Chapitre 10 : Ne me regardez pas

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Ce chapitre contient du viol, un contenu pouvant choquer un public sensible ou non-averti. 

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La main le long de sa jambe qui soulève les couches de sa robe, glisse lentement alors que le visage de l'homme en face d'elle esquisse un sourire immonde. Ses mains sont collées contre le mur derrière son dos, tenue par une seule des siennes. C'est un carcan de jugement et de honte qui l'entoure et qui l'empêche de savoir comment réagir. Lyz se débat du mieux qu'elle peut mais même son père lui dirait qu'elle aurait pû faire mieux. Mais alors qu'elle se rend compte qu'elle peut allègrement crié, il se jette sur ses lèvres. Leur baiser n'est qu'un mélange de salive et de cri. Il viole sa bouche alors qu'elle essaye du mieux qu'elle peut de tourner son visage.

Qui viendra sauver une femme qui n'essaie même pas de se sauver elle-même ?

Il lâche ses mains et attrape son visage pour le tenir en place. Ses jambes tremblent et elle sent chaque caresse, chaque centimètre que ses doigts touchent taché à l'encre rouge. Le mal de tête de Lyz revient et alors qu'elle pousse son torse de ses bras frêle, sa force la quitte peu à peu. C'est ironique de croire qu'elle devient plus forte face à la peur et à l'adrénaline. Elle ne peut plus rien faire. Ses lèvres sont douces, et pourtant la princesse à l'impression qu'il lui arrache un peu plus de son être à chaque baisers. Ses mains attrapent le pan de son chemisier et essaie de l'ouvrir.

Que fait-elle si elle tombe ? Va-t-il la frapper sur le sol ?

—Aidez moi... murmure-t-elle en perdant tout espoir. Je vous en supplie.

L'espoir quitte son corps et elle arrête de se défendre alors que sa tête frappe à s'en exploser les tympans. Ses sens se sont éteints pour la protéger comme dernier recours. Lyz sent juste une larme couler le long de sa joue alors que la main qui était sur son visage, descend le long de ses épaules pour rejoindre sa ceinture.

Elle se sent sale.

L'homme qu'elle à embrasser dans la clairière la regardera-t-il comme il le faisait en sachant ce qu'il est en train de lui arriver ? Que devra-t-elle dire à son père ? Arrivera-t-elle simplement à parler ?

Sa tête ne réfléchit plus comme elle le voudrait. Tout son corps lui dit de fuir loin de cet être ignoble qui la terrorise mais ses jambes sont plus molles que des draps de soie. Même lui il l'a laissé tomber. Ses lèvres se décollent des siennes. Elle ouvre les yeux en priant pour qu'elle se réveille de ce cauchemar. Sa vue est brouillée par les larmes. Elle répugne les mains qui caressent violemment ses fesses.

Puis, soudainement, comme si Dieu avait entendu ses prières muettes, il s'arrête immobile. Il l'a fixe.

Ne me regarde pas... dit-elle honteusement en se cachant.

L'ombre en face d'elle ne regarde que son visage, chaque parcelle de son visage comme si il en faisait un portrait de plus dans sa galerie des horreurs. La main qui était en dessous de sa robe revient près de son visage. Elle ferme les yeux de peur et se crispe. Lyz n'attend qu'une chose, que le bruit puis la douleur touche sa joue. Mais alors qu'elle se voit déjà hurler de douleur intérieurement, il ne se passe rien.

—Comment peux-tu lui ressembler autant ? Même tes larmes semblent lui appartenir... souffle Felix en essuyant une goutte d'eau salée parmi tant d'autres.

Son regard n'est plus le même. Il est triste. La tête de la jeune femme est vide, mais alors que son aggresseur semble être dans ses pensées, son corps bouge de lui même. Elle le pousse avec le peu de forces qu'il lui reste et court vers ses quartiers en reprenant espoir. "Ne t'arrête jamais", répète-t-elle inlassablement dans sa tête en voyant le bout du couloir alors que ses larmes ne cessent de couler. Elle court mais dans le tournant, ses pieds se coincent dans sa robe défaite et elle tombe violemment sur le sol.

Elle entend son père lui dire que c'est de sa faute. Qu'elle aurait pu faire mieux.

Elle essaie en vain de se relever mais le sentiment que tout autour d'elle la regarde et la juge du plus profond de son être la tétanise. "Tout le monde m'a vu". "C'est de ma faute". Son cœur se serre. Elle colle sa main contre sa poitrine alors que celle-ci la fait souffrir.

Elle sent encore ses mains sur elle, ses lèvres sur les siennes, l'impression que leurs traces sont marquées au fer rouge.

—Mon dieu princesse est ce que c'est vous ?

Alors qu'elle est encore à terre, une voix qu'elle croit reconnaître l'interpelle. Des bras passent sous ses bras, mais elle panique et revoit l'ombre de tout à l'heure passé ses doigts sur tout son corps et sursaute en criant.

Elle croise ses bras au-dessus de sa tête alors qu'elle sent des milliers d'yeux qui la fixent. Leur regard la jugent. "Et si je n'avais pas fui ?" Son corps flotte quelques secondes alors qu'un corps chaud l'entoure. Toutes ses barrières s'effondrent et le raz-de-marrée l'emporte.

—Tout va bien. Vous êtes en sécurité. Répète la voix près d'elle qui la berce tendrement.

Elle lève la tête, les cheveux blond l'effraye d'abord mais quand elle comprend que le visage au-dessus d'elle n'est pas le même que celui d'il y à quelques minutes. Comme une petite fille au fond de sa chambre qui se couvre les oreilles et hurle sa douleur.

Pleure, vas-y... Ecume ta douleur et laisse la partir dans tes larmes. La réconforte Bangchan..

L'étreinte serre encore plus.

—Aidez-moi. Croyez-moi.

Bangchan la couche sur son lit alors que ses yeux rougis pleurent encore. Jeongin l'a rejoint alors qu'il approchait de sa chambre.

—Que s'est-il passé ?demande-t-il.

Il a l'air inquiet et la couvre de sa couverture alors qu'elle tremble dans son sommeil. Elle murmure inlassablement " croyez-moi j'ai pas réussi... ".

Jeongin se tourne vers Bangchan alors qu'il fixe la princesse une boule au ventre. Il jure qu'il va trouver ce qu'il l'a rendu ainsi et lui faire payer de ses propres mains.



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