Prologue.

464 37 45
                                    

Il y avait grand bruit au sommet du mont Olympe en ce flamboyant jour d'été. Le conseil Olympien se réunissait pour la première fois depuis des années. Mais que représentaient donc des années lorsque les dieux étaient immortels ?

Dans une vaste salle, si haute perchée qu'elle en dépassait les nuages, d'immenses colonnades d'or entourait une immense table ronde autour de laquelle des dizaines et des dizaines de sièges étaient rassemblés.

Cependant, deux sièges se différenciaient des autres : plus majestueux, plus scintillants. Sur l'un d'eux, se dressait un homme grand, aux cheveux d'or et aux yeux transperçant. Tout en lui indiquait sa puissante, que ce soit sa musculature qui se devinait sous sa toge ou les éclairs qui dansaient dans son regard. Il en imposait bien plus que tous les autres réunis autour de cette table. Zeus. Le dieu tout puissant du tonnerre, roi des cieux et des autres divinités.

Ses doigts tapaient la table en marbre d'un geste impatient. Son regard se baladait sur les autres dieux et déesses présents, une moue suffisante et hautaine sur le visage. D'un ton sec, il interrogea :

« Où sont Apollon et Artémis ?

La déesse siégeant à ses côtés, lui ressemblant comme deux gouttes d'eau, pencha la tête sur le côté avant de soupirer.

- De toute évidence, ils ont oublié pour la réunion, Zeus. J'ai cru comprendre qu'ils se battaient encore pour savoir lequel des deux étaient le meilleur archer. Apollon n'a toujours pas compris que sa jumelle était plus douée.

- Elle a le cœur fade en comparaison du dieu des arts, Héra. Mais qu'importe. Ils devraient cesser leurs enfantillages !

La sublime déesse reine haussa des épaules, habituée aux dissonances et disputes qui ravageaient l'Olympe. Elle-même était la plus terrible. Ses jalousies étaient célèbres et elle avait à nouveau motif à se plaindre de Zeus. Mais celui-ci s'enquérait déjà à nouveau quant à l'absence d'un autre dieu.

- Et Eros ?

- Où crois-tu qu'il soit... Avec sa Psyché ! Sûrement à batifoler dans un champ de fleur...

La déesse qui venait de répondre se renfonça dans son siège, une moue dédaigneuse sur le visage qui n'entacha pourtant rien à sa beauté stupéfiante. Aphrodite ne semblait pas apprécier plus que cela ce dernier fait. Mais le roi des cieux n'en avait que faire. Zeus lança un regard en coin à un siège libre à l'autre bout de la tablée. Il le demeurerait pour toujours : Eris, déesse de la discorde était bannie de l'Olympe, dans les ténèbres. Cela faisait déjà quatre sièges vides. Il poussa un soupire en s'apercevant qu'il y en avait un cinquième, non loin de lui, à côté

Cette fois, il sentit l'agacement monter en lui. Cette réunion était de la plus haute importance. Ils allaient enfin pouvoir commencer à mettre à exécution leur projet. Tous ces retards et ces absences ne faisaient que titiller son impatience. D'un ton orageux, il gronda :

- Et où est Poséidon dans ce cas ?

- En retard. Mais il ne tardera pas à arriver, mon frère. Patiente.

Le roi des dieux se tourna vers celui qui venait de prendre la parole : un dieu aux cheveux de geai et au reflet bleuté, transpirant les ténèbres. Hadès. À ses côtés, une sublime déesse aux yeux d'or hocha de la tête.

- Il nous a envoyé un message juste avant que nous n'arrivions.

Soudain, un éclair frappa le siège à la droite de celui d'Hadès. Un homme aux longs cheveux argentés apparut, un trident en main. Sa position assise était des plus nonchalantes. Il inclina la tête tandis qu'Hadès ricana :

- En parlant du loup de mer...

- On en voit la queue. poursuivit le nouveau venu.

- Tu es en retard Poséidon.

Le ton du dieu du tonnerre était sans appel.

- Tu m'en remercieras lorsque tu entendras ma raison. ricana la divinité.

- Je t'écoute dans ce cas.

- J'ai trouvé une prêtresse de la vie.

Tous les dieux se turent en un seul instant. Un silence pesant trônait à présent sur l'Olympe. Le roi des dieux se redressa sur son trône. Son regard jetait des éclairs.

- Qu'as-tu pu tirer de son savoir ?

- Elle voulait passer un marché : sa vie sauve contre des informations.

- Et alors ? s'enquit Perséphone.

- Elle m'a parlée de notre futur.

- Puis tu l'as tuée ?

- Bien sûr que non. Je lui ai donné ma parole.

Héra s'insurgea, se relevant d'un bon de son trône.

- Es-tu fou ? Tu devais te débarrasser d'elle ! Elles sont une menace tu le sais très bien ! L'ultime lien avec ces maudites entités mères !

Poséidon haussa des épaules, l'air peu touché par les paroles de la déesse reine.

- Calme-toi, chère sœur. Le sort que je lui ai infligé est peu enviable au premier...

- C'est vrai que tu t'y connais en sort peu enviable. ricana une déesse sur l'épaule de laquelle était posée une chouette d'or.

- Athéna, votre conflit concernant Ulysse n'a pas sa place dans cette discussion. soupira Zeus, d'un ton peu amène.

Le dieu des mers lança un regard moqueur à la déesse avant de concentrer son attention sur Héra. Cette dernière affichait une mine suspicieuse avant de persiffler :

- Et qu'est-ce qui a pu justifier que tu épargnes cette petite garce ?

- La prêtresse m'a parlé d'une femme qui serait la clé de notre destin. Une femme que nous connaissons tous.

Il marqua une pause, s'assurant que tous l'écoutaient avec attention.

- En quoi serait-elle la clé de notre destin ? demanda-t-on.

D'une voix plus ombre encore, Poséidon répondit, provoquant une vague de stupeur parmi tous les dieux :

- Elle serait la clé de notre prison. Elle seule pourrait contrecarrer notre projet... »

---

Bonjour, bonsoir à tou-te-s ! Bienvenu sur ce second hors-série dans l'univers de Mélusine : Circé !

Je rappelle qu'il n'est pas nécessaire d'avoir lu La Trilogie centrale pour comprendre cette oeuvre mais que Circé peut contenir de très nombreux spoil quant à Melusine.

Sur ce, j'espère que ce prologue vous a plu et que vous êtes prêts à embarquer pour une Odyssée aux côtés de notre enchanteresse favorite ! ^^

À vendredi !

Dredre 🖤

Circé (Mélusine HS.2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant