Âme-Soeur Prisonnière

Chapitre 22

Lorsque je m'étais endormie, je m'étais sentie comme aspirée par un trou noir, un qui m'emmena de nouveau dans ce lieu maudit. Cette fichue forêt qui n'en finissait pas. Mais cette fois-ci, pas de loup, pas de voix bizarre, rien du tout. J'avançai en trainant des pieds, les bras autour de mon corps comme pour me réchauffer même si je ne ressentais pas la température. Plus j'avançais, plus les arbres me devenaient familiers. Allais-je encore tomber sur le lac, là où je mourrais sans cesse chaque fois que je venais ici? Non. Au lieu de ça, je faisais face à une grande maison de luxe. Je remarquai que les lumières étaient allumées à l'intérieur. Mais qui pouvait bien vivre ici, en plein milieu d'une fôret? Je frappai à la porte, mais personne ne vint m'ouvrir. De longues secondes plus tard, elle s'ouvrit d'elle-même. Si je ne savais pas que c'était un rêve, je me crus folle. J'entrai prudemment dans la bâtisse et appellai quelqu'un, n'importe qui qui pourrait m'expliquer où j'étais. Mais personne ne vint à ma rencontre. Je continuai d'avancer, observant les lieux. Tout était en ordre et la pièce avait été nettoyée de fond en comble, aucun grain de poussière sur les meubles et bibelots.

Alors que je me perdais dans ma contemplation, j'entendis un bruit qui provenait de l'étage du dessus. On aurait dit qu'un objet était tombé sur le sol. Je montai prudemment les escaliers puis m'engageai dans le long couloir, cherchant de quelle pièce provenait ce bruit. Il retentit encore alors que j'ouvrais la porte du fond. Je me figeai en découvrant la scène. Il n'y avait pas de cadavre, pas de loup, rien d'aussi effrayant, non. C'était une tout autre chose, à laquelle je ne m'étais pas attendue. Je me surprise en ressentant les mêmes sentiments stupides qu'avaient éprouvés ces femmes qui découvraient leur amant dans le lit avec une autre. Mon âme-sœur était là en pleine action avec la pouffiasse qui n'avait cessé de le coller lors de la soirée de Gabriel. J'avais toujours pensé détester cet homme, aujourd'hui, je remarquais que je m'étais trompée. Depuis qu'il m'avait sortie de cette cellule, j'avais bel et bien commencé à éprouver une certaine affection envers lui, et je ne m'en étais même pas rendue compte. Jusqu'à maintenant.

J'essuyai rageusement mes larmes, me trouvant stupide en ce moment même. C'était l'une des raisons pour laquelle j'avais toujours évité les hommes, je redoutais toujours l'infidélité. Malgré que ceci était un rêve, je ne pouvais m'empêcher de penser que tout ceci pouvait être vrai. Mais qu'est-ce que je racontais? Lorsqu'un loup trouvait son âme-sœur, c'était pour la vie! Et pourtant. Je secouai la tête pour cesser de regarder cette scène horrible et sortis d'ici en courant, évacuant ainsi mon trop d'émotions. Mais je m'arrêtai net dans ma course en sachant où je me trouvais à présent. Encore ce lac?! Y en avait marre! J'allais finir par devenir folle à tourner en rond comme ceci!

-Allyson?

Je me surpris à grogner. Je commençai à avoir le même caractère que ces boules de poils.

-Allyson! Réveille-toi!

Je fermai les yeux et les rouvris brusquement, faisant face à Lorenzo, inquiet.

-Qu'est-ce qu'il y a? lui demandai-je en m'étirant.

-Tu pleurais pendant ton sommeil. Tu fais souvent des cauchemars?

Oh... Nous n'eûmes pas le temps d'en discuter. La porte s'ouvrit dans un affreux grincement. Un loup entra dans la pièce, un que je n'avais encore jamais vu. Il s'avança vers moi et me tira par l'avant bras, me forçant à me lever.

-Jay t'attend dans son bureau. C'est juste au bout du couloir. Tu ne devrais pas te tromper, c'est la seule porte noire. m'informa le loup. Quant à toi, suis moi. ordonna-t-il à Lorenzo alors que je voyais sa respiration accélèrer.

Il ne se leva pas et alors le loup lui jeta son pied dans la figure. Lorenzo tomba sur le sol, crachant un liquide rougeâtre sur le sol. Le loup l'attrapa par les cheveux et le tira vers la sortie.

-Ne t'inquiète pas pour moi. Tout va bien se passer. me rassura Lorenzo avant que le loup ne le tire plus violemment.

S'ils allaient le torturer? Pire, le tuer? Je n'y pensai pas plus et sortis prudemment de ma prison. Il n'y avait personne dans le couloir, Lorenzo et l'autre avaient été rapides. Peut-être pourrais-je m'échapper d'ici, et prévenir tout le monde de l'endroit où se trouvait la meute de Lor-, euh Jay, afin qu'ils viennent sauver Lorenzo, le vrai. Mais, pas de chance pour moi, une porte s'ouvrit et Jay en sortit, légèrement furieux.

-Tu es en retard. me fait-il froidement remarquer avant de me faire signe d'entrer dans ce que je pensais être son bureau.

Je le suivis et m'assis sur un fauteuil lorsqu'il m'en donna l'ordre. Il fit de même derrière son bureau puis croisa les mains en me fixant avec intérêt.

-Mon vrai nom est Jay, mais je suppose que mon frère jumeau t'a mise au parfum. Alors, comment trouves-tu ta nouvelle cellule?

Le fait qu'il puisse être au courant que j'avais été enlevée par mon âme-sœur me traversait l'esprit. De toute façon, qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire?

-Qu'est-ce que tu me veux? Pourquoi m'avoir enlevée? C'est pour ça que tu as proposé de m'échanger à la meute ennemie lors de la réunion? C'est toi qui cause tous ces malheurs?

-Doucement, doucement! C'est une question à la fois, trésor.

Je croisai les bras sur ma poitrine et le défiai du regard.

-Puisqu'on en est à se donner des surnoms, puis-je t'appeler "petit con"?

-Je vois que tu aimes rigoler. Sur ce point, on est pareils. J'adore rire sur le malheur des autres. D'ailleurs, ton rêve ne t'a pas trop secouée?

Quoi? Mais, comment était-il au courant de cela? Il ne pouvait tout de même pas lire dans les pensées des gens? À moins que Lorenzo et Jay soit bel et bien la même personne. Après tout, Lorenzo est parti avant moi. Je ne l'avait pas revue depuis qu'il avait quitté la cellule.

-Comment sais-tu pour les rêves que je fais?

-Je le sais parce que c'est en parti grâce à moi qu'ils se sont déclenchés. me confia-t-il en se penchant encore plus vers moi.

Quoi?