Le Feu Sous La Glace - Is It Love [En Cours]

Chapitre 14

🛑Tw : Violence verbale, vulgarité 🛑

Daryl s'avance vivement et me dépasse sans même me regarder. L'aura qu'il dégage a changé, il déploie une dangereuse énergie, quelque chose de dominant et terrifiant à la fois. Une chair de poule naît sur mes bras, je n'ai pas envie d'être ici. Dans le fond de la salle, un grand bureau en bois massif trône près des baies vitrées, un fauteuil en cuir vient en étoffer l'aspect luxueux. Les murs sont couverts d'écrans qui renvoient une image de l'agitation d'en bas. Les tables de poker, de Black Jack, de crabs, même les machines à sous et la roulette sont étroitement surveillées. Deux gorilles en costard noir, qui étaient postés aux angles de la pièce, s'avancent vers nous. Daryl s'arrête grimaçant puis lève les bras. Je l'imite à quelques pas, plus vraiment sûre de moi. Les deux molosses viennent palper le jumeau, ils passent leurs mains partout, à sa ceinture, à ses chevilles et même entre ses jambes. L'un d'eux s'approche de moi, un sourire immonde sur le visage. Je ne veux pas qu'il me touche et recule d'un pas vif. La tête de Daryl se tourne dans ma direction, sourcils froncés, air courroucé. Il entrouvre ses lèvres pour dire quelques chose mais se ravise presque immédiatement.

- Inutile de perdre du temps à la fouiller, on peut deviner qu'elle ne porte rien de dangereux rien qu'en regardant au travers de sa robe, n'est-ce pas Preziosa ?

Cette voix qui gravite autour de nous pendant quelques secondes, je la reconnais, et elle me liquéfie. Elle a l'avantage d'arrêter net l'homme de main et de lui faire perdre son sourire pervers. Maccini est là, dans l'encadrement d'une porte, habillé d'un costume blanc, impeccable et sûr-mesures, cela ne me rappelle pas de bons souvenirs. Ses yeux noirs viennent percuter les miens après qu'ils aient examiné mon corps sans aucune once de pudeur.
Daryl se dégage et vient alors se camper à mes côtés. Ça devrait être rassurant mais au contraire, son attitude amplifie ma peur d'être là, entre ces deux hommes aux allures menaçantes. De plus, je sais que d'ici quelques instants, Daryl ne sera plus l'allié dont j'ai tant besoin...

- Ortega, ravi que tu l'ai amené avec toi... Je manque à tous mes devoirs, entrez et asseyez-vous.

Maccini se place sur le côté de la porte, un sourire carnassier accroché aux lèvres, et nous indique d'une main la pièce dont il sort. Ses yeux de rapace ne me lâchent pas, ce qui n'aide pas Daryl à se détendre. Nous faisons quelques pas, et entrons dans un petit salon où une table basse est entourée par des banquettes en cuir beige. Une estrade sur laquelle est fixée une barre de pole dance occupe la moitié de la place. (Tellement cliché !). Daryl lâche un sifflement d'agacement entre ses dents et coule un regard vers moi pour s'assurer que je ne fais pas de commentaires déplacés. Je secoue la tête doucement pour le rassurer, j'ai saisi, je dois me faire discrète.

- C'est un cadre peu formel pour parler affaires, Maccini.

Le rire gras de l'homme derrière moi me fait tressauter.

- Allons Ortega, parler affaire entouré de belles femmes, en quoi cela te pose-t-il problème ?

Je sens un contact brûlant se poser au creu de mes reins, une morsure agressive sur la peau dénudée de mon dos. J'esquisse un mouvement pour m'en extraire mais il me rattrape pour me coller à lui.

- Tu sais danser, preziosa ?

Mon cœur a cessé de battre l'espace d'un instant. Avant que j'ai le temps de répondre, Daryl lui lance un regard acéré puis sourit.

- Elle n'est pas là pour ça, et si tu veux tout savoir, moi non plus.

- Ce n'est pas à toi que je m'adressais.

La voix du mafieu a prit un ton sévère. Maccini attrape mes joues et durcit sa poigne. Je grimace et tente de m'échapper mais il continue de me maintenir serrer à lui en me fixant. Je me sens si fragile tout à coup, si ridicule. Les larmes me montent, embuant mes yeux. Il hume mes cheveux bruyamment et je sens mes jambes trembler de manière incontrôlable. Daryl grogne et ses poings se serrent.