Chapitre 27 - Révélations forcées

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Dans le chapitre précédent : Il coupa le moteur. On est en pleine campagne, pommé au milieu de je ne sais où sur le bord de la route., entre les champs de salade et de blé. Il se détache et se retourne alors vers moi, comme pour attendre que je déballe mon sac.

 

" Riley : C'est quoi encore ton problème à toi ?

Elbio : Je t'ai posé une question tout à l'heure, et je crois que tu n'y a toujours pas répondue Je resterais ici toute la journée et toute la nuit s'il le faut. Alors crache le morceau Sullivan."

 

Il avait dit ça s'en s'arrêté un seul moment pour reprendre sa respiration, ni pour réfléchir à ce qu'il allait me dire. Non, il avait dit ça sans le moindre soupçon d'hésitation, comme s'il s'était répété depuis un bon moment ce qu'il comptait me déballer.

Fin du rappel      ******************************

PS : En média, chanson parf.

Non. Non. C'était tout simplement impossible pour moi de me livrer complètement, entièrement à quelqu'un. Lui dévoilant ma vie, mes épreuves, mes souffrances, mes douleurs. Non, je ne pouvais pas, je n'y arrivais pas. La seule personne avec qui j'avais réussis à me confier était moi-même, et seulement moi-même. Certains disent qu'il se sentent mieux après, ou alors qu'ils regrettent immédiatement des paroles sorties trop vite de leur appareil vocal. Le risque ? Il y en a un. La trahison. Vous livrer entièrement, corps et âme à quelqu'un, et que là votre monde s'effondre en découvrant que cette personne vous as seulement prise pour un bout de viande et une source d'informations en dévoilant au monde entier vos plus sombres secrets.

C'est ce que je faisait souvent, avant. Des personnes se confiaient à moi, et dès que l'occasion se présentait, je les faisaient souffrir avec leurs propres secrets. Pourquoi ? Je pense que c'était une sorte d'auto-défense. J'avais peur qu'on me le fasse, alors je le faisait en première. L'avantage de ne jamais se livrer à quelqu'un, c'est qu'on est dépendant de personne, que tout nous appartient, que personne ne peut vous mettre un coup de pression quand la situation déborde. Vous avez le plus grand contrôle sur la situation.

Mais là, la situation était différente. Mon corps me poussait à lui parler, mais ma conscience faisait opposition. Elle restait sur la défense. Il y avait un énorme conflit en moi, où la seule personne impliquée dedans était moi-même. Je voulais m'engager, je voulais lui parler, mais dès que mon courage de laisser les mots me transplaner arrivait enfin, se mélangeant à l'excitation et à l'angoisse, ma conscience me bloquait le passage.

Je restais donc plusieurs minutes comme ça, avec un silence pesant dans la voiture. Il me regardait intensément, cherchant mon regard, ne me laissant pas une seule occasion pour me défiler. Il attendrait, autant de temps qu'il le faudrait. Il me l'avait dit. Je prenais ça pour du bluff au début, mais j'ai vite compris que ce n'était pas le cas. Il ne souriait pas, non, il se contentait de planter ses yeux émeraudes dans les miens, comme-ci il essayait de comprendre chaque traits de mon visage et de décoder mon esprit.

Lance toi, il ne te mangera pas, c'est la première personne qui te porte autant d'attention depuis...-

Non ! Ne l'écoute pas, il faut que tu résistes et que tu ne flanche pas dès qu'il te met dans une situation embarrassante ! Et puis après tout, qu'est-ce qu'il en a à foutre de ta vie ?!

Je t'hais (me)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant