Dans le chapitre précédent : J’arrive au Lycée, les yeux rivés sur moi et Carter. Oh mon dieu, c’est vrai que je dois passer pour la salope du lycée. Entre monter dans la voiture de Nick, Elbio et maintenant Carter. Je dois en faire enviée plus d’une. Puis quand je m’éloigne, Carter me retourne en me prenant le bras.
« Carter : Attends, tu comptais quand même pas repartir sans un petit bisous ?
Moi : Crève Carter. »
Puis, quand je comptais enfin me détacher de cet imbécile de première, avec plus de testostérone que de neurones, on me coupa dans mon élan.
« Elbio : … »
Fin du rappel ***********************************
Je ne sais pas. Non, je ne sais pas pourquoi je suis devenue comme ça. Comme quoi ? Comme une fille qui est toujours sur la défensive, qui protège ses arrières et qui vit seule. Pourquoi ? Je ne sais pas. Tout allait bien avant, puis le temps m’a changée. J’ai un sorte de gros trou noir entre le moment où j’étais avec ce garçon puis la rentrée. Tout mon Été, je ne m’en rappelle pas.
J’ai beau essayer, je n’y arrive pas. Je pense que c’est surtout mon cerveau qui ne veut pas se rappeler, j’ai peut-être souffert. Sûrement, quand on voit la personne que je suis aujourd’hui Avant, j’étais une gamine naïve qui se laissait souvent faire, mais ça je n’en parlerais jamais. Je ne veux pas donner des raisons à mes futurs ennemis de m’abattre avec ce genre de secret. Avant, j’étais gentille, pleine de vie, qui rigolais pour rien. Puis après, j’ai rencontré un garçon est ça c’est mal passer. Puis j’ai enchaîné, en jouant avec les hommes. Beaucoup de garçons m’ont laissé tomber en voyant que je ne m’attachais pas, que eux si mais que ce n’était pas réciproque. Donc au final, j’avais beau rencontrer des gens, je restais toujours aussi seule dans ma tête. Et à chaque fois, je retournais à la case départ.
Puis le temps a endurcit cette carapace fragile, qui est devenue aussi forte que de l’écaille de dragon. En fait, quand je me regarde je me trouve presque inhumaine. Je ne ressens presque rien, pas de pitié, pas d’amour. Je n’arrive pas à m’attacher aux gens, je suis méchante et surtout sarcastique. Pourquoi je suis devenue comme ça ?
J’ai beau essayer de me comprendre, mon esprit refuse et me brouille les pistes. Dans ma vie, j’ai été entourée de beaucoup de personnes, même des groupes. Mais généralement, j’avais beau avoir du monde autour de moi, j’étais toujours aussi seule. La vraie solitude c’est dans ces moments là. Quand vous êtes dans une foule, vous voyez le monde tourner autour de vous, des gens se parler, mais pourtant vous êtes toujours là, vous, au milieu de ces gens sans pouvoir rien faire et surtout sans que le monde se soucie de vous.
Certains pensent qu’il est impossible de changer, qu’on est comme on est, et que même si on veut changer il restera toujours une partie de nous vivante au fond de tous nos démons. C’est faux. J’ai changé, et j’ai beau essayer de retrouver la fille que j’étais avant je n’y arrive pas. C’est triste.
Je pense surtout que j’ai tellement souffert, que maintenant je prends la souffrance à la rigolade pour ne pas sombrer. J’essaie de faire du mieux que je peux pour ne rien ressentir. Je ne pleure plus, même pour des proches de ma famille morts. Je n’y arrive pas. J’ai beau essayer, les larmes restent enfouies en moi, comme un coffre celé sous clés.
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Je t'hais (me)
Teen FictionInsouciante, manipulatrice, coléreuse, rancunière, égoïste, satirique, sarcastique, narcissique, vulgaire, arrogante, mais seulement et uniquement : Haineuse. Elle fut, elle est, et restera surement la même. Détestant tout ce qui bouge, se servant d...