La réalité de la perfection de l'âme
La perfection de l'âme demandée à l'homme est celle qui comprend deux choses :
1 – Qu'elle soit une attitude ancrée et une qualité permanente
2 – Qu'elle soit elle même une qualité de perfection
S'il n'en est pas ainsi, ce n'est pas une perfection, et il ne convient pas à celui qui cherche la perfection d'entrer en concurrence pour cela ou de regretter ce qu'il a pu en manquer. La perfection de l'âme ne s'atteint que par la connaissance de son Initiateur, Créateur, Etre adoré et Divinité en toute vérité. Le serviteur n'obtient aucune rectitude, bienfait ou délice si ce n'est en Le connaissant, en cherchant Son visage, en empruntant la voie menant à Lui, Son agrément et Sa générosité. L'âme doit s'y accoutumer afin que cela devienne une attitude ancrée et permanente.
Quant aux autres sciences, volontés et œuvres, soit elles ne lui profitent pas et ne contribuent pas à la perfectionner, soit elles lui causent du tort, la diminuent et la font souffrir. Surtout si cela devient une attitude ancrée : L'âme est alors châtiée et souffre en fonction de la force de cet ancrage.
Quant aux bienfaits extérieurs comme les vêtements, les montures, les demeures, les honneurs et les biens, ce ne sont que des prêts temporaires qui doivent être rendus à leur propriétaire. L'âme est donc châtiée et souffre de s'en séparer en fonction de son attachement à ces choses, surtout si cela est pour elle le plus haut degré de sa perfection. Si elle en est dépouillée, cela provoque en elle le plus grand manque, la plus grande souffrance et la plus grande perte.
Que celui qui cherche le succès et les délices pour son âme médite sur ce point , car la plupart des créatures ne font que priver leurs âmes , les faire souffrir , les mener à leur perte et les diminuer en pensant qu'ils ne veulent que leur succès et bien être . Les délices de l'âme dépendent de ce qu'elle aura acquis de cette connaissance, de cet amour et de ce chemin, et au contraire sa souffrance et sa perte seront fonctions de ce qu'elle en aura manqué.
Si cette force a totalement disparu, il ne reste plus à l'homme que la force physique et psychologique par laquelle il mange, boit, copule, se met en colère, et obtient tous les délices et besoins de son existence. Il n'en tire aucun honneur ou mérite, mais uniquement infamie et abaissement, car cette force le rend semblable aux animaux auxquels il s'affilie par son comportement. Il est même possible qu'un animal le dépasse en cela en tirant plus de plaisirs de la vie de ce bas monde et en étant assuré d'être préservé à sa mort et de ne pas avoir à subir de châtiment dans l'au delà.
Une forme de perfection que tu partages avec les animaux qui peuvent te dépasser en cela et être préservés, contrairement à toi, du châtiment qui peut en découler, ne mérite que d'être délaissée pour la véritable perfection en dehors de laquelle il n'y a pas de perfection. Et c'est Allah ta'ala qui accorde le succès.
Celui qui ne vise que l'au delà, Allah ta'ala lui suffit
Si le serviteur se couche et se lève en ne visant qu'Allah ta'ala, Celui ci se chargera alors de pourvoir à tous ses besoins, portera pour lui tout ce qui le préoccupe, réservera son cœur à Son amour, sa langue à Son rappel, et ses membres à Son obéissance.
Mais s'il se couche et se lève en ne pensant qu'à la vie d'ici bas, Allah ta'ala le chargera de tout le souci, angoisses et malheurs de cette vie. Il le confiera à lui même, occupera son cœur par l'amour des gens au lieu de Son amour, sa langue par le rappel des gens au lieu de Son rappel, ses membres par les affaires des gens au lieu de Son obéissance. Cet homme travaillera donc comme une bête pour autre qu'Allah, comme le soufflet de forge qui se gonfle puis expire tout ce qui se trouve en lui pour servir autrui. Ainsi, toute personne qui s'écarte de la servitude d'Allah, de Son obéissance et de Son amour, sera soumise à la servitude des créatures, leur amour et leur service.