Le dernier sauvetage

Chapitre 17 : PAPILLON

— Moi, je sais qui tu es Becca.

Liam me tient toujours dans ses bras. Je l'écoute calmement, ma tête posée sur son épaule gauche.

— Tu es quelqu'un d'exceptionnel, qui arrive toujours à redonner le sourire aux autres. Tu as survécu à cet accident de voiture et tu t'es battu contre le coma. Ne doute jamais de toi.

Je ne sais pas comment Liam fait pour être aussi aidant en sachant tout ce qu'il traverse. Je l'admire beaucoup. Je sais qu'il pense ce qu'il dit et ça me touche énormément.

Je quitte ses bras et pars m'asseoir sur son lit, le regard rivé vers lui.

— C'est ma faute si tout cela est arrivé.

— Écoute-moi. Tes parents. Jake, Cassie. Rien de tout ça n'a été causé par toi.

— Oui mais si je n'avais pas été dans le coma, peut-être que rien de tout ça ne se serait produit de la sorte.

— Oui mais sans ce comme, tu ne serais peut-être plus parmi nous à l'heure qu'il est. Je sais que tout ça est très difficile pour toi et je le comprends, mais tu ne te rends pas compte de la chance que tu as. Tu as la chance de pouvoir recommencer ta vie comme tu le souhaites, de réparer tes erreurs ou modifier certaines choses. Pense à toi Becca.

Liam a raison. J'aurais pu mourir dans cet accident et j'ai la chance d'être encore là. Je me sens égoïste d'avoir dit tout ça. J'espère tellement que Liam aura le droit à cette chance lui aussi. Il le mérite, bien plus que moi.

— Tu sais comment je te vois ?

Liam me sort de mes pensées et vient s'asseoir à mes côtés.

— Comment ?

— Comme un papillon.

Hein ?

— Un papillon ?, demandé-je confuse.

— Oui. Vois tout ce que tu as vécu avant l'accident comme la vie d'une chenille. Lorsque tu étais dans le coma, tu étais comme une chenille dans sa chrysalide. Cela prend du temps mais la chenille en ressort en un joli papillon et entame sa nouvelle vie. C'est exactement comme toi Becca. Tu as la chance comme une chenille de pouvoir recommencer ta vie. Alors ne laisse pas tomber. Profite comme cette ancienne chenille qui peut désormais voler !

Liam me regarde un grand sourire aux lèvres. C'est...waouh.

Après mures réflexions, il est vrai que Liam a totalement raison. On devrait même se demander quand est-ce qu'il n'a pas raison. Il faut que je me concentre sur le présent et non sur le passé. J'ai la chance de pouvoir vivre et de recommencer ma vie, comme pourrait le faire une chenille transformée en papillon. Qui aurait cru que je dirais ça un jour ?

Une chose est sûre : après tout ce que je viens de traverser, je sais que je ne serai plus jamais la même.

Je me mets à sourire à l'entente de la métaphore de Liam.

— Je ne savais pas que tu étais savant au point de faire de belles métaphores, dis-moi !, riais-je. Plus sérieusement, je crois que tu as raison Liam. Comment se fait-il que tu aies toujours raison d'ailleurs ? Il faut que je pense à mon avenir, c'est le plus important. Merci infiniment. Je ne sais pas ce que je ferai sans toi.

**** 

Dimanche

Ce matin, je me sens plutôt bien. Ma petite crise d'hier soir m'a fait beaucoup réfléchir et j'ai décidé de partir du bon pied. Liam dort encore. J'en profite pour ranger mon bazar de cette soirée. Élodie a été assez choquée en nous apportant le repas hier soir. En lui expliquant la raison, elle m'a demandé si j'allais bien avant de nous laisser tous les deux. Après sa visite, Liam voulait commencer à ranger mais je lui ai demander de me laisser faire. C'est mon désastre, pas le sien. Étant donné que je devais préparer mes affaires pour aujourd'hui, ce rangement tombe plutôt bien.

— Salut beau papillon.

Je termine de ranger mes vêtements dans un sac lorsque Liam émerge de son sommeil. Un sourire vient franchir mes lèvres à l'entente de ce surnom.

— Comment tu vas aujourd'hui ?

— Bien, plutôt bien même. Et c'est grâce à toi.

Et c'est la vérité, j'ai compris ce sur quoi je dois me concentrer. Liam m'a été d'un grand soutien. C'est l'un de mes piliers les plus importants désormais.

— Bonjour, bonjour ! J'apporte à mademoiselle Rebecca son dernier petit déjeuner de l'hôpital !

Élodie arrive dans la chambre avec nos plateaux du petit déjeuner accompagnés de son grand sourire.

— Tu es adorable Élodie. Je ne réalise pas encore que ce soit aujourd'hui.

— Les départs sont de bonnes nouvelles ici, dit Liam.

— Exactement, ajoute Élodie en donnant à mon partenaire de chambre son plateau.

Mon petit déjeuner terminé, je file dans la salle de bain me préparer. Pour une fois, j'ai vraiment envie de me faire belle et me préparer comme avant. Il faut que je reprenne certaines habitudes et que je me sente moi-même. J'enfile un jean avec un chemisier blanc, trouvés dans les affaires que m'a apporté ma mère. Je dois avouer que mon jean est légèrement plus grand qu'en temps normal. En me regardant dans le miroir, je me rends compte avoir perdu du poids. Il va vraiment falloir que je mange, histoire de reprendre un peu. J'attache mes cheveux en une demi-queue de cheval et m'applique un petit peu de mascara avec du gloss. Revoilà la Becca d'avant...enfin, du moins physiquement.

En sortant de la salle de bain, je tombe sur Élodie et Liam. Elle vient de lui apporter les médicaments qu'il doit prendre pour son traitement. Sentant ma présence, ils se tournent tous les deux vers moi avec un grand sourire.

— Je suis ravi de te voir comme ça, me dit Liam.

— Effectivement, tu es très belle Becca.

Nouvelle Becca me voilà !