🐉Nine Dragons🐉 TERMINE

Chapitre 5 : Changbin et Bangchan

La scène n'aurait pas pu être plus inimaginable. Lyz aurait vendu son âme au diable deux fois si on lui avait dit qu'elle finirait ainsi.

Deux bras musclés autour des hanches, le visage du dresseur de poule à deux pouces de son visage et une très forte envie de disparaître entre les lattes du plancher. La princesse se sent tellement honteuse. Dire qu'il la répugne serait un euphémisme. Après leur entrevue dans le jardin au milieu de sa cour, elle l'avait déjà classé dans la case « jamais ».

L'homme à ses côtés souriait depuis le début de leur petite danse. Mais alors qu'elle tentait tant bien que mal de fuir, il la retenait. Son visage devint plus dur, alors qu'il remarqua son petit manège.

—Tu ne comptes pas t'enfuir j'espère. Dit-il en se rapprochant tel le prédateur qu'il était.

Il remonta l'un de ses bras derrière le dos de Lyz et l'empêcha tous retour en arrière.

Lyz recula son visage, jeta un coup d'œil aux alentours comme pour se rassurer et vit quelqu'un se précipiter vers eux. Elle sentit un bras se glisser sur le bas de son dos, comme pour la prévenir de son arrivée et une main attraper son poignet. Une force venue de nul part la tira vers l'arrière et elle se retrouvait la tête posée sur deux espèces de mur très dur. En essayant de comprendre ce qu'il se passait, elle remarqua que les murs en question se soulevaient à un rythme régulier. C'était un torse d'homme et pas un mur.

Lyz tourna la tête et leva le regard. Elle tomba nez à nez sur un visage très pointu et un regard noir qui fixait tendrement ses yeux, se voulant réconfortant.

—Hyunjin est-ce vraiment la façon dont on approche une femme chez toi ? Accusa-ironiquement la voix grave de l'homme qui venait de la sauver.

Le coureur de jupons s'appelait donc Hyunjn, c'était en fait peu étonnant. D'origine germanique ou peut-être même néerlandais, son prénom sonnait typiquement étranger. Il avait un accent très faible mais discernable quand on comprenait d'où il semblait venir.

Le fameux Hyunjin se crispa mais garda la tête haute. Il ne semblait pas insensible à la remarque bien qu'il fît semblant de ne pas être touché.

—Et toi Changbin tu n'as pas l'impression de me déranger ? Lâcha-t-il, énervé d'avoir été coupé par un autre prince.

L'homme qui tenait contre lui la princesse sourit et passa son bras autour de son petit corps. Il la serra si fort qu'elle sentait parfaitement les muscles de ses bras passer sur son épaule se contracter. D'une corpulence assez imposante mais d'une taille légèrement plus petite que la normale, Changbin était une sorte de soldat surentraîné qui venait sauver la princesse en tuant le méchant dragon.

—Pas le moins du monde. Répondit son sauveur en se baissant pour s'excuser et s'éclipser avec elle du centre de la pièce.

Quand il estima qu'ils étaient enfin tranquilles, il s'arrêta de marcher et lâcha la princesse. Son regard noir se reposa sur elle, envoutant et insondable, tellement qu'elle commença à se demander si le prince d'avant n'était pas mieux en finalement... Il épia chaque parcelle de son visage avant de finalement reprendre son souffle.

Il ne vous a rien fait ? Demanda-il, inquiet de l'état pâle de la jeune femme.

—Non je crois que tout va bien.

Il passa son doigt sur sa joue et un joli sourire vint décorer son visage.

—Je n'ai pas eu le temps de bien me présenter, je m'appelle Changbin, prince de la contrée voisine, vous devez connaître mon père, Nass.

Elle ne connaissait absolument pas son père mais elle sembla se rappeler que Changbin était le fils d'un grand importateur d'épices ou de tissus qui lui avait valu une place dans la liste des Princes.

Lyz le remercia pour ce qu'il venait de se passer, lui avouant qu'elle avait songé à frapper Hyunjin s'il ne la lâchait pas.

Changbin leva un sourcil, surpris. Il finit par exploser de rire en imaginant la princesse frapper quelqu'un.

Vous ? Le frapper ?

Il continua de rire tandis que la princesse commençait à se vexer.

—Oui Moi ! Alors ne riez pas trop si vous ne voulez pas subir le même châtiment. Suggéra-t-elle un sourire en coin, amusé par la situation.

—Si j'avais su que je vivrais pendant un an avec une sauvage je vous aurais ri au nez. Dit-il en s'arrêtant petit à petit de rire, la regardant d'un air joueur.

Alors qu'il veut enchaîner sur quelque chose, l'homme blond de tout à l'heure, Bangchan se dit-elle, le coupa.

—Je me permets de venir vers vous vu que votre conversation a l'air bien plus amusante que là où j'étais... Il déclare en regardant un homme enrobé lui faire bonjour de la main.

Il les approcha avec un sourire. Et toujours avec le même sourire il passe sa main entre celle de Lyz et celle de Changbin avec une douceur presque effrayante. Il défait leurs deux mains, sans même que Changbin ne s'en rende compte, comme si tout était normal.

Est ce qu'il vient de littéralement lui passer entre les mains sans même le faire broncher ? Lyz s'attend à ce que l'homme en face d'elle réagisse au quart de tour, Changbin se contente simplement de sourire au nouvel arrivant heureux de voir son ami. Son inattention la fait sourire doucement tandis que Bangchan se tourne vers la princesse.

Le blond la regarde et sourit alors qu'elle suit le moindre de ses faits et gestes. Il passe une main dans ses cheveux, les remet en place comme s'il l'avait fait toute sa vie et finit par la poser sur l'épaule de Changbin.

—Vous vous connaissez ? Demanda Lyz, surprise de les voir si à l'aise l'un envers l'autre.

Le blondinet mit une petite tape dans le dos du noiraud en face d'elle.

—Evidemment, moi Changbin et Jisung on est ami depuis que nous sommes jeunes. Je le connais depuis qu'il tient sur ses deux jambes. S'esclaffe Bangchan en faisant un clin d'œil au plus petit.

—A cette époque tu essayais de corrompre ta servante pour qu'elle te parle des affaires du pays. Répliqua Changbin à l'égard de Bangchan pour le mettre dans l'embarras.

—Vous corrompiez votre servante ?!

Lyz se tourna vers Bangchan, surprise de se retrouver aux côtés d'un homme si intriguant.

Changbin s'esclaffa de nouveau.

—Il paraît qu'à cinq ans il savait déjà comment gérer le pays ! Renchérit-il.

Bangchan se gratta le nez en rigolant légèrement à l'idée que la princesse puisse l'imaginer comme un manipulateur de nourrice.

—C'est ça... Et à six je combattais déjà l'ennemi avec une simple flèche à la main...

Le blondinet lui-même rentra dans son jeu et soupira de ce qu'il venait de dire en levant les yeux au ciel.

—Vraiment ?! Failli s'étouffer Changbin, vraiment très premier degré.