𝕾OLEIL DU SOIR ━ﾞLILY EVANS, MARAUDERS ERA

septembre 1 9 7 7 - bouton d'or

bouton d'or

L'odeur des toats enrobait ses sens. Délicieuse, chaude, sucrée. Dans la Grande Salle ça sentait bon le petit-déjeuner. Lily étala du beurre et de la confiture de groseille sur sa tartine grillée.

À la table des Gryffondor, Alice resservait du jus du citrouille, Marlène venait d'attraper son numéro de la Gazette du Sorcier. Dorcas, elle, nourrissait son phénix de quelques fruits secs.

- Oh non.. murmura Alice le visage déconfit.

Elle se penchait vers le journal de Marlène. Les lèvres un peu orangées par sa boisson.

- Qu'est-ce qui se passe ? lança Lily inquiète. Une autre attaque ?

Marlène hocha la tête et posa la journal au centre de la table. Elle avait une salme mine, d'un coup. Comme si ses lèvres qui appelaient aux baisers venaient de gercer brutalement.

- Lisez par vous-même. Encore une famille Moldue..

L'estomac de Lily se retourna, comme une crêpe. Alice lu à haute voix :

FAMILLE DISPARUE, AUJOURD'HUI RETROUVÉE, DÉCÉDÉE.

Les Spinett, une famille du Gloucestershire avait mystérieusement disparu une semaine auparavant, d'après nos sources. "Leur maison était vide, mais ils étaient partis précipitamment. Il restait des affaires et des meubles importants," expliquait Mrs Ashley, leur voisine.

La famille a été retrouvée ce matin du 14 septembre, dans les landes du Yorkshire près d'un Porteloin qui n'a pas été utilisé. Effectivement, la famille comptait une membre de la communauté magique, Katherine Spinnet qui étudie à Poudlard en cinquième année et tentait de les faire s'enfuir. Nous supposons qu'ils ont été trahis..

La voix d'Alice se tut à l'instant où une jeune fille aux cheveux bouclés et courts se leva d'un bon, chez les Serdaigle, le visage plus pâle qu'un fantôme, déchiré par l'horreur. Elle partit en courant, le cœur si lourd que Lily se sentit mal. C'était elle. Katherine Spinnet. Une née-Moldue comme elle qui avait tenté de faire partir sa famille. En vain.

Contemplative de sa douleur, elle ne pouvait s'empêcher de la partager et de la sentir, tel un poignard, lui engourdir le ventre.

Dorcas attrapa d'un coup la gazette et la plia en petits morceaux avant de la faire exploser dans une gerbe d'étincelles. Marlène sursauta et quelques élèves d'autres tables l'observèrent les yeux ronds.

- Ça sert à rien de se morfondre en lisant ce fichu torchon, gronda-t-elle dans toute sa beauté en colère. Ils nous montrent que ce qui peuvent nous affaiblir. Ils tentent de nous faire comprendre que nous passeront notre vie à garnir les cimetières de nos amis et nos amours. Je dis, non ! Quelqu'uns ont réussi à s'enfuir, j'en suis sûre, mais personne n'en parle ! Il ne faut pas perdre espoir. Sans lumière, pas d'obscurité. Nous finirons pas gagner cette guerre !

Alice se jeta dans ses bras et quelques timides applaudissements surgir. Lily ne pu s'empêcher de sourire. Si forte était-elle, dans ses habits d'adolescente elle portait le fardeau d'une alpha, une grande sorcière. Elle l'admirait tant.

- Joli discours, oiseau rare, lança une voix que tout le monde connaissait, on devrait t'élire Ministre quand la guerre se terminera. Un silence. Si elle se s'achève un jour.

Lily se tourna vers un groupe de Gryffondor qu'elle connaissait par coeur. Sirius Black, Peter Pettigrow, Remus Lupin. Frank Londubat était-là aussi. Il manquait l'un d'eux. Où était Potter ?

Dorcas observa Sirius Black, qui dans son arrogance et son toupet insolent trouvait en cette jeune femme, une force bien plus puissance à la sienne, qui méritait toute son attention.

- Les guerres ne durent jamais une éternité, Black. À un moment donné le monde ouvre les yeux et le soleil se lève. C'est à ce moment-là, à la lumière, qu'on réalise les meurtres qui s'étalent sur les flans de la terre. C'est là, que les actions sont faites.

Sirius laissa un rictus en coin fleurir sur son insolent visage plein de joliesse. Gris dans les iris et noir dans ses cheveux attachés en courte demi-queue.

- Seras-tu là, Meadowes, pour exécuter ces actions de grandeur et de bravoure ?

- Bien sûr. Quand est-il de toi, Black ? lança-t-elle de doux regard brun.

- J'irai où tu iras.

Frank Londubat siffla, appréciateur et donna une tape à son ami, ce beau parleur.

Dorcas elle, avait d'autres yeux en tête que ceux du beau Black. Lily le savait. Elle connaissait son amie. Ce même garçon qui s'était acharné sur Severus quelques années avant ce jour.

Londubat s'approcha d'Alice, assise, dans un élan de tendresse. Il saisit délicatement sa tête et la rejeta en arrière. Il déposa une myriade de baisers, depuis son cou jusqu'à sa bouche, envolés, jusqu'à dévorer ses lèvres orangées.

Des applaudissements plus chaleureux qui ramenaient bonheur simple et amour trop vite disparu en ces temps durs, éclatèrent. Lily était heureuse quand son entourage l'était. Il n'empêchait qu'elle se posait des questions. Black ne vivait pas sans Potter. Où était-il ? Elle espérait qu'il ne replonge pas dans la violence et la malice. Pas que ça l'intéressait.. non.. mais il était préfet en chef. Il devait montrer l'exemple.

La belle auburn tira sur la manche de Lupin, qui tourna son regard noisette dans le sien.

- As-tu vu Potter, Lupin ? J'espère qu'il ne fait pas de bêtises..

- Il est à la bibliothèque, répondit celui qui avait dans ses mèches chatains des reflets gris, il a dit qu'il avait oublié quelque chose.

- Potter s'approcher de la bibliothèque ?

Au même moment, des bruits de souliers vernis claquèrent dans la Grande Salle. La sonnerie retentit. La foule d'élèves se leva. Et James Potter arriva, un petit livre à la main. Black le prit par les épaules et lui ébouriffa les cheveux.

- T'en as mis du temps, champion !

- Pins voulait pas me lâcher.

- T'es un tombeur même avec les vieilles, ça devient sérieux. Allez vient, on a Botanique. Peut-être qu'on pourra voler quelques champis'.

- Oh non, pas les champignons, minauda Peter, ça me donne toujours la nausée.

Personne l'écouta, sauf Lily qui se leva et lui lança gentiment.

- Alors tu n'es pas obligé d'en manger parce que les autres le font.

Il rougit et regarda ses pieds.

- Tu viens, Lily ? appela Marlène en jetant un regard à la fois noir et appuyé à Black.

Lily la suivit, elle passa devant les marauders et Potter lui attrapa l'épaule. Elle s'arrêta, soupçonneuse. Il lui tendit le livre qu'il tenait. Mais elle reconnaissait la couverture !

- C'est les Enchantements Mineurs Minutieux et Majestueux ! J'ai tenté de l'emprunter hier, il n'y était pas.

- Je sais. Je l'ai pris exprès. Maintenant je te le passe. N'oublie pas de regarder à l'intérieur, Evans !

Puis il partit en sautant à moitié sur Black.

- À l'intérieur ? souffla Marlène.

Lily ouvrit quelques pages et y découvrit un joli bouton d'or séché.

- Lui, alors !

Mais elle avait sourit.