Chapitre 7

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Main dans la main, Raphaël et moi avancions jusqu'à la piste de danse. Heureusement pour moi, nous étions éloignés de mon âme-soeur et sa maitresse, maîtresse dans le genre lui c'est le chien attaché à une laisse que l'autre détient (et non l'autre terme du mot maîtresse ). Mes mains posés sur l'épaule de Raphaël, les siennes sur mes hanches, nous dansâmes lentement, rythmés par le doux morceau.

-Et que faîtes-vous dans votre vie, Allyson? Vous n'avez ni l'odeur ni l'apparence d'une louve.

-En effet, je n'en suis pas une. Et pour répondre à votre question, je suis écrivaine. Mais encore aucun de mes ouvrages n'a été édité.

On se demandait bien à cause de qui.

-C'est intéressant. Et dans quel domaine écrivez-vous?

Il me fit tourner sur moi même puis d'un geste un petit peu brusque, il me pressa contre lui.

-Généralement dans la romance, mais aussi dans le fantastique.

-Comme les loups ?

-Ce n'est pas exactement pareils. Mais il m'ait déjà arrivé d'écrire sur eux, oui.

Ses yeux d'Appolon étaient ancrés dans les miens, et je m'obligeai donc à détourner le regard pour ne pas trop rougir. Heureusement que je n'avais pas bu d'alcool, dans le cas contraire la situation aurait vite dérapé.

-Vous êtes ravissante. me complimenta t-il en se penchant un peu plus vers moi.

-Euh, merci.

Mais à quoi jouait-il? Il savait que j'étais déjà accompagnée d'un homme! La raison des hommes me dépassait de loin. Alors que je voyais mon âme-soeur et sa copine se rapprocher de plus en plus de nous, la nervosité me noua l'estomac. J'en étais presque à suffoquer en plus de cette robe étouffante. Aussitôt, je me détachai de l'emprise de Raphaël.

-Excusez-moi, j'ai besoin de prendre l'air.

Me pressant d'arriver dehors avant de m'évanouir, j'arrivai enfin à la sortie. L'air frais me fit énormément de bien et j'eus l'impression de remonter à la surface de l'eau après y avoir été plongée un long moment. Ces auras d'Alpha étaient trop lourd à supporter, c'en était étouffant. Mais mon repos fut de courte durée. J'entendis très distinctement quelqu'un descendre les marches rapidement derrière moi.

-Vous êtes sûre que vous allez bien?

Je me retournai vers lui avec un mince sourire aux lèvres.

-Je vous assure, Raphaël, je me sens bien.

Il se positionna à côté de moi tandis que je levais le regard sur les étoiles.
Avant, j'allais dans mon petit jardin presque tous les soirs afin d'y contempler les étoiles. Mais depuis mon enlèvement, beaucoup de mes habitudes avaient dû changer.

-Elles sont belles n'est-ce pas? Les étoiles. lui dis-je en reposant mon regard sur lui.

-Presque aussi belle que vous.

Il ne leur avait même pas jeté un coup d'oeil, son regard restait fixé sur moi, et moi seule.

-Votre Alpha devrait faire plus attention à vous, vous êtes une femme magnifique.

Alors que nous étions face à face, il posa presque tendrement sa main sur ma joue gauche, puis son visage s'approcha lentement du mien. Je ne pouvais pas reculer, j'étais trop obnubilée par ses prunelles bleues polaires. Son visage ne s'était même pas approché de plus de dix centimètres de mon visage qu'une voix gronda juste à côté de nous.

-Laisse-là, Lorenzo !

Nous nous tournâmes en même temps vers l'origine de la voix qui provenait tout simplement de la personne la plus chiante de mon entourage.
Comment avais-je pu me permettre d'oublier la présence de mon âme-soeur dans ce bâtiment!
En revanche, quelque chose ne m'avait pas échappé dans ses paroles.
Soit j'étais dingue, soit il l'avait véritablement appelé Lorenzo. N'était-ce pas Raphaël son prénom ?

-Qu'est-ce que tu fais ici?! lui demanda furieusement mon lié en me tirant par le poignet.

-Je te rappelle que c'est une soirée conviée à tous les Alphas. Mais c'est à toi que je devrais poser la question. C'est insultant pour notre peuple de te croire Alpha alors que tu ne contrôle qu'une misérable meute de chien-chien lèche-culs.

-Si tu pouvais fermer ta gueule, ça nous éviterait de se faire agresser par ton haleine fétide.

Alors que le courroux de mon âme-soeur augmentait encore et que son emprise sur mon poignet se resserrait, "Lorenzo" tourna son attention vers moi.

-Lâche cette pauvre petite chose, tu vas lui briser le poignet si tu continues comme ça.

Reprenant le peu de sang-froid qu'il lui restait, mon âme-soeur relâcha un peu son emprise sur moi et m'attira un peu plus à lui.

-Comment as-tu osé la touchrr alors qu'elle ne t'appartiens pas?

-Oh, elle était à toi ? Je l'ignorais. Mais ça c'est peut-être parce qu'elle ne porte ni ton odeur, ni ta marque. Fais gaffe, frangin, je pourrais te la piquer.

Et sur ces mots, il fit demi-tour et se dirigea vers le parking.

-Bonne soirée, Allyson.

Une fois qu'il fut monté dans sa voiture, je me remémorai les phrases qu'il avait dites avant de disparaître. Avait-il véritablement dit frangin ou l'avais-je imaginé ? Toute cette histoire devenait de plus en plus compliqué.

Bordel, je suis perdue.

Âme-Soeur PrisonnièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant