Free Me

Chapitre 8 : Christa

Ses amis se mirent à sa recherche et assez vite je finis par recevoir un appel de Petra, qui avait apperçu Livaï dans un bar pas loin de chez elle. Elle me dit qu'elle le ramènerait à la maison pour éviter les problèmes.
Avec la poitrine un peu plus légère, je pus aller me mettre en pyjama. Je restais scotchée à mon téléphone pour garder des nouvelles de mon frère via les messages de Petra.

Alors que j'étais en train de m'endormir, j'entendis la porte de ma chambre s'ouvrir et sentis quelqu'un se glisser dans mes draps.
"Tu pues l'alcool et la cigarette, murmurai je."
Il nicha sa tête contre moi et me serra fort contre lui sans rien dire.
"Livaï, tu pues l'alcool et la cigarette.
- Pas besoin de le répèter, dit il grochon.
- Tu pues...
- Eli, coupa t'il. Je suis pas d'humeur. Je voulais juste décompresser de ce boulot de merde.
- Désolé. Pourquoi tu ne te trouves pas un autre boulot? Il te rend si malheureux.
- Ce boulot paye vraiment bien. Et on a besoin d'argent dans cette maison. Le loyer, les factures, la bouffe... toutes ces dépenses... Sans oublier tes fonds pour l'université.
- Merci Livaï, dis je tendrement à cette attention. Mais le plus important c'est quand même que tu sois heureux."
Il ne répondit pas et nicha sa tête contre mon épaule. Je n'avais pas l'habitude de voir Livaï ainsi, de le voir s'abandonner tout entier pour oublier ses priorités. Je me tournai alors vers lui pour faire face à un visage détruit par l'alcool et la peine. Son regard, que je sentais fatigué de sa nuit et de sa vie me frappa. Je caressai tendrement son visage du bout des doigts et il ferma les yeux.
"La prochaine fois, envoie moi quand même un message pour que je sache où tu es. Je me suis inquiétée. Tu es tout ce que je j'ai. Sans toi, je ne serai jamais partie de l'enfer que je vivais chez les parents.
- Excuse moi... je voulais pas que... que tu me vois comme ça..., chuchota t'il presque inaudiblement."
Je lui embrassa le front délicatement, prenant momentanément la place de la grande soeur et le serra contre moi.
"Ce n'est pas grave. Tu as besoin de repos, lui chuchotai je."

Le lendemain, après une bonne douche, je me dirigeai vers la cuisine pour préparer un petit déjeuner pour mon frère et lui laissa un petit mot avant de partir pour le lycée.
Jean me paraissait être maussade ce matin là et je dois avouer que je n'avais pas vraiment l'envie de lui en parler. Je ne voyais pas la fin des problèmes et je commençai à en avoir assez. Mais il faut croire que la vie aime bien vous enculer à sec. Figurativement bien sûr. (Oui la métaphore utilisée était violente).
Lieu des faits : cours d'allemand. Heure des faits : 16h. Crime : Être mise en bînome avec Eren Jager pour un devoir à la maison. Je reçus des regards de sympathie de la part de mes amis. Malgré mon insistance auprès de la professeure, je ne pus changer. À la fin du cours, un Eren peu confiant vint me voir.
"Salut Eli... On pourrait peut-être se voir demain pour le devoir d'allemand?
- Oui, dis je rapidement, ce qui le surprit. Plus vite ce sera fait, moins j'aurai affaire à toi. Et puis tu es bon en allemand. En une heure ce sera terminé.
- Ou...oui sûrement, glissa t'il, le regard baissé."
Serait-ce de la déception que j'entends dans ta voix? Non. Impossible.
"On se voit chez moi?, demanda t'il.
- Non. À la bibliothèque. 16h. À demain."
Mon ton était sec, presque cassant, mais il était hors de question que je me fasse avoir une deuxième fois.

Je repartis avec Jean chez moi et on se posa dans la chambre après avoir vu Livaï endormi dans le canapé.
"Ça va ton frère?, demanda Jean.
- Je sais pas trop... Je crois qu'il est en plein burnout. Je vais aller le voir, je me doute qu'il ait mangé.
- Ça marche, je t'attends, dit Jean en me faisant un mince sourire."
Je descendis alors et me stoppa en plein milieu des escaliers lorsque j'entendis mon frère parler, visiblement au téléphone : "Hmm? Non ça va. Oui j'ai dormi, je me suis endormie avec Elizabeth. Ouais, t'inquiètes pas, elle a été une vraie petite infirmière ce matin, j'ai eu un cachet pour le mal de tête et un smoothie pour la nausée donc je vais bien. Je suis juste... fatigué. Non passes pas aujourd'hui. Elle..Eli est là, je veux pas trop la déranger. Je sais... Je le sais mais... Je sais même pas ce que je pourrai lui dire. Du genre : Salut Eli, je te présente quelqu'un que tu connais déjà et on est peut-être ensemble. Peut-être hein. Parce que ton grand-frère a du mal à faire confiance à quelqu'un et j'ai même pas envie d'évoquer pourquoi... Non... Je.. Écoute, j'te rappelle plus tard... Ouais... Bisous."