Chapitre 14 : TROP, C'EST TROP !

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Je viens tout juste de raccrocher au nez de Jake lorsque ma mère entre dans la chambre.

— Bonjour ma chérie, tu vas bien ? Cassie m'a appelé tout à l'heure, elle était inquiète.

Elle vient me déposer un bisou sur le front avant de partir s'asseoir à la place où se trouvait Cassie même juste avant.

— Oui, elle est passée.

Je prends une inspiration et ose regarder ma mère. Celle-ci s'approche de moi directement.

— Tu as pleuré. Qu'est-ce qu'il y a ?

Ça a toujours été compliqué de cacher ce genre de chose à ma mère, elle s'en rend tout le temps compte.

— Rien, ça va, lui dis-je doucement.

Je ne veux pas qu'elle s'inquiète et qu'elle soit au courant. Elle s'est déjà beaucoup trop inquiétée pour moi ces derniers mois et puis elle apprécié beaucoup trop Jake et Cassie.

— Becca ma chérie, tu sais que tu peux tout me dire ?

— Je vais bien, je t'assure. Il n'y a aucun problème du côté de ma santé et de la rééducation, c'est juste un problème personnel.

— C'est à propos de Jake et Cassie ?, me demande-t-elle sereinement.

Pardon ?

— Euh quoi ?

Me lançant un regard, je comprends que ma mère pense à la même chose que moi.

— Je n'en étais pas sûre mais j'avais des soupçons. Les mères voient ces choses-là, tu sais.

Whaouh. J'ai clairement l'impression que tout le monde autour de moi était au courant alors que moi, seule autre personne concernée dans l'histoire, ne l'était pas !

— Tu t'en doutais depuis combien de temps ?

— Depuis quelques mois. Je les ai trouvés trop proches, eux qui sont d'habitude si distants.

Même si ma mère ne fait que répondre à ma question, ce qu'elle me dit me fait de la peine. Comprenant mon état, elle attrape ma main droite et me la sert fort.

— Oh ma chérie, je suis tellement désolé. Je ne voulais pas te faire de la peine, excuse-moi.

— Ne t'en fais pas, j'apprécie que tu me l'aies dit. C'est juste qu'en regardant bien, pratiquement tout le monde est au courant depuis longtemps et je suis seulement la dernière à l'apprendre. Moi qui n'étais autre jusqu'à présent que la petite amie du garçon et la meilleure amie de la fille.

— Désolée de ne pas t'en avoir parlé toute de suite, je ne voulais pas te blesser et je ne pense pas que cela aurait été judicieux de ma part de me mêler de vos affaires.

— Je comprends et je ne t'en veux pas. C'est fait maintenant. N'en parlons plus pour l'instant, tenté-je de sourire.

— Ça me va, me répondit ma mère à mon sourire.

Je suis contente que ma mère soit à. Je ressens le besoin de passer du temps avec mes parents en raison de tout ce qui s'est passé. Je veux laisser tout ça de côté pour l'instant et me concentrer sur les choses positives.

— En revanche, si jamais il y a d'autres révélations à me faire par rapport à d'éventuels changements, il faut me le dire maintenant. Je ne supporterais pas d'autres surprises...

Ma mère quitte mon étreinte et baisse les yeux. Ok... Ce silence devient pesant. Je sens le mal arriver, ça ne me dit rien qui vaille.

— Maman, qu'est-ce qu'il y a ? Tu me fais peur.

— Ce n'est rien de grave ma chérie mais je ne peux rien te dire sans ton père.

En parlant de lui, où est-ce qu'il est d'ailleurs ? Ça fait plusieurs jours que je ne l'ai pas vu, je trouve ça bizarre...

— Excuse-moi mais tout ça n'est pas plus rassurant. Allez, dis-le-moi.

— Ce n'est pas aussi simple.

Ok alors là j'ai définitivement peur. Mon père arrive dans la chambre quelques minutes plus tard. Il se tourne vers nous et s'arrête en croisant mon regard soucieux.

— Qu'est-ce qu'il y a ?

— Il faut qu'on lui dise Romain, lui dit ma mère.

Romain ? Ma mère appelle très rarement mon père par son prénom. Bon stop maintenant.

— Me dire quoi ?

Mon père regarde ma mère avec tristesse et vient s'installer sur le rebord du lit. Ça ne sent pas bon du tout...

— Eh bien, c'est-à-dire que...qu'avec ta mère, nous avons pris la décision de nous séparer. 

Le dernier sauvetageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant