Chapitre 7 : Ymir

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Je me réveilla dans le lit de Livaï. Je descendis prendre mon petit déjeuner avec lui.
"Le lycée a téléphoné ce matin. Je leur ai dis que tu étais malade, dit il en fumant sa clope.
- Merci, ça va me faire du bien de rester un peu à la maison. Je vais juste envoyer un message à Jean et Sasha."
Livaï hocha la tête avant que je ne monte dans ma chambre. Je pris mon téléphone et envoya un message à Jean, qui me dit de bien me reposer, et à Sasha.
[Hey. J'espère que tu vas bien. Tu ne m'as pas dis comment ça s'était passé la dernière fois. Est-ce que quelqu'un t'a accompagné finalement?]
[Non. J'y suis allée seule. Je pense que j'avais besoin d'être seule. Merci d'avoir été là.]
[Toujours. Tu peux compter sur moi 💕]
[Pareil 💗]
Sasha avait mit du temps pour prendre une décision. Mais elle y avait fait face seule. Ce geste était très courageux de sa part.

Cette journée fut pleine d'initiatives. Je décidai de faire un tri dans mon armoire et de retirer des vêtements qui ne me mettait pas en valeur ou que je n'aimais plus. Avec un peu de chance, l'argent que je gagnerai en les vendant me permettrait d'effectuer d'autres achats. J'avais passé ma journée à essayer, puis trier, puis laver, plier et ranger. Je pus profiter d'une journée tranquille avec moi-même et mes pensées. Il était temps de m'assumer. J'écumai les boutiques en ligne, les vlogs et autres sites pour trouver un style qui correspondait à mon physique. Livaï m'avait vu vagabonder entre la salle de bains et ma chambre quasiment toute la journée. Il vint me voir alors que je traînais sur le net.
"Qu'est ce que tu comptes faire avec les cartons que tu as fais?
- Les vendre à une brocante ou en ligne peut-être.
- Ah, dit il surpris. Tu refais ta garde robe ?
- Oui. Je vais essayer d'avoir un style qui m'aille mieux. Un style qui puisse s'adapter à... à mes formes. "
Je le regardai alors hocher la tête en souriant. "Quoi?, demandai je.
- Là je retrouve ma soeur, dit il avant de me prendre contre lui. Tu es belle et ne laisse jamais personne te dire le contraire. Même pas toi.
- Je vais essayer de prendre confiance en moi. Ça me permettra d'avancer. J'ai même acheté un nouveau carnet pour y noter tous les jours quelque chose de positif.
- Je suis fier de toi, dit il tendrement.
- Merci, dis je, un sourire plaquée sur le visage. Hey, on peut aller se boire un café là où tu travailles? J'ai trop envie de voir ce café. Ça fait longtemps que tu me l'as promis.
- Je sais, mais j'ai vraiment pas le courage... J'aimerai ne pas y aller quand je travaille pas.
- Oh, s'il te plaît..., suppliai je.
- Eli...stop. Laisse moi profiter de mon jour de repos. Allons dans une boutique du coin plutôt. Tu veux aller boire un milk-shake?
- D'accord, dis je en sentant le mal-être de mon frère. Ton boulot ne te plaît plus?, demandai je alors.
- Pas vraiment... M'enfin, dit il en haussant les épaules.
- Pourquoi tu n'en changes pas alors?
- C'est compliqué, dit il après avoir émis un soupir. Allons manger un yahourt glacé tiens. Ça te va ?
- Avec plaisir."

On se dirigeait vers le centre commercial en voiture lorsque je sentis mon téléphone vibrer. Un message de Jean. [T'AS VU CE QUI SE PASSE SUR TWITTER?! LES AUTORITÉS SONT AU COURANT. C'EST LA MERDE. TU LE SAVAIS?]
[Mais enfin Jean... de quoi tu parles?]
[Regarde le twitter d'Eren. C'est Ymir cette fois.]
Je me connectai alors sur mon twitter, délaissé depuis la veille. <@suicidalbastard a écrit une nouvelle publication>
<Bonjour @TrostPolice, Je détiens des informations utiles concernant un dealeur de drogue sous le pseudo @dancingYmir. Veuillez regarder.>
Sous cette publication se trouvait des clichés prises à la volée d'Ymir avec des sachets de drogues et de l'argent. Aucun doute. Elle allait y passer.
"Qu'est ce qui se passe?, demanda alors Livaï.
- Rien. Juste une autre publication d'Eren. Tu... tu avais fais combien de temps de prison pour possession de drogues?
- Tu veux parler de la fois où j'avais un joint sur moi? J'ai fais même pas une semaine parce que maman est venue payer mon amende et a négocié un stage de citoyenneté parce que j'étais mineur. Je peux savoir pourquoi tu me demandes ça? Tu consommes pas j'espère? Parce que c'est de la merde Elizabeth.
- Je sais Livaï. Non je ne consomme pas. Quelqu'un que je connais va avoir des problèmes avec ça.. elle deale.
- Oh..., dit il d'un ton grave. Elle est bien dans la merde.
- Ouais...soupirai je."

Quelques jours passèrent où l'on eut aucune nouvelle d'Ymir. La publication la concernant s'était répandue dans tout le lycée et sa réputation auprès des professeurs et des membres de l'éducation s'était entachée.
"On dit même que le proviseur veut la virer parce qu'elle a fait ça au sein de l'établissement, dit Marco dépité.
- Ça m'étonnerait pas qu'il le fasse. Il y en a qui se sont fait virer pour moins que ça, dit Jean en croquant dans son sandwich.
- Mais je comprends pas pourquoi Eren fait ça. J'ai l'impression de ne pas le reconnaître, dit faiblement Marco.
- Et qui te dit qu'il n'était pas comme ça depuis le début et qu'il a bien caché son jeu?, rétorqua Jean.
- Et bien... ça me ferait mal au coeur, répondit Marco.
- Vous lui avez parlé vous depuis?, demanda Connie qui tentait d'ouvrir son paquet de chips.
- Je l'ai croisé au centre commercial. Je sais pas trop en penser, finissai je par dire. J'ai l'impression qu'il était lui même là-bas.
- Il n'est pas pareil quand Emily n'est pas avec lui ça c'est sûr. Peut-être qu'elle lui a monté la tête?, répondit Sasha.
- Y'a même aucun doute. Enfin s'il est du genre à se faire influencer par une meuf juste pour le cul. C'est un pauvre type, lâcha Connie.
- Je l'ai toujours dis, fit remarquer Jean.
- Oui mais tu ne l'as jamais aimé. C'est pas pareil, dis je en souriant.
- Chinon... la fête de Freiner che vuikend, vous chy allez?, demanda Sasha la bouche pleine.
- Il fête quoi au juste?, questionna Marco.
- Le départ de.... ses parents...en vacances..? Je suppose...?, répondit Connie avec une perplexité déconcertante.
- Il veut faire une fête quoi. Juste une fête, affirmai je."
Sasha hocha la tête avant d'essuyer les restes de nourritures autour de sa bouche d'un revers de la manche. Glamour. Mais c'est aussi pour ça que je l'apprécie.
"Faut que je voie avec mon frère. Mais je pense que je peux me permettre une sortie si c'est le week-end. Tu viendras avec moi Jean?
- Pourquoi pas. Si c'est naze on pourra toujours partir avec ma caisse.
- Et vous, vous y allez du coup?, interrogeai je.
- Ouais carrément, Reiner m'a dit qu'il y aurait plein de bouffe, s'exclama Connie, visiblement fou de joie d'être un estomac sur pattes. Et puis Sasha vient aussi, on avait dit qu'on irait tous les deux.
- Oh... glissai je en lançant un regard un Sasha."
Elle se contenta de me sourire avant de baisser la tête, heureuse et gênée à la fois. Cela faisait déjà un moment qu'elle était attirée par Connie, les deux sortaient souvent ensemble et se voyaient quasiment tous les jours en dehors des cours. C'est alors que Marco prit la parole, en pleine hésitation :
"Je pense que ce sera un non pour moi. J'ai pas vraiment envie d'être pris pour cible de nouveau."
Un silence s'installa. On se regarda tous avant de faire tomber notre regard sur Marco dont les tâches de rousseur étaient rosées par la honte de revivre de tels souvenirs. Que ce soit l'expérience de la première cuite, la découverte de l'existence de ces photos ou l'humiliation de leur publication.
"On comprend, ne t'inquiètes pas, lui dis je d'un ton rassurant."
Il me fit un sourire, qui me parut plus triste que véritable.

Au soir, après une courte journée au lycée, je me rendis compte que mon frère n'était pas encore rentré. J'attendis patiemment son retour en cuisinant le repas du soir.
21h00. Il n'était toujours pas là. Je commençais à m'inquièter.
Après moult appels sur son téléphone et ceux de ses amis, mon niveau de stress était au maximum. Pas de trace de Livaï.

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