Extrême

Chapitre 9

Chapitre dédicacé à @DolieEve :)

Melina pose sa main sur mon bras et me demande ce que j'ai. Je lui explique ce qu'il m'est arrivé. Elle écarquille les yeux mais ne me pose aucune question ce qui me soulage car je n'aurai pas pu y répondre.

-On va faire un tour sur la plage? Me propose t-elle. Histoire de décompresser un peu, avec tout ce qui se passe ça ne peut que nous faire du bien.

Elle ri nerveusement et je me sens coupable de ce malaise.

On enfile nos chaussures, je prends mon sac puis nous nous éloignons rapidement. L'air froid nous donne la chair de poule. Je regrette la chaleur du feu tout en mettant un gilet malheureusement pas assez épais.

-C'est peut-être que tu peux capter plusieurs pensées en même temps... Dit soudain Mel.

-Tu veux dire... Pour les voix dans ma tête ?

Elle affirme d'un mouvement de la tête.

-Donc je serais télépa..

-Tu es, me corrige t-elle gentiment. Jeny, c'est sûr que tu as ce don. Il n'y aucune autre possibilité ! Jessica ne disait rien et toi tu sors qu'elle est enceinte, ce que Jessie a affirmé juste après puis tu réponds à une question que je me pose à moi-même et enfin tu entends plusieurs voix alors que nous nous trouvons à une fête avec plusieurs personnes. Je ne vois que cette option : tu lis les pensées !

Je l'écoute posément, essayant d'ingurgiter tout ça. J'ai toujours pensé que lire les pensées des autres, les pouvoirs , les dons et toutes ces choses étaient du folklore et là j'en viens à pratiquer de la télépathie sans m'en rendre compte! !

-Tu y crois toi? Demandé-je.

-Après tout ça, oui!

J'ai peur. Peur des récents événement, peur de ce que je fais. J'ai peur de moi...

*Driiiiing*

Ah! Ça c'est la sonnerie de portable de Mel. Elle me lance un regard d'excuse en marmonnant que c'est encore sa mère qui l'appelle. Je lui souri pour lui montrer que ça ne me dérange pas et elle décroche tout en s'éloignant. Je la suit quelque minutes du regard puis je me détourne en avançant tranquillement vers la mer.

Il n'y a rien de ce côté-ci de la plage. Juste une petite cabane pourrie. Le vent me fouette les cheveux et je rabat ma capuche sur ma tête pour m'en protéger.

La lune brille et se reflète sur l'eau de la mer, c'est magnifique. J'en oublierai presque mes "pouvoirs".

Presque.

Je chasse très vite cette dernière pensée tout en continuant à marcher. L'eau doit être froide, même glaciale mais j'ai une irrésistible envie d'aller la toucher. Je m'en approche doucement, et enfin mes pieds pénètrent dedans.

Ouch, elle est vraiment glacée. Mais la sensation des vagues me léchant les chevilles est si exaltante!

-Fais gaffe à ne pas te noigner ma belle! Susurre une voix masculine dans mon dos.

Je sursaute tel un chat effrayé, à mon plus grand regret. Quand je me retourne je découvre le garçon aux cheveux corbeau. Je cherche Melina du regard mais je ne la voit pas.

-Je ne peux pas me noyer puisque je n'ai que mes chevilles dans l'eau !

Vraiment pitoyable comme réplique !

-Tu en es sûre ? Demande t-il d'une voix suave.

Je ne comprends pas où il veut en venir et alors que j'allai ouvrir la bouche pour obtenir des explications il lève la main en souriant méchamment.

Puis il la tourne d'un coup sec et au même moment mes genoux se dérobent. Je suis dans la mer jusqu'à la taille. Je me redresse le plus vite possible, tentant de garder un semblant de fierté.

-Comment t'as fais ça ? L'accusé-je.

Son sourire s'accentue quand il me dit :

-Comme ça !

Et il joint la parole au geste en refermant son poing qu'il place vivement au niveau de son torse. Une force invisible m'agrippe au moment où il serre le poing. Et quand il le ramène vers lui, mes pieds glissent jusqu'à ce que je sois à quelques petits centimètres de lui.

Mon souffle devient pesant.

-Cours ma belle, cours..

Aussitôt la pression se relâche. Je recule de quelques pas. Un frison me parcourt le bas du dos quand je vois son regard noir sur moi. Il m'a dit de courir, pourquoi ?

Mais quand il fait un pas de plus vers moi mon corps prend le dessus et je me met à courir comme je n'ai jamais couru. Poussée seulement par ma peur. Je ne sais pas où aller et quand je repère la vieille cabane délabrée je m'y précipite. Morte de trouille et essoufflée à mort je ferme la porte et m'assois par terre.

Je suis trempée, et je remarque seulement à cet instant que je suis pieds nus, j'ai dû lâcher les chaussures quand il m'a fait tomber dans l'eau sans même me toucher!

Je glisse une mèche de cheveux derrière mon oreille, ma main tremble. Et là je me dis que cette cachette est vraiment nulle. Je me suis piégée toute seule !