Chapitre 14 : Avoir la bonne technique

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La nuit est tombée. Il ne doit pas être plus de vingt heures et Lyz se dirige vers les quartiers des servants. Sihk, le conseiller et ami de son père habite dans une chambre là-bas.

Alors qu'elle arrive vers le bâtiment, elle le voit dans le jardin. Il semble réfléchir en observant les arbres en face de lui. Elle descend les quelques marches qui les séparent et va vers lui.

Devrait-elle lui parler de Felix ? Ou faire comme avec Minho ? Oui peut-être que feindre l'innocence c'est mieux.

—Qu'est ce qui peut bien amener une princesse du côté des chambres des servantes ? demande-t-il en ne détournant pas le regard des arbres

—Je sais que je peux avoir confiance en toi alors je suis venu te poser une question.

Il se tourne vers elle tandis que la princesse prend son air le plus sérieux.

—Si tu veux parler garçon, tu ferais mieux d'en parler avec la Reine mère lorsqu'elle sera de retour.

Lyz pouffe.

—Non bien sûr que non. C'est plus sérieux je crois que c'est très important.

—Et bien je t'écoute.

Elle s'éclaircit la gorge et commence le même mensonge qu'à Minho.

—J'ai ouïe dire que tu pourrais me parler d'un certain Felix. Les filles d'ici parlaient de lui tout-à-l'heure et j'ai entendu ton nom aussi.

Sihk ouvre grand les yeux comme Minho mais alors qu'elle pensait qu'il allait être apeuré comme lui, il semble se calmer et reprendre sa contemplation étonnante.

—Le prince ? Pourquoi ? Vous avez donc choisi de l'épouser lui ?

Bien qu'il regarde encore les arbres, Lyz sens son cœur se serrer. Ses yeux se remplissent de larmes mais elle finit par se tourner dos à lui pour essayer de retrouver son calme.

—Je vous avais prévenu, si vous vouliez parler de garçon c'était avec votre mère ! Dit-il sur un ton faussement ironique.

Elle souffle un bon coup et se retourne. Ses yeux observent sa tunique et le bleu qu'elle dégage la rassure une seconde.

—Evidemment, j'aurais dû vous écouter Sihk...

Il se tourne vers elle et lui sourit puis vient près d'elle.

—Princesse, vous avez les yeux fragiles. Le froid les rend rouges comme le bout de votre nez, vous devriez rentrer au chaud.

Lyz saute sur l'occasion alors qu'elle vient de se ressaisir.

—Auriez vous l'amabilité de me laisser me réchauffer quelques minutes dans votre chambre avant que je ne reparte pour le palais secondaire ?

Sihk s'abaisse légèrement.

—Ce serait un honneur.

Il lui passe devant et part vers les marches. Il les monte une à une et se dirige vers une porte dérobée. Évidemment, Lyz le suit alors que ses ongles sont plantés dans la paume de sa main gauche. Ses larmes sont à deux doigts de couler le long de ses joues mais il faut qu'elle soit forte. Ainsi elle pourra prouver à son père le pot-aux-roses.

Elle entre à la suite du vieil homme dans une chambre bien tenue. Les affaires y sont rangées et la chaleur y est également présente.

Je vais vous chercher une couverture ne bougez pas.

Sihk passe la porte. La jeune femme se retrouve seule dans la petites chambre. Elle observe, fixe même ce tas de vêtements qui dénote de l'environnement dans lequel il l'a laissé. Elle se déplace et pousse quelques vêtements. Mais alors qu'elle commence à les ramasser, quelque chose attire son attention. Là, caché sous ce tas de vêtements, une tunique marron en boule semble attendre sagement que son propriétaire la ramasse. Sous le choc, elle remet le tout en boule et se fige droite comme un i. L'homme qu'elle à crue voir était donc Sihk. Ses yeux s'écarquillent. Elle commence à trembler. C'est aussi à ce moment-là que Sihk revient, une couverture dans les bras.

Il semble déboussolé de la voir aussi mal à l'aise en sa présence. C'est la première fois qu'il perd son calme et qu'elle le voit se masser les tempes nerveusement. Lyz prend la couverture et quitte la pièce.

—On m'attend.

Et elle quitte la chambre et passe la couverture autour de ses épaules alors que le froid de la nuit la fait frissonner.

En arrivant vers le palais secondaire en quelques minutes, elle se dirige directement vers les quartiers princiers. Sa main toque à la porte de ce qui me semble être la chambre de Minho et il ne tarde pas à lui ouvrir.

— Entrez, vous êtes en avance. 

🐉Nine Dragons🐉 TERMINEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant