Chapitre 1 - La Moisson

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Je me réveille doucement, entendant crépiter les câbles électriques au dessus de la maison.
Je me lève, avant de voir qu'Emily, ma sœur jumelle, dort toujours.
Je m'étire pour détendre mes muscles ankylosés, baille, avant de me lever de mon lit en contournant Emily.
J'attrape mes affaires, passe en coup de vent dans la cuisine, et sors dehors le ventre vide.
Ma famille, tout comme les autres du district, ne sont pas riches.
Soudain, Emily m'interpelle :

≪ - Finch, attends !

⠀ - T'inquiète ... je grommelle ≫

Malgré ça, je ne peux pas la détester : c'est quand même ma jumelle. Nous nous ressemblons comme deux gouttes d'eau, nous nous comprenons, et nous avons une complicité hors normes.
Je sais qu'environ 99% des enfants de 12 à 18ans pensent à la même chose pour leur proches, mais si Emily venait à être choisie, je ne sais pas comment je réagirai...
Cris. Désespoir. Peur. Colère.
Mais ça ne pourrait se résumer à ça.

Emily me sort soudainement de mes pensées :

≪ - Hehoo Finch ! Si on reste là à prendre racine, on ne mangera jamais ! Aller magne toi !

⠀ - J'arrive ! On va où cette fois ?

⠀ - Le boulanger n'a pas l'air réveillé ce matin... Et puis il sera peut être clément en ce "jour de Moisson" ≫ dit-elle en insistant sur les derniers mots.

Nous savons toutes les deux que nous avons autant de chances d'être choisies : ayant pris exactement le même nombre de tesserae, nous sommes à égale distance de la mort.
20 papiers chacunes. 20 chances d'être choisies cette année.

Nous arrivons devant la boulangerie, et faisons mine de regarder la vitrine.
Dès que le boulanger tourne le dos, Emily ou moi, à tour de rôle, s'emparont d'une viennoiserie.
Nous sommes toutes les deux très vives, ce qui fait que le boulanger ne nous voit pas pendant plusieurs minutes.
À un moment, une autre personne entre dans la boulangerie, au moment où Emily vole un pain.
Il se met à la montrer du doigt, en criant, mais avant qu'il n'ai pu ouvrir la bouche, nous avons déjà disparues.
Nous rentrons à la maison, et faisons l'inventaire de ce que nous avons volé : 4 pains au chocolat, 3 croissants et 2 baguettes.
Nous allons pouvoir faire un festin.
Nous appelons mes parents, qui descendent.
Ma mère, d'après mon père, a été une très belle femme dans sa jeunesse. Mais le travail à l'usine électrique qu'elle a du fournir quand nous sommes nées, Emily et moi, lui a creusé les joues, et affaiblie.
Mon père, quand à lui, a une carrure typique du district 5. Bras forts, forte carrure, il passe ses journées dans les bous, pour fournir l'énergie qui permet de faire fonctionner l'usine et donc l'électricité.

Emily et moi sommes leurs seuls enfants, et, comme tous les parents, ils ne veulent pas nous perdre dans ces Jeux horribles.

Après le petit déjeuner, je remonte dans ma chambre et prend mes affaires pour la Moisson, ce qui se résume à une robe vert d'eau, qui fait ressortir mes yeux verts.

Nous descendons, avec Emily, nous faisons identifier, puis partons nous ranger dans la même rangée.

Soudain, Cressie, notre hôtesse, déboule sur scène avec une robe voulant imiter "une tempête" je suppose.
Elle a peut être voulu se "fondre dans la masse de notre district" qui représente l'électricité.
En tout cas, c'est raté.
Sa robe lance des reflets des rayons de soleil aveuglants.

Elle nous fait le discours habituel, puis nous fais visionner le film.
Enfin, elle s'écrie de sa voix au perchée :

« Joyeux Hunger Games ! »

Les Hunger Games de la RenardeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant