Chapitre 17

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Je me réveillai subitement avec l'impression de toujours être dans cette sombre forêt maudite. Heureusement, mon corps était intact si ce n'était la sueur qui dégoulinait sur mon front. De toute façon, je n'avais rien fait dans mon rêve si ce n'était que marcher encore et encore. Mon maudit rêve. Et cette voix...

-Mon amour, ça ne va pas? me demanda une voix juste à côté de moi.

Ah oui, je l'avais presque oublié celui-là. Je me tournai vers mon âme-sœur encore à moitié endormi. Mon sommeil turbulent avait dû le réveiller.

-Oui, tout va bien. Rendors-toi.

Il ne se fit pas plus prier et s'écroula sur le matelas, les yeux clos, quelques mèches brunes lui retombaient sur le visage. Je ne pu m'empêcher de sourire en me disant qu'il était mignon lorsqu'il roupillait. Et je le perdis aussitôt après l'avoir pensé.

Ayant besoin d'air, je sortis du lit, enfilai des chaussures et un manteau puis sortis de la chambre luxueuse sans faire de bruit. Une fois dehors, je pris une grande inspiration puis expirai longuement en fermant les yeux. Je ne savais pas si c'était ma nouvelle condition de lycanthrope qui faisait cela ou seulement la haute température, mais je trouvais que la nuit était plutôt douce ce soir, ni glaciale comme la plupart du temps et encore moins chaude. Lorsque je rouvris les yeux, je fixai le ciel me sentant tout à coup un peu perdue. Ce rêve me laissait perplexe.

-Ally! Comme on se retrouve! s'écria une voix enjouée à ma gauche alors que je me tournais justement dans cette direction pour appercevoir le propriétaire de cette douce voix mélodieuse.

C'était Lorenzo qui se tenait à moins de deux mètres de moi. J'avais tellement eu la tête dans les étoiles que je ne l'avais même pas entendu venir. Je souris en le saluant.

-C'est donc ici que tu séjournes. fait-il remarquer en regardant l'hôtel juste derrière nous.

-Oui, en effet.

-Comme c'est étrange, moi aussi j'ai pris une chambre ici.

-C'est vrai? m'étonnais-je.

Si Lorenzo était aussi dans cet hôtel, je risquais alors de le croiser encore bon nombre de fois. Je ne savais pas si je devais m'en réjouir ou m'en plaindre. Après tout, la dernière fois que mon lié et Lorenzo se sont croisés, mon âme-sœur l'avait frappé et dire qu'il n'y avait pas au moins mis la moitié de sa force serait mentir.

-Mais dis-moi, que fais-tu ici, toute seule en pleine nuit? L'endroit n'est pas très sûr.

-Je regardais le ciel. Rien de plus. Et puis, je sais parfaitement me défendre. Si tu faisais un jour l'erreur de me provoquer, tu verrais alors toute l'étendue de mon immense puissance et... Mais pourquoi tu te moques? Arrête de rigoler! me plaignis-je en partant tout de même moi aussi dans un fou rire.

Il était certain que Lorenzo était bien mieux que mon âme-sœur, lui au moins savait rire, il ne passait pas le plus clair de son temps a enfermé des gens contre leur gré. Peut-être que c'était à lui qu'on aurait dû me lier finalement. Lorenzo prit une profonde inspiration puis regarda le ciel.

-Tu as raison d'admirer le ciel, ce paysage est vraiment magnifique. Mais il sera encore mieux dans quelques jours.

Ces mots attirèrent ma curiosité.

-Pourquoi serait-il plus beau?

-Mais grâce à la pleine lune, bien-sûr. me répond-il en se tournant vers moi, il était tellement proche que je crus de nouveau qu'il allait m'embrasser.

Bien-sûr, la pleine lune! Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt? C'était pour ça que j'allais si mal tout à l'heure, ces vomissements, ces nausées, tout ça, c'était l'effet de la pleine lune. Je jetai un coup d'oeil au croissant de lune dans le ciel, entouré de milliers d'étoiles. J'allais bientôt encaisser ma première transformation.

-Ally, ça ne va pas?

-Si, si. C'est juste que... Je crois que je vais rentrer. Je suis fatiguée et si mon partenaire s'est réveillé, il va sans doute se demander où je suis passée, et je n'ai clairement pas envie de faire face à tous ces loups qui se metteront à ma recherche.

Je me dirigeai vers l'entrée de l'hôtel lorsque je ressentis une forte douleur. Je crus d'abord que mon estomac faisait des siennes, ou bien que j'allais régurgiter le peu qu'il contenait, mais quand je baissai le regard vers mon ventre, une grosse tâche rougeâtre s'étendait sur mon tee-shirt, ma veste ouverte me permettant de le voir. La douleur me fit tomber à genoux. J'avais soudainement très froid, ma chaleur corporelle s'évaporant petit à petit. Je ressentais clairement la chose plantait dans mon dos, mais je ne pouvais l'identifier clairement. J'essayais de respirer difficilement, mais je reçus un coup brutal sur le sommet de mon crâne, et presque aussitôt, mes yeux se fermèrent et je sombrais dans le noir total.

Âme-Soeur PrisonnièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant