Free Me

Chapitre 13 : Armin

Les jours sans Eren, Reiner et Bertolt furent plus longs qu'initialement prévus. Tout ce qui s'était passé avait causé un grand calme dans la classe et notre groupe était dorénavant divisé. Je sentais que j'avais besoin des vacances qui approchaient à grands pas.
Alors que nous étions dans le premier week-end des vacances, Jean était présent à la maison avec Marco et Bertolt. On passait notre temps à jouer aux jeux de société et aux jeux vidéos. Je voyais que deux timides ensemble pouvait être bénéfique puisqu'ils réussissaient à se parler sans avoir honte. Le samedi soir, alors que nous étions dans la cuisine, Bertolt aida Livaï à cuisiner tandis que Marco et Jean mettaient la table. Je m'occupais de la salade en regardant ce monde graviter autour de moi avec un grand sourire de satisfaction.
"Ça te dérange si j'invite Petra ce soir?, demanda mon frère.
- Bien sûr que non. Tu sais, vous allez bien ensemble, dis je avec tendresse.
- Comment ça?, demanda t'il surpris.
- Vous êtes mignons. Et puis je l'aime bien.
- Ne dis pas n'importe quoi. Je ne veux pas être avec quelqu'un.
- Tu en as le droit Livaï. Je sais que ce n'est pas ça qui va t'empêcher d'être là pour moi.
- Bien sûr."
Livaï me prit contre lui pour m'embrasser avant d'inviter Petra.
Le repas était divertissant et on fut autorisés à dormir tous les quatre en bas dans le salon sur des matelas.

Jean restait aussi dormir le lendemain. On avait décidé de regarder de vieilles photos de nous lorsque nous étions amis en primaire.
"Tu avais une petite tête de patate, dis je en riant en montrant une photo de l'anniversaire de Jean en primaire.
- Ouais, j'étais un garçon qui mangeait bien. Et toi, regarde toi avec tes nattes. Ton frère adorait te faire des nattes.
- Ah oui! J'ai toujours voulu en faire mais ma mère ne m'en faisait jamais. Quand j'ai emménagé avec mon frère, il adorait apprendre des coiffures pour moi.
- C'est vrai que tu étais toujours bien habillée et bien coiffée.
- Ton frère était comme un papa très anxieux pendant sa première rentrée. Quand on a appris qu'il était seul à t'élever, beaucoup de mamans l'ont entouré pour l'aider, dit alors Petra en passant sa tête à travers le seuil de la porte.
- C'est vrai? Je le voyais pas comme ça quand j'étais petite, dis je.
- Oui. Il m'en a beaucoup parlé et puis on s'est rencontré à cette époque alors j'ai un peu suivi les péripéties. Il avait tellement peur de mal faire. C'était adorable, continua-t-elle.
- C'est moi qui suis adorable?, demanda Livaï.
- Oui, affirmai je en souriant.
- Tch. On va faire des courses, vous venez ou je vous fais confiance pour ne pas tout casser?
- On va rester là. Vous pourrez sortir en couple."
Livaï soupira avant de regarder Petra puis de me regarder. Il eut un petit sourire sur les lèvres.
"Bon, je vais arrêtez de dire que c'est pas le cas hein. Je vois que tu as compris et que ça te gêne pas.
- Pourquoi ça me gênerai Liv? Je suis heureuse que tu sois avec quelqu'un. Vraiment heureuse, annonçai je avec un grand sourire.
- Merci Elizabeth, répondit-il avec un sourire."
Ils partirent tous les deux et je vis Jean fouiller dans la boîte de souvenirs. Il retirait alors des photos pour les mettre sur le côté.
"Pourquoi tu en retires?
- Elles sont pas intéressantes."
J'en pris une dans ma main et vis de nombreuses photos avec Eren où nous étions ensemble. Je sentis alors un choc dans ma poitrine et les larmes finirent par monter très vite sur le coin de mes yeux. Jean me prit contre lui immédiatement.
"En fait.. tout le monde le traite de connard donc ça va... J'arrive à me raccrocher à ce mouvement de haine et trouver la force de le détester. Mais... Au fond, il me manque tellement... Il me manque tellement que j'ai une boule au ventre et un coup à la poitrine à chaque fois que je pense a lui. Je pense à lui tout le temps, tous les jours. Je l'aimais tellement... Et... Je l'aime tellement encore... Je sais que je ferai tout pour que ça redevienne comme avant malgré les blessures. Malgré tout ce qui s'est passé, je sais que je pourrai lui pardonner. Et là... là en voyant ces souvenirs, j'ai reçu un coup de fouet dans la gueule... Il me manque. Eren me manque.
- Eli... Il faut que tu penses à tout le mal qu'il a infligé..., commença Jean.
- Je sais Jean. Je le sais. J'y pense. Il t'a fait du mal en te forçant à précipiter ton coming-out. Il a fait du mal à tout le monde en les affichant sur Twitter. Putain, Bertolt me parle tous les jours. Je sais à quel point Eren a foutu la merde. Mais pour autant... Quand je suis avec Bertolt, je n'arrive pas à m'empêcher de penser à Eren... Je n'y arrive pas..., sanglotai je."
Jean me serra davantage contre lui et je laissai couler toutes les larmes de mon corps.