Octobre 2018
Louis
Un comprimé, une gorgée.
C'était un mécanisme simple, un mécanisme simple mais qui pourtant aurait des répercutions significatives sur sa vie.
Un autre comprimé, une autre gorgée.
A combien en était-il déjà ? Il ne se rappelait pas. Les médicaments n'avaient pourtant pas commencé à agir, mais il avait l'esprit embrumé. Embrumé par un passé qui lui paraissait douloureux tant il avait été beau, par un présent qu'il ne supportait plus, et par un futur qui s'effacerait d'ici quelques minutes.
Un énième comprimé, une énième gorgée.
Au moins pouvait-il affirmer qu'il avait eu une belle vie. Il aurait aimé pouvoir se concentrer sur tous les bons moments qu'il avait vécu, mais tout ce à quoi il pensait était aux évènements de ces quatre derniers mois. Il ne voyait que l'obscurité, que la douleur physique, que la souffrance psychologique.
Il aurait aimé écrire une lettre d'adieu à sa famille, mais il n'en avait plus la possibilité depuis qu'il avait perdu la vue, et de toutes les façons il n'aurait pas su quoi leur dire. Après tout, à quoi bon ? Ils savaient qu'il ne supportait plus de vivre, que chaque jour était une déchirure de plus. Que dire à part qu'il n'était heureux que lorsqu'il retrouvait Zayn et sa vue dans ses rêves ? Que dire à part que ce moment de plénitude était toujours balayé par la douleur qu'il éprouvait chaque matin en se réveillant et en constatant que ce n'était qu'un rêve, et que sa vie n'était devenu qu'un cauchemar sans fin ?
Il tâtonna, passant ses doigts sur sa table de chevet. Il lâcha un soupir de satisfaction en comprenant qu'il ne restait plus aucun comprimé, qu'il les avait déjà tous avalés.
A vrai dire, ces deux dernières semaines avaient été les plus paisibles qu'ait vécu Louis depuis l'accident. Il avait été plus calme, plus serein, plus coopératif. Sa famille en avait été soulagée, croyant qu'il commençait finalement à se faire à sa nouvelle condition, alors qu'en réalité, c'était tout simplement parce qu'il avait décidé de se suicider.
Il n'avait pas peur de la mort, du moins, il n'avait plus peur. La vie n'avait plus rien d'autre à lui offrir que de la rancœur et la tristesse, alors il n'en voulait plus. Il était à même d'accepter la mort à bras ouverts.
Oui, il avait eu une belle vie.
C'est pourquoi il se contenta de s'allonger dans son lit, un sourire paisible sur le coin des lèvres.
Sa mère l'avait laissé seul à la maison le temps de faire les courses, et cela avait été suffisant pour qu'il agisse.
Il sentait déjà les effets des médicaments opérer, son esprit s'évadait déjà.
Il avait tellement envie de dormir. De dormir et de ne plus jamais se réveiller.
Louis était conscient que son acte était égoïste, mais il avait si mal qu'il oubliait parfois même à quel point cela briserait sa famille de le découvrir ainsi.
Sa mère s'était arrêtée de travailler pour s'occuper de lui. Elle avait mis sa vie entre parenthèse pour lui, alors à travers son acte, il ne faisait que lui rendre sa liberté. Du moins, il s'en était convaincu.
Nous étions le 12 octobre. La douceur de l'automne parcourait sa chambre grâce à la fenêtre ouverte, recouvrant sa peau de frissons lui qui n'était encore qu'en t-shirt. Une odeur boisée caressait ses narines, et le silence l'accueillait, comme si la terre s'était arrêtée de tourner pour honorer sa mort.
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Blinded [L.S.]
Fanfic"[...] Ils disent que l'Enfer dévore de ses flammes rouge sang... _Et tu penses qu'ils ont raison ? _Moi je le connais l'Enfer, Harry. Il n'est pas rouge, il est noir. Il n'y a pas de couleurs là-bas, il n'y a que des ombres qui t'engloutissent." On...