Chapitre dédicacé à Nata Tomlinson, une vraie sauveuse
Non, je ne suis pas le genre de fille qui aime se balader dans des cimetières la nuit. Je n'y vais que pour parler à mes parents, ou plutôt à leurs tombes. Ils sont décédés dans un accident de voiture quand j'avais 1 an et demi. Papa aurait perdu le contrôle de sa voiture et aurait encastré un camionnette. Tous sont morts sur le coup, les secours n'ont rien pu faire…
Même si je ne possède aucun souvenir d'eux, j'aime venir ici pour parler et me confier. Ils sont une sorte de journal intime pour moi.
Je pousse lentement la grande grille noire en fer pour entrer. Elle émet un grincement sinistre digne d'un film d'horreur, provoquant un long frisson le long de mon dos. J'allume mon portable pour m'eclairer. Ici, il n'y a pas de lampadaires automatique et la douce lumière que me produit le téléphone est suffisante. Je n'y voit pas beaucoup mais assez pour me guider, et j'arrive à distinguer des traces de pas dans la neige. Je n'y prête que peu d'attention jusqu'à ce que je vois que les traces vont dans la même direction que celle que j'emprunte.
Elles s'arrêtent devant les tombes de mes parents. C'est amusant quand même parce que je suis la seule à venir ici les voir. Enfin je veux dire qui irait pleurer mes parents morts depuis quinze ans en plein hiver…
Je m'agenouille dans le givre, mal à l'aise. J'ai ce sentiment improbable d'avoir une paire d'yeux plantée dans le dos, qui observe et m'examine. Je prends une profonde inspiration pour me calmer quand mes oreilles captent un bruit sur ma gauche. Mon instinct me dicte de me mettre debout, pour être forte, et je l'écoute. Je me retourne, plusieurs fois, mais rien ne se passe, et je ne vois personne. En me penchant pour ramasser mon sac à dos, je relis les noms gravés sur les pierres tombales :
Elena Wayne ; Jake Wayne.
Mes parents. Je me redresse, respire un bon coup et décide de repartir. Je ne sais même pas pourquoi je suis entrée, j'aurais pu attendre qu'il fasse jour au moins. Je rebrousse chemin quand j'entends des pas, qui s'enfoncent en crissant dans la neige, juste derrière moi. L'instinc reprend le dessus et je me mets à courir vers la sortie. La neige glisse sous mes bottes et sous celles de mon poursuivant. J'essaie d'aller plus vite mais il fait trop nuit, la faible lueur de mon téléphone ne suffit pas à m'eclairer assez, maintenant que je cours. Mon souffle s'accélère, je commence un peu à me fatiguer. La sortie est beaucoup plus loin que ce que je ne pensais ! Et si c'est l'homme-lampadaire-défectueux qui me poursuit ? Rien qu'à cette pensée je sens ma mâchoire se crisper de peur.
Je tourne la tête pour estimer la distance entre nous. Le problème c'est qu'il ne faut pas regarder ailleurs quand on cours et qu'on s'apelle Jenyfer Wayne : je me prends le pied sur le bord d'une tombe et je m'affalle par terre. La neige s'incruste sur mon visage, et m'arrache une plainte tandis que ma cheville droite me fais mal.
-Allez, debout ! Fait une voix masculine au dessus de moi.
Très belle voix d'ailleurs. Arg ! Mais à quoi je pense là ? Il me traque comme une bête sauvage et je trouve à dire que sa voix me plaît. Vraiment de pire en pire cette soirée. Je me retourne de face pour dévisager l'auteur de cette sonorité grave. Ma surprise est moindre quand les yeux de l'homme-lampadaire-défectueux se rivent sur moi.
-Encore toi, l'homme-lampadaire-défectueux ?
Je suis moi-même choquée d'avoir prononcé ces paroles. Qu'est-ce qui m'a pris ? J'essaie de rectifier le tir mais il m'interrompt.
-Tu m'entends ?
Je suis perdue là… Bien sûr que je l'entends il est au dessus de moi. Je ne suis pas assommée au point de ne plus savoir entendre les gens! Je me relève péniblement, sans appuyer sur la jambe droite, pour être à sa taille. Ou du moins essayer : il est plus grand que moi d'au moins une demi tête. Que faire maintenant? Je relève mon bras droit pour voir son visage grâce à mon portable. J'en ai le souffle coupé. Finalement il est plus jeune que je ne l'ai cru au premier abord ; il a dix-huit à tout casser. Et surtout il est beau, vraiment. C'est limite anormal d'avoir son physique. Un visage parfaitement sculpté, des cheveux noirs en bataille, des lèvres fines qui ne donne qu'une envie : les embrasser. Il faut vraiment que je me calme là ! Ses yeux splendides me détaillent à leur tour et je ne peux m'empêcher de me demander si j'ai encore de la neige collée sur moi. Je déteste que l'on me regarde de cette manière : comme si je suis anormale ou que j'ai un problème.
-Qui es-tu? Me demande t-il soudain.
Qui je suis ? Je suis une lycéenne aux yeux verts et aux cheveux blonds. Je suis une orpheline qui vit chez son oncle et sa tante. Je suis...
-Jenyfer Wayne.
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Extrême
FantasyPersonne ne les voit, Personne ne les entend, Personne n'est recherché par eux. Personne ? Sauf moi... Avec à son actif quelques amis et pour simples préoccupations ses contrôles et le plein de courses, Jenyfer est loin d'être spéciale. Pourtant...