Chapitre 39 : POUR TOUJOURS

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Toujours dans la salle d'attente, j'y suis désormais seule. Théo et Jane sont partis voir Liam. Je voulais les laisser en famille. En tournant la tête, j'aperçois Beverly qui se rapproche de moi. Elle me fait un petit sourire et s'assoit sur la chaise à côté de la mienne. Les épaules hautes, elle respire un grand coup. Je ne peux imaginer ce qu'elle ressent en ce moment.

—   Tu tiens le coup ?

—   Je crois que je n'ai pas vraiment le choix, dit-elle en hochant les épaules. Je dois plutôt voir les bons côtés des choses et profiter de mon fils tant qu'il est encore temps.

Oh. Je n'étais pas prête à entendre ce « tant qu'il est encore temps ». Me le prenant comme un coup au visage, des larmes viennent se former aux bords de mes yeux. Respire Becca. Je ne dois pas rajouter plus de peine à Beverly.

—   Ne pleure pas Becca. Tu vas me contaminer aussi et j'ai déjà eu du mal à m'arrêter.

—   Excuse-moi.

J'essuie mes yeux avec mes mains et tente de me reprendre.

—   Ce n'est rien. Tu as le droit d'être triste, toi aussi. Je souhaite vraiment te remercier, tu sais ?

Me remercier pourquoi ?

—   Pourquoi ça ?

—   Pour tout ce que tu as fait pour mon fils. Il t'aime beaucoup. Tu lui as apporté beaucoup de bien et même lorsque tu étais dans le coma. Te parler lui permettait de se confier. Vous vous êtes bien trouvés tous les deux, vous faites une bonne équipe, me dit-elle avec un sourire.

—   C'est vrai que nous faisons une bonne équipe mais je n'ai pas fait grand-chose, tu sais ? Liam en a fait davantage pour moi.

—   Tu as fait beaucoup plus que tu ne l'imagine. Tu apportes tellement à cette famille et je te suis très reconnaissante de t'occuper de Jane.

J'adore cette famille. Ils sont tellement gentils et bienveillants. Peu de personne au monde leur ressemble.

—   Merci, ça me fait plaisir de l'entendre.

—   C'est la vérité, dit-elle en mettant sa main sur mon épaule.

—   Beverly, je te promets de toujours rester à vos côtés, quoi qu'il arrive.

—   Je le sais et c'est pour ça, que je t'en remercie davantage.

—   Becca, Liam t'appelle !

Jane arrive et se met sur les genoux de sa mère. Je lui ai fait un petit câlin avant de me lever. En approchant de la chambre, j'entends les voix des garçons.

—   Tu t'occuperas de Becca pour moi ?, dit Liam.

—   Évidemment, lui répond Théo.

—    Ça devrait plutôt t'arranger de toute façon, vu comment tu la regarde.

—   Quoi ? Comment je la regarde ?

—   Arrête Théo, tu ne peux pas me la faire à moi. Becca te plaît et ça se voit.

Je plais à Théo ?

—   Ok, c'est vrai. Je l'aime bien mais ce n'est peut-être pas réciproque.

—   De quoi as-tu peur ? Il y a quelque chose entre vous deux et je l'ai vu.

—   Peut-être mais je ne sais pas si elle serait prête pour une relation...je veux dire, avec tout ce qui s'est passé avec Jake et Cassie.

—   Tente ta chance, tu ne le sauras jamais sinon.

Mes lèvres s'étirent en un grand sourire que je n'arrive pas à arrêter. Je plais à Théo ! Je veux dire, il m'aime bien. Je me sens tout étourdie et bizarre. C'est étrange comme sensation. Savoir que je lui plais me rend super heureuse car...j'avoue...je l'aime bien aussi. Chut ! Je n'avais jamais vraiment rien dit car je crois que j'ai préféré laisser ses sentiments en moi pour l'instant vu tout ce qu'il s'était passé ses derniers temps. Je ne savais pas s'il ressentait la même chose mais désormais, j'ai ma réponse. Ne pouvant plus rester derrière la porte comme une intruse, je tente de reprendre mon air normal et rentre dans la chambre, comme si de rien était.

—   Je dérange ?

—   Euh... pas du tout, me répond Théo tout gêné pendant que son meilleur ami se tord de rire.

Je réprime un sourire et m'installe sur le lit de Liam.

—   Je vais vous laisser.

Je me suis à peine posée sur le lit que Théo se met à quitter la chambre rapidement. ?

—   Tu as tout écouté, pas vrai ?, me demande Liam avec un sourire.

—   Peut-être bien, sourié-je.

—   Alors, tu vas lui donner sa chance ?

Entendant des petits pas derrière la porte, je me mets à sourire.

—   Possible. Et puis si jamais par tout hasard, Théo serait en train de nous écouter derrière la porte...j'attends son invitation.

Je viens vraiment de dire ça ?

—   Tu crois qu'il nous écoutait ?

Nan mais les garçons, je vous jure.

—   Intuition féminine.

—   Si j'avais su qu'à chaque fois que j'avais une discussion avec l'un d'entre vous, quelqu'un était en train de nous écouter derrière, j'aurais été plus discret, rigole-t-il.

Allongées tous les deux sur son lit, nous regardons le plafond.

—   J'aurais tellement voulu te connaitre dans d'autres circonstances, dis-je après un silence.

On aurait pu partager encore plus de moments ensemble et se découvrir un peu plus.

—   Non Becca, tu sais aussi bien que moi que c'est faux. Si tu n'avais pas eu ton accident et si je n'étais pas malade, on ne se serait probablement jamais connu.

—   On ne pourra jamais vraiment le savoir mais tu as raison. Cet accident m'aura tout de même vraiment apporté plusieurs choses positives.

Après tout, Liam a raison. À chaque moment de notre vie, on pourra toujours trouver des choses négatives comme positives. Toutefois, le positif est la seule chose qu'on doit retenir.

—   Tu es sûre que ça ira ?

Pardon ? J'adore Liam mais j'ai vraiment envie de m'énerver contre lui parfois.

—   Liam, ce n'est pas à toi de t'inquiéter pour moi.

—   Mais j'ai été là quand tu en avais besoin et maintenant je ne pourrai plus t'aider comme je le souhaiterai, je suis désolé.

Qu'est-ce que j'avais dit ? D'ailleurs, Liam ne vous rappelle pas quelqu'un d'autre ?

—   C'est vrai que vous vous ressemblez beaucoup Théo et toi ?, rigolé-je.

—   Comment ça ?

—   Vous vous excusez pour aucune raison tous les deux et vous pensez toujours que c'est de votre faute.

—   Pas faux, rigole-t-il.

Si je le pouvais, je ferai tout pour pouvoir revoir son sourire infiniment. Penser ma vie sans Liam désormais est inconcevable. Je n'imagine pas ce qu'il ressent.

Je le regarde intensément avant de lui demander :

—   Est-ce que tu as peur Liam ?

Comprenant ma question, il me prend la main.

—   Je n'ai pas vraiment peur de mourir. Ce qui m'effraie le plus, c'est de vous laisser seuls Théo, ma mère, Jane et toi. J'ai l'impression de vous abandonner et ça me rend dingue.

—   Tu ne nous abandonneras jamais, dis-je en me relevant en position assise. Et je te fais la promesse de prendre soin de ta famille, comme si c'était la mienne.

—   C'est ta famille, dit-il en se relevant de la même manière que moi. Tu en fais partie depuis ton arrivée.

—   Je t'aime tellement Liam, lui dis-je en le prenant dans mes bras.

—   Et moi encore plus Becca. Pour toujours.

Le dernier sauvetageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant