Le Nouveau

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Zedd était pétrifié. Il fixait discrètement l'échange qui avait lieu dans la rue, incapable de bouger. Il le savait bien, pourtant, qu'il devait partir, mais il en était incapable à ce moment-là, sans trop savoir pourquoi.
Il sursauta violemment en sentant une main se poser sur son épaule et il se retourna. Il était là. Cet enfoiré qu'il cherchait depuis tellement de temps. Son sang ne fit qu'un tour, il n'eut même pas le temps de réfléchir qu'il tenta de lui donner un coup de poing. Malheureusement, il était loin d'avoir assez de force, même en étant aussi énervé. Son adversaire n'eut aucun mal à l'arrêter et, alors que Zedd s'attendait à se faire frapper en retour, il fut au contraire tiré par son adversaire plus loin de la rue. Il ne comprenait pas ce qu'il faisait, il était perdu.

Finalement, Yann s'arrêta. Ils étaient devant l'immeuble du noiraud. Le plus grand se tourna pour faire face à son agresseur et il croisa les bras en le fixant.

— Pourquoi tu as tenté de me frapper ?

— Tu me demandes vraiment pourquoi ? Tu n'as pas une petite idée sur la raison peut-être ? Zedd parlait avec agressivité, sous le regard de l'autre qui semblait surpris par un tel ton.

— Nan, j'en ai pas la moindre idée. Surtout que je viens de t'aider je te signale. Si je ne t'avais pas éloigné ils auraient fini par te voir. Et qu'est-ce que tu foutais à les observer ?

Zedd détourna le regard. Il n'était pas prêt à avouer que oui, il lui avait sauvé la mise. Et il n'allait certainement pas lui expliquer qu'il avait suivi le gars à la tête de délinquant, un ami de Yann, dans l'espoir qu'il le conduise jusqu'à la maison de ce dernier. Il finit donc par lui répondre ces quelques mots :

— Ce ne sont pas tes affaires.

— Ah ouais ? Yann haussa un sourcil. Alors tu préfères que j'aille prévenir mon pote que tu étais en train de l'espionner ?

Le noiraud se crispa. Il releva ses yeux pour fixer son vis-à-vis d'un air mauvais.

— Tu fais chier. Tu m'as pas déjà assez pourri la vie comme ça peut-être ? Je sais pas pourquoi tu fais tout ça, je t'ai rien fait, je te connaissais même pas avant d'arriver dans cette ville de merde. Alors arrête tes conneries et laisse moi tranquille.

— Mais de quoi tu parles sérieusement ? Je ne comprend pas, Zedd, t'es vraiment chelou. Je sais pas comment Mark peut te supporter, ni comment il a pu te pardonner ce que t'as fais à la fête d'anniversaire. En tous cas tu devrais arrêter de m'accuser pour un truc dont je ne sais rien.

Yann conclut sa phrase en tournant les talons pour partir. Il avait l'air sincère et c'est ce qui acheva notre cher protagoniste. Si ce n'était pas Yann, alors c'était qui ?
Il se mit une claque et se décida à remonter dans son appartement. Il était épuisé et il se dit que tout irait mieux, tout serait plus clair avec une bonne nuit de sommeil.

En entrant, la première chose qu'il vit fut son portable. Il l'alluma et vit une vingtaine de messages non-lus et cinq appels manqués, tous venant de Mark. Zedd rit légèrement. Apparemment son ami s'était pas mal inquiété. Malheureusement il n'était pas d'humeur à répondre, alors il alla simplement se coucher en laissant son cellulaire dans la pièce à vivre. Il n'allait de toute façon pas en cours le lendemain, étant toujours renvoyé.

Mais s'il croyait être tranquille en s'endormant, Zedd s'était bien trompé. Dès qu'il plongea dans les bras de Morphée, des rêves commencèrent à l'assaillir, lui rappelant tous ses mauvais souvenirs et allant jusqu'à en transformer certains au point qu'il regretta de s'être endormi. C'est en sursaut qu'il se réveilla au milieu de la nuit. Il venait de rêver que sa mère l'avait jeté dans le vide pour se débarrasser de lui. Son visage était en sueur et tout son corps tremblait, comme traumatisé par ses cauchemars...