Chapitre 4

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Ma tatie me souris puis m'apprend qu'elle part travailler avec tonton. Elle prend ses affaires et passe la porte suivie par mon oncle John qui me plaque un énorme bisous sur le front avant de partir en me criant "Bonne journée mon ange". Encore ce sempiternel surnom. Je proteste et il s'en va en rigolant. Je fini de manger mes céréales, souriante. Puis je vais déposer mon bol dans l'évier. La cuisine est ouverte, l'évier est dos à la table du salon, en face de la fenêtre. Alors je décide d'envoyer un sms à ma meilleure amie, Melina, pour lui demander à quelle heure elle viendra ici. Je me rends compte que mon portable n'est pas resté dans ma poche. Je me retourne pour aller le chercher, tout en me maudissant de l'avoir oublié dans le linge sale. Quand je me retourne, je ne peux m'empêcher de pousser un cri de frayeur.

Devant moi, de l'autre côté du plan de travail, il y a un garçon, 17 ans je dirais, cheveux blonds dorés, grands yeux bleus piscine, qui me transpercent de leur beauté. Et il est grand... Une tête de plus que moi ! Pourtant je suis de taille classique pour seize ans.

Mais comment-est-il entré ? Et qui est-il ? Je regarde autour de moi, affolée. Je repère alors les couteaux sur le plan de travail. Ils sont rangés dans un porte couteaux, j'en prends un au hasard et m'élance vers lui, ma nouvelle arme à la main. Je pointe le couteau dans sa direction, mais ma main tremble.

Il a réussi à entrer chez moi sans que je n'entende rien, ce type est un malade. Que me veut-il?

-Comment t'es entré?

Je sais, je ne lui fait sans doute pas peur. C'est bien pour ça que j'ai pris cette arme de fortune.

Il me sourit.

-Alors c'est donc vrai... Murmure t-il

De quoi me parle t-il ? Je ne comprends rien à tout ce qui se passe.

-Sors d'ici ! Ordonné-je soudain

Je me glisse vite derrière lui et je plaque le couteau contre son dos pour lui montrer que je ne rigole pas. Il fait quelques pas jusqu'à la porte d'entrée. Arrivés devant je lui dis de partir.

-C'est fermé à clefs ! Dit-il

Comment il sait ça ? Peu importe ! Je farfouille dans le meuble à ma gauche sans le quitter des yeux. Mais le trousseau n'est pas dans le tiroir. J'ouvre le deuxième à la volée, croisant les doigts de pieds pour que les clefs soient dedans .

Le tiroir tombe soudain au sol et je vois le trousseau tomber avec. Je me précipite dessus et je me relève aussi sec.

Je cherche frénétiquement la bonne clef et quand - enfin - je la trouve, je l'enfonce violemment dans la serrure. Il sort en souriant, ce que je ne comprends pas. Je claque la porte, et vérifie plusieurs fois qu'elle est bien verrouillée ainsi que les fenêtres et le garage sont bien fermés. Je respire un grand coup et tente de faire le point.

Un inconnu m'a comme envoûté par ses yeux juste devant chez moi puis a disparût. J'ai été dans le cimetière seule en pleine nuit. Je me suis fais poursuivre par ce même inconnu. Je suis tombée, il m'a demandé qui j'étais puis m'a assommée à distance ; le lendemain - donc aujourd'hui - un autre inconnu entre comme par magie chez moi alors que tout est fermé.

Je n'y comprends plus rien.

Je vais quand même chercher mon portable et j'appelle ma meilleure amie, elle me dit qu'elle part. Comme elle habite à côté, aux environs de la plage, elle devrait être là dans très peu de temps. Eh oui je suis dans un endroit où la plage est juste quelques rues plus loin. Mais en hiver on ne pas y faire grand chose.

J'ouvre la porte avec toute les précautions possibles quand la sonnette retentit et quand j'aperçois une tignasse rousse, je n'hésite pas et j'ouvre vite. À peine Melina est-elle entrée qu'elle me fourre un gros paquet blanc nacré avec un énorme nœud rouge dans les bras. Oui, le blanc est ma couleur préférée, et tout le monde s'en souviens aujourd'hui on dirait. Elle me claque la bise. Avec ses cheveux roux mi-long et très bouclés, son teint de porelaine et ses grands yeux bleus aciers on pourrait croire que c'est une petite fille, mais en réalité elle est bien plus coriace que ça.

Une vraie bombe à retardement.

-JOYEUX ANNIVERSAIRE ! S'exclame t-elle en riant.

Tient, qu'est-ce que je disais ? Elle sait très bien que je ne déteste qu'on me souhaite mon anniversaire. D'ailleurs à quoi bon vu que la seule famille qu'il me reste sont Cathy et John ?

On va s'assoir sur le canapé pour que j'ouvre son cadeau, malgré ma mine boudeuse. Je soulève le couvercle et découvre…

-Une robe ? Sérieusement Melou, tu sais que je ne porte presque jamais ce genre de vêtements.

Je suis plutôt dans le style basique jeans et pulls. Son regard malicieux croise le mien, incertain, et je comprends aussitôt : elle a une idée derrière la tête.

ExtrêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant