Chapitre 14

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Chapitre dédicacé à vous tous, à tous mes lecteurs que j'aime :)

-Qu'es ce que tu tient dans ta main ?

Je l'ouvre et montre le collier à ma tante. Elle approche une main tremblante de la chaîne en or, qu'elle frôle du bout des doigts. Je relève le visage dans sa direction et je vois une larme couler le long de sa joue. Tout à coup inquiète je lui demande :

-Tout va bien ?

Malheureusement ma voix n'est pas douce mais plutôt chevrotante. Je ne l'ai jamais vu pleurer et il suffit que je lui montre ce médaillon pour qu'elle pleure. J'aurai dû ne rien lui dire, ne pas lui montrer. Je ne supporte pas que les gens soient tristes par ma faute. Une main se glisse dans la mienne et je suis surprise de découvrir un sourire éclairer son visage.

-Tu devrais oublier tout ça, et va voir Melina, ça te changera les idées, chuchote Cathy en essuyant rapidement ses larmes.

Oublier ? Sortir pour me changer les idées ? Pourquoi donc change t-elle d'humeur de cette façon ? Il m'est impossible de tout oublier, de faire comme si je n'avais pas entendu que je n'étais pas humaine. Que j'ai des dons.

Elle se lève, passe un tablier et me dit, d'un ton joyeux, qu'elle va faire un fondant au chocolat. Perdue par des changements de comportement, je hoche la tête positivement. Elle commence alors à sortir de la farine, du sucre, du chocolat et des oeufs. En temps normal j'aurai été super contente mais là... Je ne sais plus comment réagir.

Finalement je replace le médaillon autour de mon cou et me lève du canapé à mon tour pour me poster à côté d'elle dans la cuisine. Elle est en train de couper le chocolat en petits morceaux pour le faire fondre.

Clac clac.

Elle m'ignore.

Clac clac.

-Tu es humaine toi, déclaré-je.

Clac clac.

Je déteste qu'elle m'ignore.

-C'était papa qui n'était pas humain alors ?

Cla..

Elle s'arrête brusquement dans son geste. Le chocolat qu'elle tenait s'éparpille sur le beau plan de travail en marbre. Quand ma tata relève la tête je distingue une lueur de désespoir dans son regard.

-C'est plus compliqué que ça, finit-elle par dire. Ça va passer...

Je ne comprends pas ce qu'elle me dit. Et je sens la colère monter en moi.

-Ça va passer de quoi ? Crié-je. Ça va passer que je ne suis PAS humaine ? Ça va passer que deux mec me suivent ? Ça va passer que j'ai des pouvoirs magiques ? Ça va passer que je ne comprends rien et que personne ne m'explique ? NON, non je ne pense pas que tout ça va passer ! !

À bout de souffle je m'arrête. C'est rare que je m'énerve. Qu'es ce qui m'a prise ? Mais la sensation de crier est d'un tel soulagement, c'est enivrant.

-Oh non, ça commence... Gémis Cathy en portant ses mains devant sa bouche.

-De quoi qui commence ? Fais-je, sarcastique.

-Arrête de lire mes pensées Jenyfer Sophie Edmée Wayne ! S'exclame t-elle. Tu commence à devenir comme lui. C'est hors de question !

-Lui qui ? Mon père ?

Elle garde le silence. J'en déduis que oui, elle parlait de mon père. C'est fou, cela m'oripile au plus haut point qu'elle ne dise pas ce qu'elle sait. Furieuse je pivote sur mes talons et je sors dehors, dans la fraicheur de la fin d'après-midi. Le temps passe vite.

************

Je ne saurai dire depuis combien de temps j'arpente les rues. 15 minutes ? Une heure ? Trois heure ? Aucune idée mais ce qui est sûr c'est qu'il fait presque nuit. On y voit bien, il ne doit pas être excessivement tard. Je m'arrête brusquement. Je ne sais pas où je me trouve. Ne connaissant pas cette ruelle sombre je commence à m'inquiéter un peu. Le sol en grosse pierres grises et jonché de débris et de flaques immondes dont je n'ai pas du tout envie de savoir d'où elles proviennent. Il n'y a personne, je ne distingue pas d'habitations non plus. Et sans crier gare, une silhouette apparaît devant moi. Elle s'avance lentement dans ma direction.

C'est encore Alex.

-Qu'es-ce que tu fou là ?

Un sourire diabolique se forme sur son visage.

-Je t'avais bien dit que l'on se reverrai.

Il s'avance tel un fauve en train de se préparer à sauter sur une gazelle pour la manger. Sauf que la gazelle c'est moi.

-T'approches pas de moi ! Le prévint-je.

Je recule d'un pas incertain tandis que lui continue à avancer. Je percute soudain quelqu'un à force de reculer. Je me retourne et tombe nez-à-nez avec une fille un peu plus âgée que moi. Malgré l'obscurité naissante je peux voir qu'elle est belle. Elle a de longs cheveux noirs qu'elle a attachés en une queue de cheval haute. Elle est habillée en jeans noir moulant avec un haut foncé qui souligne ses formes.

-Alors Danaé ? Demande Alex à la fille.

Je me retourne de nouveau vers lui. Mais une main se plaque sur ma bouche. Et merde, j'aurai dû la voir venir celle là ! La fille, Danaé, m'a entouré les épaules de son bras.

Attendez deux secondes, comment peut-elle m'entourer entièrement avec un seul bras ? Nan, c'est pas possible, son bras ne peux pas être extensible... Si ?

-C'est une des nôtres, elle a l'odeur. T'avais raison, répond t-elle.

J'essai de me libérer de son emprise. Je me penche d'un coup sec vers la droite. Surprise par mon geste elle desserre un peu sa prise sur moi. Ce qui me laisse l'opportunité de glisser de ses bras en m'accroupissant. Je commence à courir dans l'autre direction de la ruelle. Mais à peine quelques secondes après Alex apparait devant moi. Je me stoppe en le percutant de plein fouet pendant que Danaé apparait à son tour aux côtés du garçon. Je ne pensai pas qu'ils pouvaient tous se ... Téléporter ?

-T'as du potentiel finalement, souffle Alex.

Je grogne. Il sourit.

Je le fusille du regard et crache à ses pieds. Son sourire s'en va et il prend une dague dans sa botte - tellement vite que je n'ai pas le temps de réagir - qu'il me plaque sur la gorge.

Je recule, il avance, jusqu'à m'acculer contre un mur. Maudite ruelle ! Il appui un peu plus la lame contre ma peau et je sens une brûlure sur mon coup. Je porte une main à ma gorge, et quand je la regarde, mon annulaire est rouge de sang. Pas beaucoup mais assez pour me faire peur. S'il n'hésite pas à me couper, il peut faire n'importe quoi.

-Arrête, murmuré-je.

-Tu es courageuse. La plupart des gamines de ton âge seraient déjà en larmes en train de me supplier d'arrêter. Mais toi, tu es différente.

Je ne sais pas quoi répondre.

-Danaé ?

-Oui ? Fait-elle.

-Viens là.

Elle s'exécute comme un petit toutou. Ça me fais de la peine.

-Je peux ? Demande t-elle, étonnée.

Que vont-ils encore inventer pour me faire peur ?

Alex hoche la tête affirmativement tandis qu'elle lève sa main gauche dans ma direction. Je commence sérieusement à m'angoisser quand elle place sa main sur mon épaule. Une violente décharge parcourt alors mon corps. Un cri de douleur s'échappe de mes lèvres. Des points noirs dansent devant mes yeux. Je brûle. Mes paupières se referment doucement et je m'évanouie. Je trombe sur une épaule, et une main se glisse sous mes genoux pour me porter.

ExtrêmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant