— Aide moi à aller à la mer !
Kageyama resta silencieux, ne sachant pas comment répondre à ces demandes pour le moins dépourvues de contexte. Il cligna des yeux une, deux, trois fois avant de remarquer que ses jambes tremblaient et qu'il flanchait sérieusement.
Alors, son premier réflexe, au lieu de s'enfuir de cet individu, fut de poser ses mains sur sa taille pour l'empêcher de s'écrouler par terre.
Une larme perla sur son visage malade, suivi rapidement d'une deuxième puis d'une infinité de gouttes roulant sur son visage rebondi et enfantin détruit par une pâleur extrême et des cernes plus que violettes. Le cœur du noiraud se serra, se demandant au juste ce qu'il venait de lui arriver pour qu'il soit dans cet état là. Et à en juger par ses formulations, il n'était sûrement pas en très bon état, même sûrement mourant, ce qu'il n'appréciait pas spécialement. Créer des liens avec une personne qui n'irait nulle part, ce n'était pas pour lui. Souffrir inutilement, ce n'était pas pour lui.
Quand son grand-père mourut, ce fut une douleur assez lancinante qu'il avait déjà ressenti, et il ne voulait pas prendre le risque de la ressentir à nouveau.
Seulement là, qu'il le veuille ou non, il se retrouvait activement mêlé à la vie de ce jeune homme, qui lui avait spécifiquement demandé à lui de l'emmener à la mer.
— Dis quelque chose ... S'il te plaît ... s'étrangla-t-il, ses mots presque étouffés par les larmes alors qu'il commença à secouer Kageyama avec le reste de force qu'il avait.
Au loin, il vit une infirmière arriver en courant et lui faire signe de ne pas bouger. Il resta figé vers elle, puis abaissa à nouveau ses orbes bleutées vers le rouquin collé à lui.
— Je ... commença-t-il, sa bouche parlant contre sa propre volonté, Je te le promets.
Il ne savait même pas pourquoi il avait dit ça. N'était-ce pas lui, qui, l'instant d'avant, s'était refusé de se mêler de la vie d'une personne mourante ? Qu'est-ce qui lui avait pris ?
Entendre ces mots arracha un sourire au malade, qui ne put s'empêcher de le gratifier d'une expression d'autant plus rayonnante.
Il n'eut pas le temps de le remercier d'avance que la femme arriva et attrapa l'inconnu par les bras pour le traîner avec elle.
— Je suis terriblement navrée ! Ce jeune homme vient d'essayer de s'enfuir après avoir appris qu'il était malade, seulement il doit rester à l'hôpital, s'expliqua-t-elle tout en essayant de garder calme le patient qui se tortillait dans tous les sens pour essayer de se défaire de son emprise.
— Je veux pas rester à l'hôpital ! gémit-il, en pleurs, Laissez moi partir j'ai des choses à faire !
Elle essaya de le calmer un peu, et Tobio resta assez sceptique devant son caractère vraiment enfantin. Seulement, le rouquin finit par se taire, la lueur bien vivante dans ses yeux paraissant comme s'évanouir pour laisser place à de simples orbes brunes et ternes. Il arrêta de se débattre, l'air comme incapable de penser, comme si son cerveau venait d'avoir un court-circuit. Aux yeux de Kageyama, c'était tout bonnement effrayant et il ne put empêcher un frisson de le parcourir tout entier.
Qui était-il exactement ?
Et plus particulièrement, de quelle maladie souffrait-il ?
Il resta figé, regardant au bout du parking le roux se remettre en marche et se remettre à se débattre, comme si rien ne venait de se passer, comme si son corps entier n'avait pas juste cessé de fonctionner le temps de dix secondes.
Ce jour là, Kageyama ne termina pas sa balade habituelle, et fit demi-tour pour retourner chez lui. Le regard perdu dans le vide, son esprit complètement dénué de pensées autres que le visage de détresse du petit, il marcha mécaniquement jusqu'à la porte de son appartement.
Il partit dans la salle de bain, se dévêtit entièrement et entra dans sa douche. Le jet d'eau brûlante vint le frapper immédiatement, le faisant revenir à la raison. Il passa ses mains sur son visage déjà trempé par le liquide et se frotta les yeux avec force, toujours aussi chamboulé de l'intérieur. Il ferma ensuite les paupières et se laissa aller à toutes ses interrogations, laissant l'eau couler sur son corps dénudé et tomber sur le sol dans un grand bruit sans fin. Repoussant ses cheveux vers l'arrière, il soupira bruyamment.
Qu'est-ce qui l'avait pris ? Pourquoi avait-il si soudainement promis à quelqu'un de mourant et coincé à l'hôpital qu'il l'emmènerai à la mer ? Il ne le connaissait même pas, il n'aurait pas dû s'en faire !
Seulement, il l'avait bien compris en voyant son visage angoissé et brisé par la peur s'illuminer à sa promesse. Il s'était immiscé dans sa vie, il lui avait donné de l'espoir, et maintenant, s'il ne tenait pas ses mots, il allait détruire un garçon qui n'attendait plus qu'une chose : continuer à vivre pour aller voir la mer.
Son visage rayonnant lui criant qu'il le remerciait déjà était ancré dans la tête du noiraud, qui dans un élan de frustration, enfonça son poing dans le mur carrelé. Il regretta instantanément ce geste à la vue du sang qui dégoulinait déjà sur ses phalanges et sur le dos de sa main, se fondant dans l'eau et la teintant d'un rouge pourpre, criminel. Il resta quelques instants à observer les gouttes d'hémoglobine s'écraser répétitivement sur l'eau, continuant de colorer le liquide transparent sans fin.
Il finit par arrêter de faire couler l'eau, et il enveloppa une serviette autour de sa taille avant de sortir, dégoulinant, et il fouilla dans ses placards pour trouver des bandelettes qui lui serviraient à bander son poing ensanglanté. Quelle idée stupide que de frapper un mur de toutes ses forces. Il était soulagé de voir qu'il n'avait brisé aucun carreau de la mosaïque banale qui recouvrait ses murs. Ça l'aurait vraiment embêté.
Enfin, il ré-enfila ses vêtements propres, mit sa capuche pour cacher partiellement son visage agacé et perturbé, et il passa dans la cuisine chercher une nouvelle barre de céréales avant de ressortir avec son sac à dos pour se rendre là où il était attendu : au bar, où il avait sûrement des choses à nettoyer, et un certain blond qui l'attendait impatiemment.
~salutations 👁️👄👁️
Je sais pas pourquoi je continue de faire des paragraphes de fin alors que j'ai rien à dire 💀 considérez celui-ci le dernier sauf si j'aurais des choses à vous dire mdr 🤡
Enfin une idée de qui est "le certain blond"
La vérité, y'en a pas beaucoup des blonds dans Haikyuu (attendez je compte – je dirais quatre, voire cinq si on compte Ukai, voire dix si on compte Yamamoto) donc mdr -3-
Enfin vous verrez bien, sur ce je vous dis à mercredi prochain~
VOUS LISEZ
L'eau salée ondulant sur nos pieds [Kagehina]
FanfictionLui, il n'avait qu'un rêve, rien qu'un souhait. Il voulait voir la mer, au moins une fois dans sa vie. Il voulait pouvoir mettre les pieds dans l'eau salée, il voulait sentir les vagues s'échouer contre ses mollets avant de repartir. Seulement, pour...