Chapitre 10 : Le Bunduzn

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Flèche d'Argent se réveilla. 

Il était dans une chambre aux parois de pierre dans laquelle se trouvait deux lits et une petite table. Il était dans l'un d'eux, recroquevillé pour tenir dans le sens de la longueur. La pièce n'était pas haute, elle avait visiblement été conçue pour des nains. Un léger feu se trouvait au fond en guise de lumière, lui permettant d'observer pleinement les alentours. 

Il était seul, personne d'autre ne se trouvait dans cette chambre. 

Flèche d'Argent se leva, manqua à plusieurs reprises de se cogner la tête au plafond, récupéra son arc, son épée et ses flèches et parti. Il se retrouva rapidement hors de la chambre, face à une immense voute qui plongeait dans l'abîme. 

Il était donc bien toujours à Gatholzigil.

Il avait oublié ce qu'il s'était passé entre le moment où le Bunduzn était parti et maintenant. Il était donc temps pour lui d'aller retrouver ce seigneur et de savoir s'il était digne de confiance et s'il devait écouter les deux nains qui l'accompagnaient et quitter les lieux. 

Cependant, il ignorait où aller. 

Cette cité ressemblait à un labyrinthe d'une obscurité oppressante d'où aucune lumière ne pénétrait et seules les rares torches évitaient de tomber au fond du puits vers les ténèbres souveraines et souterraines. Ne repérant aucune entrée, y compris celle par laquelle ils avaient dû arriver, l'elfe décida de faire comme les nains et de descendre. La ville était toujours aussi déserte qu'à son arrivée. Il ne croisait personne et se demanda s'ils étaient encore tous en train d'attendre un repas dans le grand hall. 

Cela lui paraissait absurde de parcourir cette cité une nouvelle fois précisément au moment où plus personne ne s'y trouvait. 

Il passa devant une forge, éteinte. 

Elle semblait ne plus être utilisé depuis un moment, aucun outils, métal en cours de travail et tenu de travail ne s'y trouvaient. Il repéra cependant un objet qui luisait péniblement à la faible lueur des torches lointaines et commença à s'en approcher. Il lui semblait vaguement voir un bijou argentée par delà les ténèbres, comme un collier. 

Soudain, un bruit retentit au loin et le fit brusquement se faire retourner, amplifié par l'écho provoqué par les pierres. La surprise passée, il jeta son regard vers l'objet. 

Plus rien. 

Aucune infime lueur. 

Un rapide mouvement lui permit de constater qu'il n'y avait en effet rien d'autre que de la poussière. Etrange, l'obscurité commençait à lui jouer des tours. Il avait dû voir un mauvais reflet. 

Il se rendit alors compte en y prêtant plus d'attention qu'aucun bruit ne venait à lui. Le bruit qui l'avait interpelé était le seul qu'il avait entendu mise à part celui de ses pas. Ce dernier était parvenu depuis les tréfonds de la ville. 

Il devait s'y enfoncer encore. 

En se remettant en route, un second bruit retentit, provenant de la même source, l'elfe avança donc rapidement à travers les escaliers et dédalles. Plus il avançait, mieux il arrivait à retrouver l'origine du bruit qui continuait à intervalles réguliers. Il ressemblait à un cognement, comme quelqu'un frappant les murs avec un objet métallique. Au vu de l'amplification que cela produisait au sein de la cité, il s'étonnait que personne n'aille voir de quoi il s'agissait et que personne n'y mette fin.

Finalement, il arriva au bout de l'escalier. 

Il y avait encore moyen de descendre, les ténèbres continuaient toujours plus et un escalier de bois avec une série d'échelles permettaient d'y accéder mais l'elfe ne pensait pas qu'il avait besoin de s'y aventurer. Outre l'absence totale de lumière s'il descendait, aucune torche n'étant allumée, le bruit qu'il avait entendu ne venait pas d'aussi profondément. 

Flèche d'Argent - l'Elfe Errant du RhûnOù les histoires vivent. Découvrez maintenant