Partie II : Feu - Chapitre 1 : Mon âme

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Ce même soir, alors qu'il se leva de même cette chaise pour se coucher, il vit la lumière allumée dans les cuisines ambulantes. Elles étaient montées dans les parties privées des festivals afin que les artistes s'y restaurent. Instinctivement courageux, il décida d'aller voir.

Il y avait du bruit. Puis, tout à coup, il la vit. En tablier, et surexcitée comme jamais. Cela le surprit car il devait être dans les deux heures du matin et il savait qu'elle ne résistait pas au sommeil. Sa voix grave résonna et la fit sursauter : « Mais qu'est-ce que tu fous là toi ? T'es malade ou quoi ? T'as vu l'heure qu'il est ! Va te coucher parce qu'en plus demain... ».

« Tarik ! Tu m'as fait peur ! Je pourrais te retourner la question : pourquoi t'es encore debout à cette heure-là ? ». Il devait rêver, car aucune femme n'avait encore osé lui tenir tête.

« Pfff... Laisse tomber pour les interrogations. ». Et tout à coup, son cerveau et son corps ne lui répondirent plus. Parce que ça sentait bon et tous ses sens venaient de se mettre en éveil. « Alors, je ne sais pas ce que tu es en train de faire, c'est complètement fou mais en tout cas, ça a le mérite de ressembler à de la pâtisserie. ». Ses papilles étaient bien plus aimables que lui.

D'ailleurs, cela la fit sourire mais par pudeur, elle baissa aussi la tête. Il avait remarqué qu'elle faisait à chaque fois ça quand l'un des gars lui faisait quelconque compliment. A ce moment-là, il sentit son cœur fondre peu à peu : mais qu'est-ce qu'il lui arrivait ?

« Tu vas me prendre pour une folle, du moins pas plus que d'habitude, mais demain, c'est l'anniversaire du Burb et d'Alpha. Je m'en voulais de ne rien leur avoir acheté et ainsi, je cogitais et je n'arrivais pas à trouver le sommeil. Sauf que je me suis aussi dit que c'était le moment où jamais de faire de la pâtisserie car elle m'aide à penser à autre chose quand ça ne va pas très bien. ». Mais quelle femme formidable. Putain de bordel de merde. Il ne se reconnaissait vraiment plus.

« Non mais attends, c'est pire que toutes les recettes de nos sœurs coincées au bled ! ». Il avait dit ça alors qu'il s'était rapproché du plan de travail.

« Brioche au pépites de chocolat, bugnes, crème au chocolat, crème chantilly, crêpes, crumble aux pommes, eau gazeuse citronnier, financier à l'orange, flan, ganache au chocolat, gaufres, gâteau aux fruits, gâteau au yaourt, gâteau de famille, gâteau de Savoie, gâteau roulé, madeleines au citron, moelleux au chocolat, panna cotta, petits gâteaux anglais, périgourdin aux noix, riz au lait, rochers à la noix de coco, roses des sables, soufflé aux pommes, tiramisu et tuiles aux amandes. », compta-t-elle sur ses doigts. « Je suis partie pour toute la nuit mais ça va me détendre, je dormirai mieux après car comme ça, mon sommeil sera vraiment réparateur. ».

« Mais elles te viennent d'où toutes ces préparations ? Au marque, je ne vais pas m'en plaindre car depuis l'Aïd, je n'ai pas graillé des desserts. », dit-il en regardant tous les ingrédients.

« De ma grand-mère. Elle m'a transmis pas mal de choses, dont le goût des desserts et de la cuisine bien faite... ». Mais soudain, elle fut interrompue par les dernières personnes que Tarik pensait voir dans cette cuisine.

« Nous aussi notre grand-mère nous a inculqué pas mal de choses... ». Jason et son frère. A cet instant, leurs yeux pouvaient parler pour eux : « Mais qu'est-ce que vous faites ? ».

« Eh les rhô, je peux savoir ce qu'il se passe... ». Ken. Et Théo. L'un autant endormis que l'autre mais toujours présents quand il s'agissait d'accompagner les frères.

« Heu, les gars, pâtisser, c'est censé être mon moment... Et vu que Tarik a esquivé ma question, je vais vous la poser : pourquoi vous êtes encore tous debout à cette heure-là ? ».

Tout ce qu'elle leur a appris - PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant