Chapitre 12 : RÉÉDUCATION

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Après avoir regardé le film avec les garçons, Élodie est venue me chercher pour débuter ma rééducation. Trop bien ! Je porte toujours le même genre de tenue habituel ces derniers temps, plus précisément un jogging avec un crop-top que m'a apporté ma mère avec mes affaires. Lorsque nous arrivons au service de l'hôpital dédié, un homme âgé de la trentaine je dirais environ, m'accueille avec un grand sourire. Je dois dire que j'ai hâte de pouvoir me resservir de mes jambes normalement. Je pense aussi énormément au fait que j'aimerais courir de nouveau. C'est quelque chose qui me manque énormément. J'avais l'habitude de le faire sept jours sur sept, alors disons que cela devient difficile. Pour beaucoup, envisager de courir n'est seulement qu'une option mais pour moi, c'est essentiel. Courir me permet de me vider la tête et de ne penser à rien.

— Je m'appelle Martin, je serais ton kinésithérapeute pendant ces prochains jours. On va d'abord y aller doucement, je ne veux pas te brusquer d'accord ? Étant donné que tes jambes n'ont pas fonctionné normalement depuis un certain temps, nous allons les réhabituer à marcher. On va s'assurer que tout va bien. Tu es prête ?

— Je crois que oui.

Martin a l'air sympa, j'ai un bon pressentiment pour ma rééducation. Mon kinésithérapeute se met derrière moi pour pousser mon fauteuil tandis qu'Élodie me fait un signe avant de s'en aller. Martin fait rouler mon fauteuil jusqu'à une table de massage.

— Vu que j'ai entendu dire que tu étais une athlète, ça devrait être plus simple pour toi. Qu'avais-tu l'habitude de faire durant tes entrainements ?

Le seul fait de parler d'athlétisme suffit à me donner le sourire.

— Je commençais par aller courir tous les matins avant le lycée et j'avais ensuite entrainement avec l'équipe quatre fois par semaine.

Martin hoche la tête avant de m'aider à m'installer sur la table. Il se met à répéter certains gestes avec mes jambes. Plier, déplier. Plier, déplier. Suite aux instructions, je fais ensuite quelques étirements en positon assise pour lesquels je dois m'étirer sur le devant le plus loin possible pour tenter de toucher mes pieds. Je sens quelques douleurs mais ce n'est pas dérangeant. C'est plutôt simple pour l'instant, en tous cas moins compliqué que ce que à quoi je pensais. Martin m'emmène ensuite près des barres asymétriques et m'aide à me lever. Il se positionne derrière moi en me tenant la taille. Je fais doucement quelques pas en gardant un appui de plus avec les barres. J'ai l'impression d'avoir l'allure d'une tortue. Ne vous m'éprenez pas j'aime beaucoup les tortues, je trouve que c'est une espèce très intéressante mais avouons-le, niveau vitesse, elles ne peuvent pas être pressées par le temps !

— Bon, nous en avons fini pour aujourd'hui. Pour un début, c'est très bien. Je ne pense que tu auras besoin du nombre de séances maximal mais on va quand même y aller doucement. Demain, on travaillera davantage la position debout. Pour l'instant, je veux que tu ne forces pas trop sur tes jambes, d'accord ?

J'écoute attentivement Martin pendant qu'il m'aide à me réinstaller sur mon fauteuil.

— Compris.

— Parfait, je vais te ramener à ta chambre.

— Merci Martin.

Je parle avec lui d'athlétisme durant ce petit trajet. Cette séance m'a fait beaucoup de bien, que ce soit physiquement ou mentalement parlant. Je n'ai pensé à rien d'autre qu'aux exercices de Martin et je me suis vidée la tête. Tout ça m'a permis de me tenir à l'écart de mes préoccupations. En arrivant dans la chambre, j'aperçois plusieurs personnes tandis que Martin me laisse pour aller prendre en charge un autre patient. Il y a une femme, une petite fille et Théo qui est toujours là. J'en conclus que ce sont la mère et la petite sœur de Liam. Tout comme son frère, le sourire de la petite fille est contagieux. En m'apercevant, elle cri mon nom avant de foncer vers moi et de me faire un câlin.

— Je te présente ma petite sœur, rit Liam.

— Je m'appelle Jane !

— Ravie de te connaitre.

— Bonjour Rebecca, je m'appelle Bervely Cooper. Je suis la mère de Liam. Contente de voir que tu vas bien.

— Merci beaucoup, je suis ravie de vous rencontrer également. Liam m'a beaucoup parlé de votre merveilleuse famille.

Jane est toute mignonne, elle est blonde et a les joues roses. Elle porte une robe bleue et tient dans ses bras un petit panda en peluche. Beverly ressemble trait pour trait à sa fille, elle a les mêmes cheveux et traits du visage. La seule ressemblance entre Liam et sa mère est la couleur de leurs yeux. Liam doit sûrement beaucoup ressembler à son père.

— Alors cette rééducation ?, me sort Liam de mes pensées.

— Génial. Je suis épuisée mais ça m'a fait un bien fou.

Étant toute transpirante et fatiguée, un petit rafraichissement ne peux pas me faire de mal. Ne voulant pas déranger la petite famille, je demande de l'aide à Théo pour m'accompagner jusqu'à la salle de bain. Demande, qu'il accepte tout de suite. Une fois rafraichie et changée, je retourne dans la chambre pour m'installer sur mon lit. La petite Jane vient m'y rejoindre.

— Il est très mignon ton panda dis-moi. Comment s'appelle-t-il ?

— Il s'appelle William. Je l'ai appelé comme ça parce qu'il y a Liam dans son prénom et que c'est lui qui me l'a offert.

Ohhhhhhh, comment ne pas craquer ?

— C'est un très beau nom.

— Et toi, il s'appelle comment ton nounours ?

Elle pointe du doigt l'ours que m'a offert Cassie à mes côtés.

— Il s'appelle Marathon. C'est ma meilleure amie qui me l'a apporté, elle l'avait eu après notre première compétition d'athlétisme. On a ensuite décidé de l'appeler comme ça.

Je souris à la mémoire de ce souvenir. Ce prénom nous paraissait tellement évident, que nous n'avons pas hésité une seule seconde.

— C'est rigolo !

— Oui, nos chers amis les peluches ont chacun leur propre histoire.

Et une grande importance pour nous. 

Le dernier sauvetageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant