🔸️La sanction

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La porte de sa chambre

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La porte de sa chambre. Une représentation évocatrice de cette pièce se révèle dans mon esprit comme celle d'une étuve, un endroit clos et propice à élever la température. Un endroit où s'expose la forte probabilité d'un air saturé de son odeur corporelle, entremêlée aux différents effluves artificiels avec lesquels il se lave et se parfume.

Le silence est retombé depuis sa question finement détournée en un dilemme, à savoir : l'esquive ou la franchise.

Un sentiment de panique serpente mon poignet agrippé solidement à l'ouverture de la porte, comme un effroyable tentacule, il ascensionne jusqu'à ma gorge pour s'y enrouler. Ma témérité m'avertit que s'il y a bien un lieu où je ne pourrais me sentir à l'aise pour l'affronter, c'est bien celui-ci. Surtout si l'élément principal de l'équation posté juste derrière moi s'invite également à l'intérieur.

Je me tourne lentement sans relâcher ma prise, et lentement, m'apparaît la vision de mon biker. Can se tient droit, sa position flirte avec la ligne invisible du minimum requis pour mon espace vital. Assez loin pour me reluquer entièrement, mais assez proche pour lancer mon cœur sur un circuit de course. Sa tête légèrement sur le côté, son corps semble avoir été cimenté. Pas comme mes doigts pris de tremblotements ou mes pieds démontrant les premiers signes d'une anxiété, non. Lui reste parfaitement immobile. Ses yeux ne dévoilent ni impatience ni contentement. Pourtant, il m'est éprouvant de soutenir l'énergie pénétrante qu'ils emploient à m'examiner.

C'est exactement ce regard suggestif dont je lui faisais référence ! Aux aguets, prêt à bondir si je lui en donnais le signal. 

Subitement, une évidence me saute aux yeux. Elle ne se limite pas à sauter, elle m'éclate à la figure...

Jusqu'ici, je me suis auto-persuadée que Can avait l'ascendant sur moi. Il contrôle ses apparitions, s'approprie ma confusion, provoque mes faux-pas. Aussi de micros arrêt du cœur. Cependant... il m'a échappé une observation importante. Chacune de ses réactions repose sur les miennes. Son corps ne fait que répondre au mien. Il s'est glissé avec adresse dans les différentes brèches verbales et physiques ouvertes par ma seule initiative.

Si généralement, l'homme ou le cavalier est le meneur, à ce pas de deux, je suis celle qui amorce la direction de ses actions.

Toujours face à lui, j'actionne la poignée, ouvre la porte en grand dans mon dos d'un geste prononcé, sans convier ma curiosité à s'y inviter. Puis je porte doucement mon nouveau statut de chargée des opérations à franchir la ligne invisible, le contraignant à baisser les yeux s'il souhaite continuer à lire ce qu'il se trame dans les miens. À présent certaine de mon choix, je nous accorde sa révélation par cette phrase :

— Merci pour les pâtes, pour... m'avoir indiqué où se situait la pièce qui me soucie. Bonne nuit, Can Özkan... murmuré-je du bout des lèvres.

Dans un modeste éclat de rire vaincu, il abaisse le menton. Soufflé de nouveau par ma réplique, je note le tourment de sa lèvre inférieure par la meurtrissure de ses dents. Un tic de langage que ma mémoire n'a pas oublié de remarquer lorsqu'il est dérouté.

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