Ce n'est pas un crime d'être gay (partie III)

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Sherlock fixa la dernière phrase.

Et gagnez la partie.

-Bon sang Sherlock, c'est impossible d'avoir une semaine de vacances tranquilles ? Ça ne peux pas attendre ?
-Moriarty n'attends pas, John. Il attends seulement pour ses plans. Sinon, il tue pour s'occuper. Tu aurais l'air malin tu ne crois pas? 7 meurtres car nous étions en vacances et nous avons attendu 7 jours.

Un long silence s'en suivit.

Sherlock se décida enfin à chercher leur chambre numéro 221, suivit d'un John couleur aspirine.

Chambre 221, 17ème étages.

-J'espère que tu as pris deux lits.

Sherlock poussa un profond soupir.

-Le numéro 221 est imprévisible. J'espère pour toi que notre appartement nous portera chance!
-Comment ça, pour moi ?
-Pour rien...

Il poussa la porte de la chambre.

-Oh non c'est pas possible... Sherlock, pourquoi as-tu voulu cette chambre! Un lit pour deux!?
-Dommage, Baker Street s'arrête à la frontière...
-Et c'est tout l'effet que ça te fait !?
-Bah..oui. Pourquoi devrais-je réagir d'une autre façon ?

John poussa un long soupir.

-Pardon. J'avais oublié que tu étais un Holmes. Les Holmes ne sont pas normaux.
-Merci John...

Sherlock baissa légèrement les yeux et entra dans ladite chambre à un lit pour deux.
John suivit à pas de loup, évitant de briser le silence pesant, surtout pour Sherlock, qui s'était installé entre eux. Il savait qu'il l'avait touché et qu'il, de toute façon, cédera car le détective lui fera pitié. Alors il profita de ce moment pour se perdre discrètement dans la contemplation du bouclé.

Qu'il était beau, avec ses yeux verts d'eau, ses cheveux mi-longs, brun et bouclé comme il faut, avec sa veste toujours trop longue et son écharpe beaucoup trop étouffante, son visage taillé comme de la pierre, ses lèvres fines et juste rose.

Il rêvait de les toucher du bout des siennes.

Il faillit chavirer en s'aperçevant que deux yeux verts d'eau étaient plongés dans les siens.

Mon dieu qu'il était beau.

-John? Tu veux me dire quelque chose?
-Je vais demander à l'accueil s'il est possible d'avoir une autre chambre. Mais juste pour moi.

Et John se retourna et quitta la chambre luxueuse.

Et Sherlock soupira. Il avait fait exprès. Mais cela se résume à un échec. John n'est pas comme lui. Pas du tout.
Il était si heureux d'avoir la chambre 221, un lit deux places. Il avait fait l'ignorant mais riait intérieurement. Et la réaction de John lui fit prendre conscience qu'il était impossible d'être aimé par un être aussi humain que lui.

Du côté de John Watson

John était dehors.

Il n'était pas allé à l'accueil, n'avait pas demandé une autre chambre, n'avait cessé de verser des larmes.

Pourquoi gâché il toujours tout ?...

Décidé à ruminer, il marcha vers l'Arc de Triomphe. L'avenue était embouteillée, comme toujours, et la nuit pointait le bout de son nez. Il faisait de plus en plus froid et John regretta d'avoir oublié sa veste. Il aimerait tant être emmitouflé dans l'écharpe de son Sherlock, sentir son odeur, se réchauffer au contact de sa main.

Oui, il aimerait.
Mais pour lui, c'était impossible.
Il se le disait tout le temps.

Il avait tellement marché qu'il était déjà arrivé au bout de l'avenue. Il admira quelques minutes l'architecture du bâtiment et plongea sur son téléphone.

Mais à qui parler?

Sûrement pas à Sherlock. Encore moins Mycroft. On évitera Greg. Molly est débordé et Mme Hudson ne comprends pas le fonctionnement du téléphone. Lui même ?

Et puis à quoi bon.

Il commença à pleuvoir et John n'avait pas de parapluie.

Il y a des fois où être Mycroft Holmes est bien pratique, se dit-il.

Il décida donc de rentrer à l'hôtel, sachant pertinemment qu'il y retrouverais son sociopathe adoré...

Du côté de Sherlock Holmes, 45 minutes plus tôt.

John avait claqué la porte si violemment qu'un cadre se décrocha et le voisin d'à côté avait frappé au mur avant d'hurler C'est pas bientôt fini ce vacarme !
Et c'est celui qui cri qui le dit..Enfin bref.

John avait quitté l'hôtel. Sherlock le regardait s'éloigner de plus en plus, les mains dans les poches, sûrement en train de ruminer. À quoi pensait-il... Sûrement à lui. Il devait réfléchir à comment riposter parfaitement.

À quoi bon espérer..

Sherlock s'assit sur le lit, croisa les jambes, colla ses mains paume contre paume, écartant légèrement les doigts, et les plaça sous son menton. Il regarda dans le vide et plongea dans son palais mentale.

Dans celui-ci, tout était étrangement agité. Il y avait Mycroft qui lui répétait pour la énième fois qu'il était idiot, Molly qui courait dans tout les sens pour trouver des idées, Mme Hudson qui donnait des conseils parfois extravagant, Greg qui lui tendait une arme et le rassurait.

Mais il manquait une personne, pourtant la plus importante.

Où était John?

Il n'avait tout de même pas disparu de sa mémoire ?

Sherlock fixait d'un air triste la place vide. Il aurait du se tenir là mais il n'y était pas.

Où était son blogueur, son médecin, son bras droit, son ami?
Où était son John Watson ?

Revenons vers John Watson, reprise du temps normal.

Il pleuvait comme jamais. Tout était mouillé. Après tout, c'était l'hiver.

John Watson avait cessé de marcher.
Il était assis sur un banc, sans abris au dessus de sa tête, seulement un lampadaire qui formait de grosses gouttes qui tombaient une à une sur le pauvre docteur, désormais trempé.

Il était trempé. Il avait froid, faim, soif et envie d'un endroit où se reposer.

Quelques passants se hâtait sous un abri de bus ou sous le auvent d'une bijouterie.

Une personne s'arrêta derrière John. Elle lui déposa un pull légèrement humide sur la tête.

-Vous vous sentez bien ?
-Oui merci...
-Vous êtes sur?
-Oui vraiment..
-Vous ne le serez plus très longtemps.
-Pardon?
-Monsieur, je crois vous connaître.
-Oh vraiment ?

John se retourna et regarda l'homme qui lui avait offert si gentiment ce pull.
Mais au lieux de sourire, un énorme frisson lui parcoura le corps.
Il était la.
Soudainement quelqu'un lui piqua la cheville avec une seringue contenant une drogue que John ne connaissait pas. Tout devint flou.

-My dear Docteur Watson....Miss Me?

Et John sombra dans l'inconscience flou de la drogue après avoir reconnu le visage de son agresseur.

Jim Moriarty.

Un amour regretté *Et autres OS*Où les histoires vivent. Découvrez maintenant