Chapitre 10 - La chef

63 8 0
                                    

La matinée se passa plutôt bien, les profs m'avaient tous souhaités un bon rétablissement. Quant à mes camarades de classes, ils me regardaient comme une bête de foire.

Des rumeurs disaient que j'étais revenue d'entre les morts, d'autres disaient que le diable avait pris possession de mon corps, vu que j'avais craché du sang.
Ces rumeurs me faisaient rigoler. C'était stupide, les gens ne pouvaient pas vivre sans rumeur.


Tiago toujours à mes côtés, ne me lâchait pas la main de peur qu'il m'arrive quelque chose.
Nous étions à une table dans la cafétéria. Tyler et Ben étaient à la table des populaires avec leurs potes.

Je vis au loin Eli qui cherchait une table. Elle croisa mon regard et je lui fis signe de venir manger à notre table.

Elle posa son plateau et un ordinateur sur la table. Je pensais les sourcils un peu perdu. Eli dut le voir puisqu'elle se justifia.

- Je ne me sépare jamais de mon ordi. Je suis une geek.

Je lui souris pour la mettre plus à l'aise. J'aimais bien cette fille.
Mes frères arrivèrent vers notre table et s'assirent à côté d'Eli.
Cette dernière baissa les yeux à la vue de ces deux colosses.

- Eli, je te présente mes frères, je pointais Ben et Tyler de la main, voici Ben et Tyler.

Ben la salua d'un sourire, alors que Tyler lui fit un clin d'œil. Eli se mit à rougir, elle était devenue rouge comme une tomate.

- Tyler veut tu ...

Je ne pus finir ma phrase. Un groupe armé fit irruption dans la cafétéria.
Ils portaient tous des pantalons treillis militaires et des caches nez avec les mêmes motifs.

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


Un des hommes de ce groupe tira en l'air

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


Un des hommes de ce groupe tira en l'air. Tous les lycéens se jetèrent au sol pour se protéger.
Tous sauf moi, je pris mon glock et le pointa en direction de ce gang.

Un des hommes se rapprocha de moi, d'un pas déterminé.

- Katerina Anderson, c'est un honneur, me dit-il.

Il me fit un salut militaire. Je restais s'en voix. Puis, je compris, ça ne pouvais être que ça.
Mais je n'avais pas encore l'âge. La peur me tordait les tripes, je n'étais pas encore prête. Je me ressaisis pour ne pas tomber dans les pommes.

- Montrez-moi tout votre tatouage, j'ordonne d'une voix rauque.

Ils enlevèrent tous leurs t-shirts.
Je pus observer leurs tatouages en formes de cœur. Comme celui de ma mère à l'exception qu'elle avait rajouté des épées et des flammes.

- Mon anniversaire n'est que dans trois mois, pourquoi êtes vous là ? Je leur demande.

Celui qui s'était avancé reprit la parole.

- Chef,les gangs se sont tous réunis et ont voté votre exécution avant votre 18e anniversaire.

Je vis Tiago et mes frères se crisper par cette révélation.

- Nous sommes venus ici, aujourd'hui, pour que vous deveniez notre chef et que l'on puisse vous protéger. Reprit-il.

Ma vie était en danger depuis mon enfance, le danger, la torture ne me faisaient pas peur, mais la mort m'effrayait.
Après tout, j'étais qu'une humaine.
Ma décision était prise.

Je me tournais vers mes frères et leur dis :

- Appelez les parents ditent leurs que  leur fille va devenir le chef du gang du cœur.

Tiago se releva brusquement sous l'effet de ma révélation. Il me prit par les épaules et me regarda droit dans les yeux.

- Fait pas ça ! Ne deviens pas leur chef, commença t-il, on trouvera une solution. S'il te plaît, me supplia t-il.

Je mis mes mains de par et d'autre de son visage.
Je voulais que chaque mot que j'allais dire, le soulage de cette culpabilité.

Il se sentait coupable de ne pas avoir su me protéger.


- Je t'aime. Je veux me protéger, mais je veux aussi vous protéger. Je vais faire bouger les choses.
Je ne veux pas qu'un jour, tu trouves mon cadavre dans une rue délabré ou que tu essayé de me chercher après qu'on, m'ai enlevé. Je veux vivre et non survivre. Tu m'apprends à vivre Tiago. Ce soir, je viendrais te voir chez toi. Compris ?


Il essuya une larme qui coulait de mon visage. Il me fit un câlin et me chuchota à l'oreille :

- Ma douce et courageuse copine. Vas-y et montre-leur qui est le chef.

Je pouffais et me retournai vers mes hommes, la tête haute et le buste en avant.

- On peut commencer l'initiation.

Je me retournais vers le reste de la cafétéria, tous me regardaient choquer par la situation.

- Partez de la cantine, n'y revenez sous aucun prétexte, je hurle.

Mes frères et Eli ne bougèrent pas d'un millimètre.

- Eli, je lui dis, je ne veux pas que tu votes ça. Va dans le couloir avec mes frères.

Ces derniers voulurent protester, mais je les stoppai dans leurs élans.

- Les gars, je vous aime, mais l'initiation va être violente pour moi. Je ne veux pas que vous voyiez ça.

Ils me prirent dans leurs bras et partirent dans le couloir.
Il ne restait plus que Tiago. Il ne voulait pas me laisser et pour tout vous dire, je voulais qu'il reste.

- Vous êtes prêtes Chef ? Me demanda un de mes gars.

- Oui, je lui réponds.

- Notre initiation se fait en quatre étapes.
"
La première : les membres du gang vont vous donner un coup de poing chacun.

La deuxième : vous devez jurer fidélité au gang.

La troisième : les membres vont vous entailler la peau.
Et la quatrième : le tatouage."


Je hochais la tête, pour leur dire que j'avais compris.
J'enlevais mes armes et les posai sur la table à côté de moi.

- Pour les coups de poings et les entailles, ne touchez pas à mon visage.

Ils acquiescèrent. J'enlevais mon t-shirt pour que le tissu ne soit pas abîmé et que je puisse le remettre.

Tiago se recula de moi et le premier coup arriva.
Je me courbais en avant, le souffle coupé. Les autres coups arrivèrent peu après, toujours plus violent le dernier.
Aucun son ne sortait de ma bouche.

Je ne sais pas combien de temps, c'était écoulé après le dernier coup, mais je restais au sol pour reprendre mon souffle.

Après quelques minutes, je me relevais avec difficulté, sans l'aide de personne.
Tiago voulut m'aider, mais on l'en empêcha, en lui expliquant que cette épreuve était la mienne.

-Jurez-vous fidélité à ce gang ? Vous le protégerez de votre vie, vous guiderez vos hommes avec intelligence et respect ?

On aurait dit un mariage. Mais en fait, c'était le cas, je me marier avec le gang.

- Oui, je réponds sur de moi.

Ils prirent tout un couteau et me dire de m'allonger sur la table. Je m'exécutais et ils commencèrent la troisième étape.

Au bout de la 15e entaille, je me mis à hurler, à bout de force.
La douleur était insoutenable. Elle faisait ressortir des souvenirs que j'avais enfouis en moi.

Après avoir terminé la 3e étape, ils voulurent soigner mes plaies.
Je les stoppèrent d'une main tremblante. Je fermais les yeux et activa mon pouvoir du feu.
Mon corps en entier s'embrasa, mes plaies se refermèrent, ne laissant que de petites cicatrices.

Je réouvris les yeux et vis les hommes du gang stupéfié. Je me mis à rigoler face à leurs visages.

- Habituez-vous les gars, ce ne sera pas la dernière fois que vous verrez ça, je leur dis.

Ils m'apportèrent de l'eau et commencèrent mon tatouage entre mes seins.

J'y avais rajouté les cinq éléments.
Une fleur plantée dans un cœur en feu.
Le cœur dégouline d'eau et une sphère violette l'entoure.
Pour l'aire, c'était plus compliqué. J'avais eu alors l'idée de faire comme si l'une des valves de mon cœur était une cheminée qui crachait de la fumée.

Après trois ou quatre heures de travail, mon tatouage était magnifique.

Pendant tout ce temps, j'avais pu faire la connaissance de quelques gars de mon gang.

Erwan était mon second, c'était le gars qui avait parlé en premier. Il devait avoir 30 ans. Il avait un profond respect pour ma famille.

En fait, tous les hommes du gang, qui étaient restés après sa chute, avaient un profond respect pour ma mère.
Ils n'avaient jamais aimé mon grand-père. Ils le trouvaient fou et incohérent dans ses décisions. Eduardo Sanchez n'apportait que tristesse et mort. Sa mort a été une délivrance pour ces hommes.












Le phoenix : l'héritageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant