Voyage en Terre du Milieu

Chapitre 11

Le matin du départ arriva.

Le cœur lourd, Lyana se leva, s'habilla et après un rapide petit déjeuner, elle rejoignit Thranduil, Legolas, Molián et Periél devant les écuries.

Le roi et le prince était ému par la tristesse qui se lisait dans les yeux de l'elfine. Ils la serrèrent dans leurs bras et quand elle s'éloigna d'eux, elle leur dit:

-Merci pour tout. Ce seront les plus beaux moments de ma vie.

-Ayez confiance Lyana, vous en vivrez d'autres! Répliqua immédiatement Legolas.

Une escorte de dix gardes, dirigés par Periél, accompagnaient Lyana.

Ils montèrent à cheval et attendirent.

-Lyana? Demanda Thranduil. Il attendit qu'elle le regarde. Voici un cadeau pour vous. Il lui prit la main et la mena vers une belle jument à la robe argentée éclatante. Elle s'appelle Selena. C'est une descendante des chevaux elfiques. Elle vous sera fidèle jusqu'à la mort.

-Comment pouvez-vous le savoir? Demanda la jeune elfine.

-Il y a dans ce royaume un elfe qui a le don de discerner les liens entres elfes et animaux. C'est lui qui m'a dit que cette jument t'étais destinée.

-Merci, Majesté.

Legolas s'avança alors avec Molián.

-Nous avons préparé cela pour vous notre amie. Dit Molián.

-J'espère que c'est à votre goût, Lyana.
Annonça le prince sylvestre.

Lyana, en voyant le bijou sentit les larmes lui piquer les yeux et ne put résister à l'envie de les serrer dans ses bras.

-Merci, il est magnifique! Je penserai toujours à vous deux quand je le porterai.

Periél toussota et Lyana se détourna de ses premiers vrais amis.

-Il est temps de partir ma Dame.

-Je viens.

Elle monta sur Selena gracieusement et jeta un regard aux trois personnes qui lui manqueraient plus que tout au monde.

-J'espère vous revoir, mes amis.

-Cela sera le cas! Dût-il s'écouler des siècles! Le roi avait l'air enthousiaste en disant cela.

Lyana se tourna complètement vers eux et leur dit:

-Je reviendrai. Attendez-moi.

Elle tourna le dos et mit sa jument au trot pour rattraper la colonne de gardes qui avait avancé, s'enfonçant dans la forêt.

Son cœur lui faisait mal. Elle s'était attachée à ces personnes et la séparation n'en était que plus difficile.

Elle ouvrit la main et vit qu'elle serrait contre elle le bracelet offert par Molián et Legolas.

Elle le mit sur son poignet gauche et pensant à eux.

Le voyage continua, paisible, pendant plusieurs jours.

Ils traversèrent dans le sens de la largeur la Forêt Noire, autrefois nommée Vert-Bois-Le-Grand, jusqu'à atterrir en plein air.

Lyana inspira. Elle ne connaissait de la Terre du Milieu que les grottes de Mirkwood.

Elle eut soudain envie de faire demi-tour et d'aller rejoindre sa famille d'adoption.

Mais elle avait promit. Et puis, elle vit dans sa tête les regards déçus de Thranduil et Legolas.

Elle ne voulait pas les décevoir. Alors, elle obéirait.

-Cette Forêt... va me manquer. Murmura t-elle. J'ai le sentiment que là est mon foyer.

Periél qui avait entendu avait sourit.

-Vous êtes bien sans nul doute une elfe sylvestre, Lyana.

Lyana lui sourit et ils reprirent leurs route.

Les jours suivants furent aussi calmes que les précédents. Ils avaient traversé le grand fleuve Anduin et se touvaient maintenant dans un col des Monts de Fer.

Lyana regardait les hautes parois qui s'élevaient à gauche et à droite du groupe.

Elle se souvint de cette histoire du neveu de Charlemagne. Comment s'appelait-il déjà? Ah! Oui!... Roland!

Elle s'imaginait des pierres tomber d'en haut pour venir les lapider.

Paniquant légèrement, elle hâta l'allure.

Enfin, le matin du cinquième jour, ils passèrent sur un gué qui enjambait la Bruinen.

Quelques mètres plus loin, Lyana posa ses yeux sur une vallée enchanteresse, une ville accrochée à flan de montagne, nimbée de soleil et une étendue recouverte d'arbres en bonne santé.

Lyana en fut subjuguée. La délégation pénétra dans la cité en passant par un pont en pierre étroit qui permettait de passer au dessus du vide.

Là, sous un arbre, Lyana vit deux personnes. Deux elfes bruns. Le premier avait l'air très sage et infiniment vieux tandis que le deuxième, malgré son air sérieux, semblait être plus joyeux.

Ce dernier esquissa même un léger sourire, après avoir eu l'air étonné.