Chapitre 16 : L'Ombre du Bunduzn

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-« Flèche d'Argent !, lui cria Burin en le secouant. »

L'elfe se réveilla en sursaut. 

La première chose qu'il vit fut le regard terrifié de Burin qui le tenait par les harnais de son armure et le secouait en l'appelant :

-« Flèche d'Argent !, fit-il encore. Ah enfin tu te réveilles !, fit-il en le voyant ouvrir les yeux. Lèves-toi ! Noren a disparu ! »

L'elfe, encore sonné, observa où il était. Il s'agissait de la chambre dans laquelle il s'était assoupi. 

Des bribes de son cauchemar lui revinrent. 

Tout en se le remémorant, il posa son regard sur Burin et lui demanda :

-« Suis-je l'Azaghâlnibar ? »

Burin le regarda interloqué en attendant le nom et sans vraiment comprendre :

-« Qu'est-ce que tu racontes, fit-il en lâchant l'elfe. Ça ne veut rien dire ! Tu m'as entendu ? Arrêtes de dire n'importe quoi et écoutes-moi ! Noren a disparu ! Des gardes m'ont assuré qu'il était sorti sous escorte, le Bunduzn a donc des espions jusqu'ici et l'a enlevé ! »

-« Quoi ?, s'exclama Flèche d'Argent qui était encore confus. »

-« Prends tes affaires, fit Burin visiblement pressé, il faut aller voir Daïn sur le champs ! Il ne peut pas ignorer cette violation de son hospitalité ! »

Burin s'éloigna, essuya ses mains sur un tissu à porté avant de ramasser sa hache qu'il avait jetée à terre auparavant puis de se tourner de nouveau vers l'elfe. 

Ce dernier se levait, péniblement et en soufflant toute sa lassitude et observa son environnement avec grande attention :

-« Allons-y !, pressa Burin. On n'a pas de temps à perdre ! »

Il se dirigea avec hâte à l'extérieur de la chambre suivit par l'elfe qui avançait d'un air plus nonchalant. Il s'élançait avant de s'arrêter brusquement, de se tourner vers l'elfe et lui lancer d'un ton menaçant :

-« Et cette fois, ne joue pas les idiots ! Sois de mon côté ! »

Il reprit sa marche rapide et l'elfe suivit Burin qui remontait en direction du trône du seigneur des Monts du Fer. 

En passant, Flèche d'Argent remarqua de nouveau la forge. 

Deux nains y travaillaient de petits équipements et accessoires. 

Ils se rendirent compte que quelqu'un les regardaient, levèrent leur regard vers l'elfe et le virent, debout devant leur atelier. Les trois se toisèrent du regard un instant. Le regard des nains semblait vide de toute expression, vide de toute surprise ou d'interrogation, comme celui de l'elfe. Ce dernier obstruait en partie la lumière provenant de la montagne qui entrait dans l'atelier par sa grande taille :

-« Vous voulez quelque chose ?, demanda finalement un des nains sur un ton neutre. Vous êtes qui ? »

Flèche d'Argent ne répondit rien durant un instant. 

L'impression que lui dégageait cette forge se dissipa lentement puis, finalement, il répondit un fébrile « rien » avant de repartir. Il entendit clairement le nain lancer doucement à son collègue avant de reprendre son travail :

-« Ces elfes... On dirait parfois que toute la verdure qui les entoure leur fait perdre la tête... »

Son impression se dissipa alors totalement. 

Ses pas rapides et son souvenir du chemin lui permirent de rattraper aisément Burin qui n'avait pas remarqué son arrêt et ne l'avait pas attendu. 

Burin était manifestement angoissé et très nerveux. Lui qui arborait une impassibilité presqu'aussi tenace que l'elfe, le voir dans cet état rendait Flèche d'Argent perplexe. Son idée que le nain avait peut-être juste retrouvé des amis et était parti prendre l'air, ou que dans sa colère il avait décidé de repartir vers Gatholzigil se dissipait également. 

Flèche d'Argent - l'Elfe Errant du RhûnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant