🔸️ le plan Ely 2.0 [ partie 1]

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À quelques pas, les deux hommes du clan Özkan remarquent Riley se glisser derrière moi, une main ferme dans le creux de mon dos alors qu'il entreprend de nous guider hors du bar

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À quelques pas, les deux hommes du clan Özkan remarquent Riley se glisser derrière moi, une main ferme dans le creux de mon dos alors qu'il entreprend de nous guider hors du bar. Visages fermés, mâchoires crispées, je perçois un mécontentement latent rembrunir l'éclat de leurs yeux. Leur silence est lourd de sous-entendus, il pèse sur moi autant qu'une chape de plomb. Si mon ouïe était aussi affûtée que ma mémoire, il ne me serait pas improbable d'entendre des grognements réprobateurs démanger leur gorge.

Riley nous conduit vers un cabriolet où un simple coup d'œil suffit à constater que nous approchons d'un véhicule haut de gamme. La large calandre, le design massif et l'allure sportive témoignent de la belle petite fortune que doit valoir ce quatre roues. Sans parler de son apparence flambant neuve laissant supposer un entretien fréquent. J'aimerais savoir quelle carrière permet de s'offrir ce genre davantage aussi jeune. Apparemment assez prometteuse pour que le sourire du propriétaire exhale la suffisance.

Confortablement installée depuis un quart d'heure de trajet, j'écoute Riley vanter les mérites de cette acquisition. Il actionne tout un tas de commandes au volant, prône la noblesse des matériaux et discourt comme s'il cherchait à me la vendre. Avec une totale franchise, j'endure plus que je n'écoute. Cette voiture ne déclenche pas vive émotion chez moi, contrairement à la première fois où je me suis retrouvée dans le pick-up de Can, assaillie par des effluves entêtantes. Ni les sensations multiples qui m'ont traversé lors de ma première course avec Lust.

Plus que quelques minutes et je retrouverais Elly. Mon impatience grandit à chaque intersection, à chaque feu rouge et je me mords les lèvres pour ne pas demander à mon chauffeur d'accélérer. Je n'ai pas vu mon amie depuis seulement deux jours, mais tellement de choses se sont passées entre temps qu'il me faudrait autant de jours pour tout lui raconter.

D'ailleurs, je pense devoir commencer par un monologue d'excuses. Quarante-huit heures sans se voir, c'est beaucoup trop de temps de perdu que je n'aurais pas le luxe de me payer pour le rattraper en revenant aux Etats-Unis. Déterminée à me faire pardonner, je me tourne vers Riley et lui demande :

— Est-ce qu'il est possible que tu m'arrêtes vite fait quelque part ?

— Votre chauffeur vous déposera où bon vous semblera, Chère Dame...

Sa réponse tourne la galanterie à la ringardise. Autant dans le baisemain qui l'accompagne que dans le sourire aussi étincelant que la carrosserie de son joujou coûteux.

J'ai bien compris l'effet « je suis à la fois un gentleman et un plaisantin », mais même s'il essaie juste d'être gentil, il en fait trop. Ou c'est peut-être moi qui manque d'enthousiasme. Quoi qu'il en soit, il me tarde d'arriver chez Elly. Et quand enfin arrive ce moment, je souffle d'un air un peu trop soulagé au goût de mon chauffeur.

— N'oublie pas notre soirée de vendredi soir.

— Je ne pourrais pas t'accompagner. Comme tu as dû l'apprendre aujourd'hui, mon patron et sa femme organisent un événement caritatif. Mon service se terminera sur les coups de deux heures et demie du matin et je travaille le lendemain alors...

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