Chapitre 2 : La vie est belle

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« Tarik, il faut que je te dise quelque chose. ». C'était le soir-même. Le tonnerre grondait, il n'y avait plus d'électricité et il éclairait des bougies, parce qu'elle avait l'intelligence d'être toujours prévoyante.

« Quoi, t'as peur de l'orage ? », plaisanta-t-il face à cette phrase qui n'annonçait rien de bon. Il se retourna vers elle et la vit faire non de la tête. Elle s'était repliée sur elle-même. « Y'a quoi ? ». Et comme à chaque fois qu'il avait peur qu'il lui soit arrivé quelque chose, il haussait involontairement le ton.

« Je préfère te le dire avant que tu dises oui parce que le maire va te faire un discours sur le fait qu'un couple qui se marie doit forcément fonder une famille... ». Son ton avait changé, elle avait l'air fâchée. Il savait qu'elle détestait les principaux patriarcaux de cette société.

« T'inquiète, les gosses, ce n'est pas mon truc... ». Il disait ça alors qu'il y a quelques mois, son dernier frère, Yanis, lui avait annoncé que ce dernier allait devenir père. Émotions.

« Je ne peux pas en avoir. Je suis stérile. Je prends la pilule juste pour réguler un minimum les hormones. ». Elle lui avait balancé ça d'un coup. Mais pour lui, son honnêteté était une qualité.

Il resta silencieux une seconde : « Ce n'est pas grave, tu verras, y'a pleins de gamins dans le Da qui ne demandent qu'à avoir de l'intention. ». Ses yeux restèrent plantés dans les siens. Soudain, son sourire habituel, gentil, bienveillant et honnête remplit son visage : « J'essayerai de faire de mon mieux avec eux. Et s'il faudra faire du baby-sitting même quand tu ne seras pas là, je rendrai service avec plaisir. De leur premier jour jusqu'à leur majorité. ».

« En plus, je ne sais pas si mon rhô te l'a dit mais dans quelques mois, il va avoir avec sa copine un petit garçon. Tu pourras les assister car chez nous, personne ne refuse l'aide de la famille. ».

« Tarik, n'essaye pas de détourner la conversation... Tu sais, je comprendrai que tu ne me veuilles pas m'épouser parce que je... ». Il avait pris son regard dur, celui de l'ancien Tarik.

« Tais-toi sale hamar, arrête de dire des conneries. Je ne t'épouse pas pour assurer ma descendance, je le fais parce que... ». Je t'aime. Il n'arrivait à le lui dire que quand elle dormait.

« J'remplace centimes par sentiments... », chuchota-t-elle. Elle savait parfaitement comment il fonctionnait. Alors, elle avait repris ses paroles. C'était le code pour se le dire.

Et à chaque fois, à ses mots, il ne pouvait s'empêcher de l'attirer vers lui pour la serrer fort. Le détail qu'elle venait d'avouer ne changeait rien. Il l'aimait pour ce qu'elle était, pour ce qu'elle provoquait en lui. Il n'avait pas besoin d'avoir plus quand il n'avait qu'elle dans sa vie.

Tout ce qu'elle leur a appris - PNLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant