Chapitre sans titre 5

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L'origine des péchés

Le serviteur ne commet ce qui lui est interdit que pour l'une des deux raisons suivantes :

Le premier commet un péché en raison de son manque de science, et le deuxième en raison d'un manque de raison et de clairvoyance.

La crainte et l'espoir ne sont voués qu'à Allah ta'ala

Il n'y a, dans le domaine du possible, aucune cause produisant un effet indépendamment de toute autre cause .Une cause ne peut avoir d'effet que si elle est associée à une autre cause et qu'elle est exempte de tout obstacle qui empêche sa réalisation. Ceci est valable pour les causes visibles à l'œil nu.

Quant aux effets des causes invisibles ou immatérielles, comme l'effet du soleil sur les animaux et les plantes, ils nécessitent l'existence d'un réceptacle adéquat et d'autres causes associées encore. De même, avoir un enfant dépend de nombreuses causes, autres que la copulation, et il en est ainsi pour toute cause liée à ce qui la provoque. Ainsi, l'espoir que l'on nourrit envers une créature ou la crainte qu'elle nous inspire n'est, dans le meilleur des cas, qu'une partie d'une cause qui ne peut avoir d'effet par elle même.

Rien ne peut avoir d'incidence de par lui même sans que cet effet ne soit lié à d'autres, si ce n'est Allah, l'Unique, le Dominateur Suprême. Il ne convient donc pas d'espérer ou de craindre autre que Lui. Ceci est une preuve claire qu'il est faux de lier son espoir ou sa crainte à autre que Lui. Et même si l'on admettait que cette autre cause peut avoir un effet seule, cette causalité proviendrait d'autre qu'elle et non de la cause elle même. L'individu ne détient donc pour lui même aucune force par laquelle il peut agir, car il n'y a de force et puissance qu'en Allah ta'ala. Il est Celui qui détient toute la puissance et la force. Ainsi, la force et la puissance en laquelle on peut espérer ou que l'on peut craindre des créatures ne viennent que d'Allah qui les possède en vérité. Comment peut-on donc espérer ou craindre ce qui n'a ni puissance ni force !

Au contraire, placer son espoir en une créature ou la craindre est une cause de privation et de mal pour celui qui la craint ou nourrit un espoir envers elle. Car plus tu crains une créature, et plus Allah lui donne emprise sur toi, et plus tu places ton espoir en elle, et plus Allah te prive de bien.

C'est là l'état de toutes les créatures, même si la plupart d'entre elles l'ignorent. Ainsi, ce qu'Allah veut se réalise nécessairement, et ce qu'Il ne veut pas ne se réalise pas, même si toute la création se réunissait pour la réaliser.

La perfection n'est atteinte que par la science et l'amour

Le plaisir est une conséquence de l'amour. La force et la faiblesse du premier dépendent de celles du second. Ainsi, plus l'espoir et le désir de rencontrer l'Etre aimés sont forts, et plus le plaisir de parvenir à Lui n'est complet.

De même, l'amour et le désir dépendent de la connaissance et de la science qu'on aura de Lui. Plus cette connaissance sera complète, plus l'amour sera parfait. Puisque le caractère complet des bienfaits et de la délectation dans l'au delà dépendent de la science et de l'amour, plus l'individu connaîtra Allah, Ses noms et attributs et Sa religion, plus il L'aimera, et plus le plaisir de parvenir à Lui, d'être à Ses côtés, de contempler Son visage et d'écouter Ses paroles, sera complet. Ainsi, tout plaisir, bienfait, joie et ravissement de ce monde comparé aux plaisirs de l'au delà est semblable à une goutte d'eau comparée à la mer. Comment l'homme doué de raison peut il préférer une délectation insignifiante, temporaire et troublée par les souffrances à une délectation immense et éternelle ?

La perfection du serviteur dépend de ces deux forces : la science et l'amour. La meilleure des sciences est la connaissance d'Allah et le plus haut degré de l'amour est celui qu'on Lui voue, et la délectation la plus parfaite dépend de ces deux choses. Et c'est auprès d'Allah que nous cherchons l'aide.

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