L'elfe se réveilla dans un sursaut d'angoisse, poussant un cri de terreur.
Il mit quelques secondes à se ressaisir, constatant qu'il n'était pas mort, avant de prendre un regard d'éternelle indifférence à l'encontre du lieu où il était :
-« Encore un cauchemar..., pensa Flèche d'Argent. »
C'était la seule chose dont il se rappelait, son cauchemar. Ils les vivaient intensément avant de se réveiller en sachant qu'il était revenu à la réalité. Chaque fois qu'il se demandait si la situation qu'il vivait était réelle, elle l'était, chaque fois qu'il rêvait, il ne s'en rendait compte qu'à son réveil...
Tout en repensant à son sort, il examina le lieu où il était réellement : une cellule, une prison. Un long couloir dont il voyait les deux extrémités stockait une dizaine de cellules, cinq de chaque côté du couloir, séparées par des postes de gardes. Aucun n'était actuellement là, il était seul. Il avait toujours son armure, mais plus ses armes.
En y regardant de plus près, il remarqua que son casque, son carquois rempli et son épée dans son fourreau étaient posés à un poste en bout de couloir, assez loin de sa cellule qui se trouvait au milieu du couloir. Il avait une douleur au crâne, le coup qu'il avait reçu avait dû l'assommer, il ne savait donc pas ce qui s'était passé par la suite mais, visiblement, il n'avait pas été sauvagement achevé mais amené ici : pourquoi ?
Soudain, alors que ses éternelles et redondantes questions refaisaient surface, il entendit du bruit venir de l'extrémité du couloir la plus proche de ses équipements. Malgré l'éloignement, il comprenait parfaitement leur discussion, son ouï elfe n'avait rien perdu :
-« Qui sont les prisonniers ?, demanda une voix suffisamment autoritaire pour que l'on sache qu'il s'agissait du chef. »
-« Deux guerriers, répondit un homme à la voix plus frêle. Le premier semble être le soldat du Gondor... où d'un autre royaume de l'Ouest, je ne sais pas, qui nous harcèle depuis quelques temps. Il est au fond. Le second est un elfe mais... nous avons mis du temps à nous en rendre compte... il ressemble davantage à un de ces mendiants misérables qui trainent dans les villes, il en a même l'odeur, qu'aux êtres gracieux des légendes. Il est moins farouche que le second, nous l'avons assommé sans difficulté avant même de les capturer. »
Les pas s'avançaient, ils étaient trois. Bientôt ils arrivèrent au niveau de la cellule de l'elfe, les deux hommes escortant leur chef n'avaient rien de particulier, des brigands semblant savoir se battre, un peu débraillés dont un avec une grande balafre allant de son front à son menton en passant par son nez. Le chef, en revanche, inspira une frayeur que l'elfe n'avait pas le souvenir de n'avoir jamais senti auparavant.
L'homme, grand et bien droit, portait une armure de cuir sculptée en forme de corps et de tête d'oiseau aux couleurs jaune-orangés avec une pointe de rouge, lui donnant cet aspect d'aigle majestueux et implacable. Celle-ci masquait son visage et malgré l'apparence peu orthodoxe, on n'était plus enclin à se faire petit devant un tel personnage qu'à en rigoler.
L'énorme marteau qu'il tenait fermement de sa main droite aidait peut-être à forcer cette impression.
Il ne tenait en effet pas une masse d'arme classique mais bien un énorme marteau aussi large que ses épaules tenues par un long manche, visiblement pour être prise à deux mains. L'arme devait peser le poids de dix hommes, être totalement impossible à manier pour un humain et pourtant il semblait ne pas en souffrir.
Tandis que l'elfe qui se faisait appelé Flèche d'Argent fixait cet être coloré et intimidant, son lieutenant continua à parler :
-« Nous n'avons pas osé lui retirer son armure... Vous comprenez, elle est dans un tel état, il ne doit pas l'avoir retiré depuis des années et nous avons pensé qu'il serait mieux de ne pas voir, ni sentir, ce qui s'y trouve en dessous... »
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Flèche d'Argent - l'Elfe Errant du Rhûn
Fanfic/!\ Disclaimer : ceci est la suite directe du "Gardien de Denescor". /!\ #### #### #### L'épée ne suffit pas toujours à défaire un ennemi. Les évènements qui secouèrent l'Angmar il y a 20 ans interrogent toujours les peuples de tous horizons. Les...