MOI ? rugit Drago en se levant d'un bond. TU NE SAIS PAS CE QUI S'EST PRODUIT !

Astoria eut un mouvement de recul et sentie les larmes lui monter aux yeux. Ce garçon était odieux à ne pas en douter. Ce fut d'autant plus difficile à avaler qu'il lui plaisait beaucoup. Mais elle était dégoutée par sa réaction et s'en fut en claquant la porte. 

De nouveau seul, le jeune Malefoy se prit la tête dans les mains. 

Une chose était sure cependant, Astoria l'avait fait sortir de sa torpeur. 

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